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02/08/2023

Despedida

Texte écrit par Jean Ortiz pour la cérémonie de ses obsèques, et lu par sa compagne Marielle Nicolas.

Jean Ortiz est décédé le samedi 22 juillet 2023 à Pau.

 

Mercredi 26 juillet 2023

    Si vous connaissez Jean, vous ne serez pas étonné.e.s d'apprendre qu'il avait préparé son texte de « Despedida » (d'Adieux), et ce, depuis plusieurs années. D'aucuns l'ont d'ailleurs lu ou entendu. Afin de respecter son souhait d'éviter trop d'intime en public, je me contenterai donc de vous lire son texte. Non sans remarquer que, dans son sens du contrôle parfait, il a fait en sorte que sa cérémonie se déroule un 26 juillet, date de la création, en 1955 du Mouvement fidéliste du 26 juillet, lequel, commémorant une défaite (celle de l'attaque de la Caserne Moncada deux ans auparavant) triompherait quelques années plus tard du dictateur cubain Batista.
    Comme quoi, Jean, nous pouvons effectivement « faire prospérer nos défaites ».
« Hasta siempre »,
Marielle, ta compagne.

    Ton texte :

« Voici venue l’heure de la despedida,

 au terme d’une vie de plusieurs vies. J’ai intégré depuis longtemps la mort, ce moment où la vie à la fois s’arrête mais refuse l’anéantissement. J’ai intégré le basculement vers la mémoire. Un militant se perdure dans l’engagement incessant de tous ceux qui refusent l’ordre barbare du  monde.
Un militant se prolonge dans l’obstination de ceux qui ne renoncent pas à chercher l’étoile. La lutte ne s’arrête jamais. La résistance créée de la résistance. Le sens du monde est dans la marche, même incertaine. La bataille vaut de l’avoir menée. On peut perdre des combats, jamais l’éthique et l’absolue nécessité de l’engagement.

Dépasser la mort d’un militant, c’est continuer à donner un sens à l’existence, à s’impliquer dans les luttes d’émancipation, avec altruisme, avec humanité et esprit de partage. C’est mener à terme une vie d’hommes et de femmes libres ; une vie de « Rouges », de révolutionnaires, ouverts à tous les vents du peuple.
Le combat des Républicains et antifascistes espagnols, mon attachement à la classe ouvrière , tarnaise et aveyronnaise, à l’Amérique latine, ont marqué mon histoire personnelle, mes déchirements, mes passions, mon appréhension noire, couleur du « cante jondo », mon appréhension tourmentée et rebelle de l’existence, ma quête d’identité sans frontières, de sens, de tendresse et de cicatrisations. J’ai pris parti, j’ai mis mes pas dans ceux de mon père, des mineurs du bassin de Decazeville, des ouvriers et ouvrières textiles de mon village, Labastide-Rouairoux...  Autant de poètes à la conscience insurgée.

Je méprise ceux qui ont défiguré, perverti, et pervertissent encore trop souvent nos idéaux d’utopie communiste, d’émancipation, de libération.
Alors, debout, et que se lèvent les poings d’un communisme de liberté, de solidarité et de justice sociale, d’autogestion ouvrière et populaire, de pouvoir au peuple, de biens communs partagés, d’épanouissement de tous et de la Pachamama, une cité nouvelle fraternelle, à bâtir ensemble. Avec toi. Avec vous. Avec toi, frère syndicaliste, anticapitaliste, communiste ou simplement progressiste, palestinien, cubain, guévariste, antifasciste, Gilet Jaune, poète, chanteur, occitan, chaviste, libertaire, anarchiste, guerrillero, humaniste, chrétien, trotskiste, écolo, socialiste de gauche, sans papiers, migrant, damné de la terre..., etc, etc. Ensemble, on peut hâter le printemps. Elles sont belles, les roses de mon jardin. Ne les oubliez pas.

¡Hasta la victoria siempre ! 
Que se lèvent les poings de la lutte qui continue !

FIN »

Ni fleurs ni couronnes. Soutien à l’Humanité et l'HD

01/03/2020

Révisez vos « classiques ». Le football, « l’opium des peuples » ?

Révisez vos « classiques ». Le football, « l’opium des peuples » ?

  

   J’aime le ballon, qu’il soit sphérique, oblong, ou utopique. Pire, je n’en n’ai pas honte ! En effet, je ne suis pas de ces intellectuels qui rabaissent le foot par parti pris de classe, élitisme, aliénation... Je ne suis pas de ceux que dévore l’esprit de chauvinisme. Mais il est vrai que ces dizaines de milliers « d’aficionados » sont aussi venus chercher une sorte de communion spiritualo-sportive, une sorte de rédemption. Les foules, elles, tissent des liens, se retrouvent dans un véritable orgasme, et une revanche qui se veut, ou voudrait, de classe.

 

Et ce soir, je serai devant le « clasico », comme tout bon Espagnol « qui se respecte, sic ». Et qui aura mal aux jambes le lendemain ! « On a bien joué ! » Le ballon, « populiste », selon la droite austère, et une partie de la gauche huppée...

 Le « clasico », un affrontement policé mais le plus souvent sans merci, sauf pour les Qatari et autres sponsors vénaux...

  Bien sûr, ma préférence va à « l’Atlético de Madrid », et j’aurais bien aimé poser mes fesses avec les milliers d’anciens(es) antifranquistes, ouvrières et ouvriers « colchoneros », qui ont fait de ce club un « Grand d’Espagne ». Mais ce soir, c’est le « Real » qui joue...

 Le Real Madrid, qui, lui, a des origines plus aristos, plus bourgeoises que « l’Atlético », avec de larges restes franquistes, des origines globalement semblables à celles du Barça, bien que ce dernier soit majoritairement hostile à Madrid, et identitairement « catalan » (avec droit à l’autonomie, etc.) Le Real, un bilan à remplir les greniers de coupes et autres trophées les plus d’hiver. Messi, un fabuleux génie, et un milliardaire avisé !

 Des « aficionados » résistants goûtèrent aux plaisirs des caresses dans les stades. Du temps du franquisme, communistes, démocrates et révolutionnaires, savaient à quoi s’en tenir. Quand on les arrêtait, ils « disparaissaient ». On oublie souvent, aujourd’hui encore, que la fortune du président du Real, Florentino Pérez, remonte en grande partie aux « financeurs et financiers » du franquisme (entreprises franquistes de travaux publics, travaux réalisés durant des années sur un toit, en attendant qu’il ruisselle...) Hier comme aujourd’hui, les péseux sont clonés. Et « cultivés ».

 Le soir de chaque « clasico », il se vend une somme considérable d’articles... de consommation, ¡sí, Señor ! Les riches aiment consommer. Lire et consommer, ce qui pour eux revient au même. Aujourd’hui, le « clasico » a pris une tournure encore plus politique que par le passé. En Catalogne, la majorité a assimilé le sentiment antifranquiste à l’anti-Madrid. La démarche ne suffit pas, même si elle aide à comprendre les clivages, la nécessité d’un fédéralisme, d’une Espagne nouvelle (d’Espagne nouvelles). Le mouvement « indépendantiste » était hier majoritairement de gauche ; malgré des résultats encourageants, il a perdu du terrain mais surtout la démarche de classe a résulté, au cours du temps, affadie.

 Là-dessus, l’impérialisme, qui ne reste jamais les deux pieds sur le même ballon, a poussé à un retour au bipartisme, à une renaissance du fascisme... Mais les peuples sont pas tout à fait ce que leurs dirigeants voudraient qu’ils soient. Les peuples des « clasico » Real Madrid/ Barça, Real Madrid/ Atlético déplacent un public « de puta madre », et pas si « courge » que les dirigeants le croient. Les colères footballistiques et sociologiques se confondent souvent. Et le football dit beaucoup de l’état d’une société, dont les spectateurs n’échappent pas à ce type d’analyses.

 Les « héros » de ces nouveaux « jeux du cirque » sont payés des sommes inconcevables, et qui devraient être alignées sur celles d’autres catégories sociales et professionnelles moins friquées. Un exemple, le jeune prodige Mbappé, salaires et « sponsoring » compris, gagnerait chaque mois 80 Smic. Ce jeune surdoué du ballon n’avait sans doute pas la même conception du football il y a dix ans qu’aujourd’hui. Il a vite compris ! Et sans doute « Bye, bye » la saison prochaine...

 

 Le football est devenu un marché, où seuls quatre ou cinq clubs peuvent participer, faire leurs « courses », s’affronter en apparence. Et il va en crever. Même si la ferveur des foules est toujours là, et devient de plus en plus consciente et exigeante.

 

 La violence dans les stades ? Reflet des inégalités, traumatismes, blessures de la société, mais pas seulement... Lorsque nous combattons pour un monde plus juste, nous sommes donc aux côtés des footballeurs qui ne se prennent pas pour plus qu’ils ne sont : des travailleurs, de haut niveau.

 

Le football se meurt, vive le fooootbaaaaalllll !

G O A L !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

02/08/2019

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