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24/05/2012

Saint-François Bayrou

Je me sens triste (publié dans "L'Huma", pages "cactus")

 

 

Saint François Bayrou de Bordères, près de Lourdes, est célèbre pour ses apparitions régulières dans les grottes télévisuelles à chaque campagne électorale. On raconte qu'un Béarnais, sujet à des hallucinations, le vit apparaître en 1982 sur la rive droite du gave de Pau, et qu'il y resta depuis bien ancré à droite.

Saint François Bayrou, daltonien politique, cherche toujours le centre à droite. Il se centre, se décentre, se recentre, se concentre, mais finit immanquablement par tomber à droite. Saint François Bayrou a toujours voulu être le centre; le centre, c'est lui, même si le centre est le trou, le vide, l'égale distance entre le rien et le néant. Le centre introverti, pète; extroverti, il fuge. Bayrou serait-il donc un transfuge? Toujours le temps d'une élection, pour tromper Bernadette (Soubirous). Cet OGM politique, en période électorale, a toujours le postérieur entre plusieurs tabourets... Comme tout MoDem qui se respecte, il interconnecte tous azimuts, avant de tomber le masque.

En bon Gascon, il fait des promesses... de Gascon! Chacun sait que la Gascogne n'existe pas en tant qu'entité politique ni administrative: c'est le territoire sur lequel on parle gascon. Le centre serait le territoire de nulle part: ni de droite, ni de gauche, où l'on parlerait le bayrou. Ne cau pas prener per de cons! En bon maquignon (il élève des chevaux), Saint François Bayrou est âpre à la négociation: il échangerait une vieille jument contre une jeune pouliche d'avenir. Recalé deux fois aux élections municipales à Pau, il préfère désormais un destin plus modeste: présidentiel. Europhile compulsif, il vendrait le Béarn pour un plat de garbure européenne estampillée "Made in France". Ministre de l'Education Nationale, il voulut toucher en 1993 à la loi Faloux, pour permettre aux collectivités de financer davantage le saint Enseignement religieux. Il réussit à faire descendre 500 000 hallucinés dans la rue. Son fan-club est large: il va de Jean-François Copé à F. Hollande, en passant par Eva Joly et Henri Guéant.

En bon centriste, il soigne sa droite et sa gauche. En 1793, le peuple baptisa le centre, à l'Assemblée: "la plaine"; d'autres, plus impertinents, préféraient parler alors de "marais". Le marais-cage, la fange donc, ni de droite ni de gauche, mais dans laquelle on ne peut que s'enfoncer. Pas de quoi se marrer...

 

Jean Ortiz,

Univers si terre

 

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