17/05/2013
Il est content de lui, François!
Il est content de lui, François!
Il était allé se prosterner jadis devant la City; hier, il s'est déshabillé définitivement devant le "dieu marché", inflexible proxénète. "J'ai quitté mes habits, Monsieur, ce qui est une manière d'apostasie", écrivit Anatole France. Je ne sais pas si un jour le "delorien" Hollande porta des fringues de gauche, ce qui est sûr c'est qu'hier, lors de sa conférence de presse, il a fait pitié. C'était répugnant, pornographique, affligeant, déshonorant, de battre ainsi sa coulpe pour exhiber sa trahison, ses renoncements, sa conversion au sarkomerkozisme.
Et il était content de lui, François, content de nous avoir pris pour des cons, nous le peuple de gauche, une nouvelle fois dindon de la farce. Content du naufrage, des conséquences prévisibles, du massacre social à la tronçonneuse, du retour de Sarkozy sur du velours...
Il veut laisser une trace, François... C'est fait. Il va falloir beaucoup de serpillères pour éponger. Capitaine du Titanic, il se flatte de tenir la barre vers la catastrophe annoncée, et de l'assumer avec un petit sourire condescendant.
Il n'a pas arrêté, François, de faire la danse du ventre devant "l'entreprise", et de la draguer, de la caresser dans le sens du profit. Pour mieux combattre le chômage, il le fait grimper!
Et il était content, François, de ne consacrer que cynisme aux travailleurs, aux syndicalistes, de mettre sur le même plan les casseurs du Trocadéro et les syndicalistes victimes de la répression patronale et gouvernementale.
El il était content, François, comme hier les bourgeois de Calais, de sa "servitude volontaire"... Il est "sérieux" François, il diminue les dépenses publiques pour alimenter le festin du capital. Les profits, les plus-values, c'est bien connu, "sont les emplois de demain".
Et il était content, le repenti François, comme un jeune séminariste récitant sans lapsus la Bible pour obtenir un sésame au royaume des décideurs efficaces, responsables...
Ah, il en a fait, François, pour montrer que pour le "socialiste" qu'il prétend être, il n'y a plus aucun tabou social: pas d'amnistie sociale, pas de quartier pour les pauvres, les salariés, les retraités... Il a même feint de découvrir la poudre : on vit plus longtemps, il faudra donc suer du burnous jusqu'au bout, une lapalissade de comptoir, un vieux disque qui gratte.
Au hasard d'une phrase, il a même évoqué les "extrêmes". Plus rien ne le retient, François.
Hier après-midi, il était "à l'offensive", François, "en mouvement", mais pour tenter d'enterrer définitivement les idéaux de la gauche. Le libéral est nu et moche. Même si on le savait déjà, nous ne pouvons compter que sur ce peuple de gauche qu'il a voulu désarmer.
Jean Ortiz
09:46 | Lien permanent | Commentaires (1)
16/05/2013
La révolution bolivarienne et le trou du fion
La révolution et le trou du fion
Comme le fit sa consœur chilienne pour miner le terrain à l'Unité Populaire et à Salvador Allende, la bourgeoisie vénézuélienne s'est lancée dans une campagne de déstabilisation de la révolution bolivarienne; l'un des principaux fronts est celui de l'économie, qu'elle contrôle encore très majoritairement. Elle stocke, accapare, spécule sur les produits de première nécessité, afin d'en rendre responsable le gouvernement et de faire peur aux investisseurs étrangers. Le Medef local (Fedecámaras) joue le rôle de fer de lance d'une opposition où les secteurs les plus "ultras" pèsent de plus en plus.
Comme au Chili jadis, d'étranges et cycliques "pénuries" alimentaires ou de produits de base, frappent les supermarchés et exaspèrent beaucoup de consommateurs. Le gouvernement a été contraint d'importer en urgence 760.000 tonnes d'aliments pour faire face au "désapprovisionnement aigu". A ce jeu, il risque d'être rapidement au bout du rouleau, s'il ne prend pas vite les mesures structurelles anticapitalistes du "plan socialiste 2013-2019", considéré comme "l'héritage" de Hugo Chavez.
Les médias vénézuéliens et internationaux commencent à "matraquer" diarrhéiquement sur le thème des "pénuries", donc de la "faillite économique" du régime.
Hier, le gouvernement vénézuélien a annoncé qu'il allait importer 50 millions de rouleaux de papier hygiénique pour "saturer" le marché (et les canalisations!), et en finir avec la campagne médiatique qui prétend que les Vénézuéliens ne se torchent qu'à moitié. Pour le ministre du commerce, "l'opposition ne parviendra pas à 'doblegarnos' (nous renverser de cul)".
La "consommation" mensuelle de papier toilette au Venezuela s'élève à 125 millions de "rollos" (rouleaux). Mais le "rollo", en espagnol, c'est aussi "une sale histoire, une poisse, une galère". L'opposition cherche-t-elle à rendre poisseuses les fesses chavistes? " Avec sa gueule de cul, l'opposition en serait-elle contrainte d'utiliser le papier hygiénique comme démaquillant? (d'après Frédéric Dard ; Les pensées de San-Antonio - 1996).
Jean Ortiz
Egalement sur : http://www.humanite.fr/monde/la-revolution-et-le-trou-du-...
20:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
14/05/2013
Citations
Qui a dit ... ?
"On sait que le propre du génie est de fournir des idées aux crétins une vingtaine d'années plus tard".
"A l'envoûtement de l'écriture succède un désenvoûtement: le vide. Quand je n'écris plus, je me meurs".
"S'il est difficile de vivre, il devient de plus en plus impossible et inefficace de mourir".
Aragon? Hervé Guibert? Anthonin Artaud?
20:55 | Lien permanent | Commentaires (0)