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01/03/2020

Révisez vos « classiques ». Le football, « l’opium des peuples » ?

Révisez vos « classiques ». Le football, « l’opium des peuples » ?

  

   J’aime le ballon, qu’il soit sphérique, oblong, ou utopique. Pire, je n’en n’ai pas honte ! En effet, je ne suis pas de ces intellectuels qui rabaissent le foot par parti pris de classe, élitisme, aliénation... Je ne suis pas de ceux que dévore l’esprit de chauvinisme. Mais il est vrai que ces dizaines de milliers « d’aficionados » sont aussi venus chercher une sorte de communion spiritualo-sportive, une sorte de rédemption. Les foules, elles, tissent des liens, se retrouvent dans un véritable orgasme, et une revanche qui se veut, ou voudrait, de classe.

 

Et ce soir, je serai devant le « clasico », comme tout bon Espagnol « qui se respecte, sic ». Et qui aura mal aux jambes le lendemain ! « On a bien joué ! » Le ballon, « populiste », selon la droite austère, et une partie de la gauche huppée...

 Le « clasico », un affrontement policé mais le plus souvent sans merci, sauf pour les Qatari et autres sponsors vénaux...

  Bien sûr, ma préférence va à « l’Atlético de Madrid », et j’aurais bien aimé poser mes fesses avec les milliers d’anciens(es) antifranquistes, ouvrières et ouvriers « colchoneros », qui ont fait de ce club un « Grand d’Espagne ». Mais ce soir, c’est le « Real » qui joue...

 Le Real Madrid, qui, lui, a des origines plus aristos, plus bourgeoises que « l’Atlético », avec de larges restes franquistes, des origines globalement semblables à celles du Barça, bien que ce dernier soit majoritairement hostile à Madrid, et identitairement « catalan » (avec droit à l’autonomie, etc.) Le Real, un bilan à remplir les greniers de coupes et autres trophées les plus d’hiver. Messi, un fabuleux génie, et un milliardaire avisé !

 Des « aficionados » résistants goûtèrent aux plaisirs des caresses dans les stades. Du temps du franquisme, communistes, démocrates et révolutionnaires, savaient à quoi s’en tenir. Quand on les arrêtait, ils « disparaissaient ». On oublie souvent, aujourd’hui encore, que la fortune du président du Real, Florentino Pérez, remonte en grande partie aux « financeurs et financiers » du franquisme (entreprises franquistes de travaux publics, travaux réalisés durant des années sur un toit, en attendant qu’il ruisselle...) Hier comme aujourd’hui, les péseux sont clonés. Et « cultivés ».

 Le soir de chaque « clasico », il se vend une somme considérable d’articles... de consommation, ¡sí, Señor ! Les riches aiment consommer. Lire et consommer, ce qui pour eux revient au même. Aujourd’hui, le « clasico » a pris une tournure encore plus politique que par le passé. En Catalogne, la majorité a assimilé le sentiment antifranquiste à l’anti-Madrid. La démarche ne suffit pas, même si elle aide à comprendre les clivages, la nécessité d’un fédéralisme, d’une Espagne nouvelle (d’Espagne nouvelles). Le mouvement « indépendantiste » était hier majoritairement de gauche ; malgré des résultats encourageants, il a perdu du terrain mais surtout la démarche de classe a résulté, au cours du temps, affadie.

 Là-dessus, l’impérialisme, qui ne reste jamais les deux pieds sur le même ballon, a poussé à un retour au bipartisme, à une renaissance du fascisme... Mais les peuples sont pas tout à fait ce que leurs dirigeants voudraient qu’ils soient. Les peuples des « clasico » Real Madrid/ Barça, Real Madrid/ Atlético déplacent un public « de puta madre », et pas si « courge » que les dirigeants le croient. Les colères footballistiques et sociologiques se confondent souvent. Et le football dit beaucoup de l’état d’une société, dont les spectateurs n’échappent pas à ce type d’analyses.

 Les « héros » de ces nouveaux « jeux du cirque » sont payés des sommes inconcevables, et qui devraient être alignées sur celles d’autres catégories sociales et professionnelles moins friquées. Un exemple, le jeune prodige Mbappé, salaires et « sponsoring » compris, gagnerait chaque mois 80 Smic. Ce jeune surdoué du ballon n’avait sans doute pas la même conception du football il y a dix ans qu’aujourd’hui. Il a vite compris ! Et sans doute « Bye, bye » la saison prochaine...

 

 Le football est devenu un marché, où seuls quatre ou cinq clubs peuvent participer, faire leurs « courses », s’affronter en apparence. Et il va en crever. Même si la ferveur des foules est toujours là, et devient de plus en plus consciente et exigeante.

 

 La violence dans les stades ? Reflet des inégalités, traumatismes, blessures de la société, mais pas seulement... Lorsque nous combattons pour un monde plus juste, nous sommes donc aux côtés des footballeurs qui ne se prennent pas pour plus qu’ils ne sont : des travailleurs, de haut niveau.

 

Le football se meurt, vive le fooootbaaaaalllll !

G O A L !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

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