21/01/2015
Podemos (Article à paraître dans l'HD de demain)
OUI « PODEMOS » (« ON PEUT »)
Le 15 mai 2011, une sorte d’insurrection civique, les « Indignés», fait irruption au cœur de Madrid. Elle provoque un séisme politique face à la crise qui ébranle le « modèle » (monarchie parlementaire, bipartisme...) mis en place après la mort du dictateur, et « la « transition », ce mythe (faussement) fondateur , élevé au rang de récit consensuel national.
Les « Indignés » le rejettent. Le plus important mouvement social qu’ait connu l’Espagne depuis 40 ans a des slogans emblématiques : « Ils (la classe politique) ne nous représentent pas » et : « Vite, une démocratie véritable ».
A l’automne 2011, il se replie, devient plus fractionné, plus politique aussi, essaime en une multitude de plateformes et comités, de « marées » (mouvements sociaux propres d’une catégorie sociale)... qui cherchent à se fédérer
C’est sur ce terreau explosif, en panne d’alternative, que naît « Podemos » , en janvier 2014, à l’initiative d’un groupe (majoritairement d’intellectuels) et d’un leader, hier encore lié à « Izquierda Unida » : le jeune professeur d’université marxiste, à la « coleta » : la queue de cheval, Pablo Iglesias, charismatique et médiatique. Le « second », l’universitaire Juan Carlos Monedero, vient aussi de la mouvance communiste. Tous deux ont été proches de Chavez et des révolutions latino-américaines. En quelques mois, « Podemos » effectue une percée fulgurante, bouleverse tout le champ politique par son rejet radical de la « caste » politique corrompue et ses nouvelles pratiques : horizontalité, primaires, débats ouverts, cercles de base, jeunesse des militants...
« Podemos » raisonne en termes de « caste », et en appelle au « peuple », « au-delà du clivage droite/gauche ».
Aux élections européennes il obtient 8% des suffrages, et les sondages le placent aujourd’hui au niveau, voire au-dessus, du PP et du PSOE, à plus de 25%. Au départ, « Podemos » rogne électoralement sur les abstentionnistes et les électeurs socialistes. Aujourd’hui, il fait reculer « Izquierda «Unida », qu’il assimile implicitement à la « caste ». Deux dirigeants de IU sont en effet impliqués dans le scandale bancaire « Bankia-Caja Madrid ».
Pour Julio Anguita, son ex-coordinateur communiste, « Izquierda Unida » doit d’urgence « franchir le Rubicon », ne plus attendre pour « adapter ses structures, son fonctionnement, sa ligne politique, son langage et ses alliances », à « deux conditions incontournables : le retour à son projet originel et son implication dans la réalité du moment ». Pour le politologue (IU), Manuel Monereo, elle « n’a pas su comprendre les changements » en Espagne et « agir en temps réel ». « Podemos est le déficit de IU » (« Público », Madrid, 19.11.2014). Bref, IU n’aurait pas fait ce qu’il fallait quand cela était nécessaire.
Le coordinateur fédéral Cayo Lara, dans « Mundo Obrero » de décembre 2014 , déclare : « le pouvoir tente de détruire IU et le PCE » par une « OPA hostile », « au moment où nos propositions, entre autre, l’exigence d’un processus constituant , sont largement partagées» et reprises, notamment par « Podemos ». IU souhaite la signature d’un « pacte politique unitaire » de rupture avec le système. « Podemos » a refusé, considérant que cela risquerait de brouiller son image et le desservirait aux élections de 2015. Le mouvement vient de se transformer en parti politique et croit en sa victoire, probable. Y parviendra-t-il seul ?
Jean Ortiz
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El agua cero
El agua cero
Cuando despiertan las aguas sosegadas,
sospechosamente sosegadas, a traición,
rebosan repentinas de furor liberado,
y atropellan hasta su cotidiano sosiego
A veces las olas cansinas enfrentan la corriente,
bordando a borbotones sábanas negras,
manchando viejos pañuelos desgastados,
y arrojándose para empapar el alma insepulta
Una y otra vez las lágrimas se ahogan en sus cauces,
borrando la línea divisoria de las aguas,
deslumbrando su doloroso umbral,
y crece, irreprensible, un aguacero compartido
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20/01/2015
Espagne: une nouvelle publication
20:42 | Lien permanent | Commentaires (0)