07/11/2011
Faut-il avoir peur de voter Front?
Faut-il avoir peur de voter Front?
J'ai le front de voter Front. Le terme front a plusieurs connotations, mais celle que je préfère, c'est l'acception politique de Front Populaire, de Front Ample... Tous les gouvernements de fronts progressistes, même timorés, ont donné de beaux fruits.
En votant Front, je vote communiste, fidèle à mon engagement de toujours, mais j'élargis mon vote; je le partage, je le mets en commun, je l'ouvre, je le métisse, je le fais grandir, l'enrichis d'apports nouveaux. En votant Front, je ne dilue pas mon identité, parce qu'elle repose sur un socle de valeurs historiques, morales, humaines, et une pratique quotidienne de militant sur plusieurs terrains de combats de classe...
Lorsque je lutte à l'université, pour un vrai service public d'enseignement supérieur et de recherche, ou sur les fronts de la mémoire historique des Républicains espagnols, de l'anti-fascisme, de la solidarité avec les peuples d'Amérique latine, aux côtés de militants de mouvances différentes, je reste moi-même, mais nourri du partage des luttes et des valeurs d'émancipation.
Mon engagement militant à l'université de Pau, côte à côte avec des jeunes syndicalistes, des libertaires, "des gauchistes" (appellation désuète) m'a ouvert, parfois dans le conflit, à des pratiques plus horizontales, et plus efficaces. En votant Front, je reste attaché à la nécessité d'un Parti communiste fort, qui puisse jouer un rôle créatif, fédérateur, de recherche des convergences de classe, d'ancrage national et démocratique, de solidarité internationale, un parti moteur d'un "socialisme du XXI siècle" à inventer.
En votant Front, je suis conscient de la difficulté de la tache, je mesure les enjeux; je reste fidèle à ces militants ouvriers qui, dans le Tarn, l'Aveyron..., m'ont formé aux luttes sociales, à l'internationalisme, à l'altruisme...
En votant Front, je brandis le poing de la colère, de la mémoire des combats d'hier et de leur nécessaire articulation avec le présent, le poing de l'unité dans la diversité, d'un communisme d'aujourd'hui, sans culpabilité, sans nostalgie, avec conscience que c'est l'horizon dont l'humanité a besoin.
Jean Ortiz,
Maître de Conférences à l'université de Pau.
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