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19/05/2012

Le naufrage de Thalassa

 

Le naufrage de Thalassa

Où t'as laissé
t'as lassa
t'as lassé
t'as jeté
t'as lassa
de jadis
t'as quitté...
Modeste pastiche en hommage à Boby de Pézenas, taille-pointe irremplaçable...
Vendredi 18 mai 2012, sur la chaîne publique française FR3, l'émission "culte" Thalassa a abordé à Cuba, pour y faire naufrage. Une heure sur Cuba ou plutôt: contre Cuba. Thalassa nous laissa et devint "La voix des Amériques", célèbre station anti-castriste, donc: "voix de la liberté". Tout fout le camp Boby. Thalassa était une émission de qualité qui nous avait habitués à plus de nuances....... On a eu droit(e) pendant une heure à tous les poncifs (certes c'était le pont de l'Ascension) anti-castristes, anti-communistes... et j'allais écrire anti Front de gauche, emporté par l'élan et la victoire de la Section paloise en demi-finales de l'ovalie pro-D2.
Cuba, la terrible dictature, les disparus, les tortures, les prisons pleines, la gégène (non, ça c'était pas à Cuba), le bagne de Guantanamo (non, çà c'est Obama), la chasse aux étrangers (non, çà c'était le passe-temps favori de Guéant), la répression impitoyable, les opposants assassinés (non, çà c'est au Honduras, en Colombie, au Mexique...)...
Les témoins à (dé)charge publique ont défilé, enfilant vrais ressentis et propagande. Ces témoins existent, s'expriment, témoignent des graves problèmes qui frappent l'île. Qui le nie? Mais n'y aurait-il que ceux-là ? Thalassa et "mer cousue" sur l'humaniste blocus américain, si altruiste,si désintéressé, pour le bien des Cubains, "mer cousue" sur les sacrifices qu'il impose à tout un peuple depuis 50 ans au nom du "monde libre", rien sur la générosité "internationaliste" (grossièreté) de cette petite île digne...Ce 18 mai, Thalassa était devenue une vieille dame indigne...
Et merde !! Cuba, ce n'est pas le paradis (qui le dit?), mais entre David et Goliath, je choisis mon camp...L'immense romancier mexicain Carlos Fuentes, pourtant très critique, écrivit: entre Cuba et les Etats-Unis, il y a une barbe...
Pour Thalassa
tallader Cuba
ce soir là, 18 mai(s)
c'était le service public
en taillanderie.
Sortez vos couteaux!! Cuba n'est qu'un goulag...mais tropical,avec putes d'Etat, un clone de l'ex URSS, un bronze-cul paradisiaque...mais totalitaire. Contradiction absolue!! Comment bronzer ses fesses si l'on n'a pas le droit de montrer son cul? Thalassa a pris les Cubains pour des cons et les concubins, et tous les téléspectateurs, les qui défendent le service public et les autres, pour "du temps de cerveau disponible" pour la bienpensance...
Tous au paradis !! Là-bas, au large, à Miami, au soleil, et en toute liberté. En attendant que l'île redevienne un protectorat ou une néo-colonie de Washington. Et pourquoi pas une étoile de plus sur le drapeau américain? Le drapeau de la liberté du marché. "Viva Cuba libre, carajo!". Cuba, à la difficile mais souveraine recherche d'un second souffle révolutionnaire... Notre vin est peut-être amer, mais c'est "notre vin", répétait "l'apôtre" José Marti.

Jean Ortiz
Universitaire

 

Commentaires

Tout à fait d'accord avec toi. Je te fais parvenir le communiqué de protestation de Cuba Si France.

Cuba Libre : Thalassa sombre dans le made in USA


Sur Fr3, hier soir 18 mai 2012, Thalassa a embouché les trompettes de l’indignité en signant des "reportages" sur Cuba d’une totale déloyauté envers ce pays. Une scélératesse de plus qui déshonore leurs auteurs et les producteurs de cette émission. Cuba Si France a adressé à FR3 et Thalassa en particulier, le communiqué suivant en signe de protestation :



Thalassa a diffusé vendredi soir 18 mai sur FR3 des reportages sur Cuba participant d’une campagne de dénigrement systématique. En moins d’une heure, tous les clichés de la propagande menée contre la révolution cubaine ont été déversés. En revanche, rien sur l’embargo US instauré depuis plus d’un demi- siècle contre la Grande Ile et ses retombées sur la vie quotidienne des gens. Rien sur les efforts qu’a dû accomplir ce petit pays du Tiers monde pour surmonter l’asphyxie économique et lutter contre les actions terroristes fomentées depuis les Etats-Unis. Rien sur l’alphabétisation de 99% de la population. Rien sur les progrès spectaculaires dans le domaine de la santé et l’allongement de l’espérance de vie alors qu’à quelques encablures de Santiago de Cuba et de la Havane la mort frappe avant l’heure. Rien sur l’éducation pour tous alors que sur le même continent des millions d’hommes et de femmes ne savent ni lire, ni écrire. Rien sur ce pays capable de former des milliers de savants, d’universitaires, de médecins, de musiciens, de créateurs, de sportifs de haut niveau. Rien sur la solidarité avec les peuples de la région comme en Haïti où ont été envoyés des centaines de médecins et de spécialistes de la construction en zone tropicale. Rien sur la générosité jamais démentie de la révolution cubaine avec les victimes des catastrophes naturelles, des régimes tortionnaires du continent, jusqu’avec les enfants de Tchernobyl. Les auteurs des reportages n’ont pas compris ou plutôt n’ont pas voulu comprendre qu’un pays étranglé n’est pas le meilleur terreau pour le développement de la démocratie, du moins celle que l’on considère comme telle en Occident et qui montre chaque jour ses limites. C’est en France et pas à Cuba, par exemple, qu’un prisonnier tous les trois jours se donne la mort.

Les auteurs de ces reportages ne connaissent pas la terrible réalité de pauvreté et de violence en Amérique du Sud et dans les Caraïbes. Ils ne peuvent donc équilibrer leur jugement en comparant ce qui est comparable. Concernant Cuba, ils ont bêtement calqué ce que leurs prédécesseurs ont tant et tant de fois déjà fait choisissant des individus marginaux qui existent bel et bien à Cuba et qui entrent en contradiction avec une génération éduquée, diplômée, bien dans leur corps et leurs têtes, aimant la fête et danser, aspirant à vivre dans de meilleures conditions matérielles, souhaitant bénéficier de libertés élargies mais n’ayant pas comme seul objectif la boisson, le reageeton, l’illusion du fric facile de l’Amérique du Nord qui pourchasse les candidats à l’émigration venus du Mexique mais favorisent ceux qui viennent grossir le rangs des organisations terroristes ayant pignon sur rue à Miami. Ces Cubains qui soutiennent les candidats républicains aux différentes élections locales et nationales beaucoup d’entre eux sombrant dans la délinquance et remplissant les prisons de Floride.

Les auteurs des reportages ont affirmé à plusieurs reprises que Cuba vit sous une dictature. Ils ne savent pas ce qu’est réellement une dictature. Ce n’est pas à Cuba que des dizaines de cadavres sont découverts chaque semaine au bord des routes menant aux Etats-Unis, mais au Mexique. Ce n’est pas à Cuba que l’on assassine les membres de l’opposition mais au Honduras. Ce n’est pas à Cuba que l’on massacre des militants syndicalistes mais en Colombie. Ce n’est pas à Cuba mais au Chili qu’on tranchait les mains du poète, en Argentine qu’on larguait les prisonniers en mer depuis des hélicoptères.

Thalassa, émission culte, nous avait habitués à une autre approche que celle du cliché made in USA. Souhaitons que cela soit une erreur de parcours.

Paris, le 19 mai 2012

Le bureau de Cuba Si France se tient à la disposition des animateurs de Thalassa pour de plus amples informations.

Écrit par : Michel Taupin | 20/05/2012

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