Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/09/2014

Cent dents de solitude

http://www.humanite.fr/blogs/cent-dents-de-solitude-551600

09/09/2014

Bolivie, une "vraie" révolution

http://www.humanite.fr/blogs/bolivie-une-vraie-revolution...

07/09/2014

Désigner le cap

La situation "à gauche" ressemble à un champ de ruines. Lorsque l'on dit désormais "à gauche", nous sommes contraints de préciser, alors qu'il ne le faudrait normalement pas. La redondance est malheureusement nécessaire: "gauche de gauche" ou "gauche de transformation sociale", "gauche anticapitaliste", etc. Faut-il que les reniements, les abandons, les recentrages, aient été grands pour que le simple vocabulaire ne suffise plus, pour que le sens des mots se soit à ce point amoindri.

Sans une gauche "de rupture" forte, le capitalisme peut dormir tranquille. On le sait capable de recycler une "gauche" transgénique en alibi.

Si la crise est, comme nous le disons, "civilisationnelle", "systémique", elle exige une (des) alternative à cette hauteur, et clairement désignée. Le communisme, le partage, la socialisation, un nouveau sens du commun, des "biens communs", la démocratie participative, une des conditions d'un pouvoir collectif, restent les meilleures réponses du point de vue de l'avenir de l'humanité aussi bien que de la biosphère. Cela n'est pas pour demain, mais la perspective doit en être installée dans le paysage présent, et le mouvement amorcé dès aujourd'hui, avec une volonté et un désir d'avenir explicités, clairement désignés. Sans horizon, sans alternative nommée, comment militer et mobiliser, avec envie, souffle révolutionnaire, enthousiasme, besoin d'utopie? En Amérique latine, où le marxisme a gagné (ou regagné) une place importante dans les universités et dans la "nouvelle gauche", on débat autour des notions de "communisme", de "socialisme du 21 ième siècle", d' "écosocialisme"...

La "guerre idéologique", le "goulag", l'effondrement des pays de l'est, ont criminalisé en Europe jusqu'à la sémantique, des mots devenus repoussoirs, que nous n'osons quasiment plus utiliser (socialisme, communisme, révolution, internationalisme...). Faut-il pour autant adopter un "profil bas" parce que nous ramons à contre-courant? On a tout à y perdre en termes de lisibilité, de valeurs, de rayonnement, de renforcement militants.

Face à la défaite idéologique, intellectuelle, morale, des forces de transformation sociale, partir à la reconquête efficace exige d'en préciser le cap. Le chemin reste à inventer mais l'étoile (explicitée) aide à marcher. Chaque lutte, chaque résistance, produisent des valeurs nouvelles. La crise peut fournir l'occasion d'un monde nouveau si nous faisons ce qu'il faut, si nous appelons à commencer à dé-marchandiser les mots, les choses, les esprits, à reconquérir la souveraineté politique et économique, si nous mettons dans le débat la réappropriation sociale des moyens de production, la planification démocratique et écologique, la "réconciliation" de l'anticapitalisme et de l'écologie, les problématiques de l' anti-productivisme, de la production maîtrisée, de la préservation de l'environnement, de la satisfaction des nécessités et besoins réels, non induits par le système...

Cela me paraît  exiger  une stratégie d'union populaire conçue en termes de bloc social, de mouvement social, "en bas", portes ouvertes au peuple. On nous perçoit encore trop comme "socialo-dépendants", même si nous nous en défendons. Raison de plus pour retrouver le vrai sens des mots.

 

Jean Ortiz