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07/12/2011

Neruda assassiné?

Il y a quelques mois, notre ami l'avocat chilien Eduardo Contreras évoquait cette hypothèse, pas tout à fait farfelue.
On sait aujourd'hui que l'ex-président de la République , de 1964 à 1970, Eduardo Frei, démocrate chrétien, mourut le 22 janvier 1982 officiellement de septicémie, dans une clinique de Santiago, deux mois après l'opération-bénigne-d'une hernie. La justice a conclu depuis à de fortes présomptions d'assassinat par empoisonnement. Le crime serait l'oeuvre des services secrets de Pinochet. Des hommes de main ont même été arrêtés.
   Le poète communiste et prix Nobel, Pablo Neruda , mourut officiellement d'un cancer de la prostate en voie de guérison, le 13 septembre 1973, dix jours après le coup d'Etat pinochettiste. L'enterrement du poète, entre deux haies de militaires, fut la première manifestation contre la dictature . Son chauffeur personnel et homme de confiance, Manuel del Carmen Araya Osorio, avance depuis longtemps, prêchant dans le désert, une autre hypothèse. Il vient d'être enfin entendu par le juge des Droits de l'Homme Mario Carroza, qui a ouvert une instruction reconnaissant aux témoignages une "véracité" méritant enquête.
   On sait qu'après le "golpe", Neruda et son épouse Matilde étaient sur le point de partir au Mexique qui leur offrait asile et hospitalité. De l'extérieur, l'activité et le prestige du poète auraient constitué un danger pour la dictature.
   Le 22 septembre, de retour de Isla Negra et avant le voyage au Mexique, repoussé au 24 septembre, Neruda est accueilli à la clinique Santa  Maria de Santiago... L'ambassadeur du Mexique le visite et confirme qu'il parle et réagit normalement.
   L' épouse et le chauffeur de Neruda repartent à Isla Negra chercher des affaires auxquelles le poète tient.
Neruda leur téléphone et leur demande de rentrer d'urgence car il va très mal. Il leur dit qu'un médecin est entré dans la chambre pour lui administrer une piqure. Beaucoup d'amis, de spécialistes, de militants, penchent désormais pour la thèse d'une injection létale.
  L'instruction judiciaire est en cours. La clinique a naturelllement perdu le dossier médical. Les militants communistes chiliens (le PCCh a déposé un recours en justice) et les démocrates, eux, ne veulent pas perdre la mémoire. Et dans le doute, que la justice et les médecins légistes, etc., fassent leur travail.

Jean Ortiz

 

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