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22/04/2014

C'EST LA FAUTE A MELENCHON!

C'EST LA FAUTE A MELENCHON!

 

 

 

Les résultats des élections municipales se sont traduits par de nouvelles pertes du PCF, artisan depuis des décennies de gestions sociales des communes, ce fameux "communisme municipal" qui permit à des milliers de familles de se loger, à des milliers d'enfants de pauvres de voir la mer... Une sorte de rempart social érigé, avec les populations, contre les effets dévastateurs du capitalisme. De quoi en être fiers!

 

Alors pourquoi de nouveaux reculs? Les néolibéraux ont gagné -momentanément je le souhaite- la guerre des idées, c'est vrai. Mais il est vrai aussi que le parti socialiste et l'hollandisme, nous ont entraînés dans leur naufrage, même si nous avons plongé moins qu'eux...

 

Nous sommes apparus comme assimilés à "la gauche" (donc au PS dominant), pas assez lisibles, insuffisamment radicaux , socialodépendants, et orphelins d'une alternative globale anti-néolibérale.

 

Pourquoi le PCF a- t-il tant de mal, depuis le "programme commun", à mener de front sa vie de parti de classe, révolutionnaire, unitaire, et la construction d'un vaste front anticapitaliste? Hier les traquenards de "l'union de la gauche", la "qualité de l'union", les calculs de Mitterrand, son baiser de la mort, et aujourd'hui Mélenchon... plus à gauche que l'ami de Bousquet, convenons-en. La dégradation des relations de JLM avec les dirigeants communistes  a conduit Mélenchon à "en rajouter", à des surenchères, de l'agressivité... tout ce que l'on voudra, certes, certes...

 

Mais nous, les communistes, avons du poids, de l'expérience, un appareil, de l'intelligence politique, des valeurs... Je n'accepterai donc pas que l'on enterre, après les européennes, le Front de gauche en faisant jouer "l'esprit de parti", en disant "c'est la faute aux autres", en cherchant des boucs ou chèvres ou agneaux émissaires. C'est trop facile... Ce que font les autres m'importe infiniment moins que ce que nous faisons nous. Le PCF a enfanté de belle manière le Front de gauche, puis a semblé avoir peur de sa créature, peur de larguer les amarres, d'ouvrir largement et de structurer (avec souplesse) ce Front, peur de jouer vraiment la carte du mouvement social. Les vieux réflexes, les scories et freins du passé pèsent encore beaucoup trop.

 

Je ne voudrais pas que nous n'ayons comme choix, désormais, que le repli sur nous, la montée des sectarismes, la présence testimoniale, résiduelle, à 3 ou 4%. Les travailleurs et la lutte des classes ont besoin d'un PCF fort, bien ancré, autonome, ouvert, conquérant... qui se réunisse sur les places publiques (et pas dans des cabines téléphoniques!), qui fixe un horizon d'avenir mobilisateur.

 

Que l'on se rassure. Nous sommes nombreux à savoir pourquoi nous essayons d'être communistes, nombreux qui œuvrons à en renouveler "le comment", et qui mourrons communistes quoi qu'il en soit, au nom d'une histoire, personnelle et/ou collective, et de l'un des plus beaux des idéaux. Mais mourir pour mourir, je ne voudrais pas mourir dans une cabine téléphonique en cultivant, à quelques uns, "la pureté de l'idéal".

 

 

 

Jean Ortiz