04/09/2012
Espagne: l'horreur universitaire
Hier, c'était la cérémonie officielle "d'ouverture de l'année universitaire 212-2013 à Madrid.
Une sort de "rentrée solennelle" fort peu solennelle parce que fortement perturbée par plusieurs dizaines d'enseignants et d'étudiants. La présidente de la Communauté autonome de Madrid, la très fachote Esperanza Aguirre, a fait faux bond.
Des amputations de budget colossales (souvent 30%), des renvois massifs de précaires, ont placé les universités espagnoles dans un situation catastrophique, induisant un important recul des inscriptions des fils de familles populaires, l'augmentation des droits d'inscription, la ruine de la recherche...
Selon les syndicats CCOO et UGT, il ne s'agit plus de "recortes" (amputations) mais d'un "changement de modèle social".
Asphyxiées depuis 2007 , les 52 universités publiques sont en voie de privatisation rampante. Les entreprises s'installent ouvertement à l'université, dictent les programmes de certaines formations,etc.
Et le gouvernement peaufine le coup de grâce: l'embauche des enseignants va dépendre de critères fixés par chaque "Communauté autonome" (gouvernements régionaux) selon le décret du 20 avril 2012.
Le prix de certains masters, notamment à Madrid, Barcelone et en Andalousie, devient prohibitif. Un "crédit" (120 sont nécessaires) peut coûter 193,7 euros. A l'Université Carlos 3 de Madrid, certains masters (aménagement, économie), coûtent 23 000 euros. Celui de "banques et finances" de l'université de Alcala, 9000 euros l'année.
A l'Université Pompeu Fabra, certains masters ("politiques publiques et sociales") demandent 116,17 euros par crédit ECTS.
La colère monte. A suivre...
P.S: comme nul ne connaît la situation des universités, je suggère à nos camarades espagnols de nouvelles "assises" qui peuvent permettre de noyer le poisson et de gagner du temps.
06:20 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Tout à fait d'accord avec ton article. Etant en ce moment à Séville et côtoyant de nombreux étudiants espagnols, je peux t'assurer que la "surchauffe contestataire" estudiantine, et sociale plus globalement, y atteint son paroxysme... C'est un peu un retour vers le passé, à la sauce néo-franquiste.
Écrit par : vincent flores | 04/09/2012
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