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17/09/2012

Nouvelles en vrac

Tremblement de terre social à Madrid

Samedi 15, plus d'un million de personnes dans les rues de Madrid contre la politique sauvage de l'ultra-droite des "populares", de la BCE, du FMI.... De "recortes" (amputations) en "recortes", Rajoy sabre "comme on déboise"... La droite met en pièce les budgets sociaux, les salaires des fonctionnaires... massacre les acquis sociaux... sans état-d'âme dit Rajoy, à quatre pattes devant les "marchés", pour atteindre la coquille de Saint-Jacques (vide!),  les "3% de déficit". Du sang et des larmes d'un peuple pour combler les eurocrates, la finance, la BCE, les "marchés" dieux tout puissants... contre lesquels "rien n'est possible", pas même de résister à PSA...  Deux ans de sacrifices clame en France l'ex mari de Ségolène... puis ce sera le bonheur. On te croit Flamby. Et plus tu lâches, plus ils te mettent la tête sous l'eau! Et plus ils sont serviles, les politicards, plus ils en sont fiers ces "vendepatrias".

Plus d'un million de manifestants à Madrid, pas pour exiger l'indépendance de Vallecas, mais sur le front de la lutte des classes.

Les camarades espagnols ont créé une "cumbre (plateforme) social"  qui regroupe 900 organisations: les syndicats, les organisations de jeunes, les féministes, les associations de tout poil de gauche, le PCE et Izquierda Unida  (le PSOE n'y participe pas). C'est cette plateforme très large qui impulse ce mouvement ascendant, qui peut bousculer la donne...



Première victime?

La très fachotte Esperanza Aguirre, qui trouve Rajoy trop mou, vient de démissionner de ses fonctions de présidente de la Communauté (gouvernement régional) de Madrid, et de ses autres fonctions. Elle invoque des "motifs personnels". Esperanza Aguirre soigne un cancer, nous nous abstiendrons donc de plus amples commentaires, et respecterons les motifs qu'elle invoque, même si, en Espagne, nombreux sont ceux qui croient qu'ils se doublent de désaccords politiques avec Rajoy.
 


LA FETE DE L'HUMANITE
Nous avons communisé tout le week-end... et animé plusieurs débats sur l'Amérique du Sud. Mais là n'est pas l'essentiel. Quelle est belle cette fête, et que le peuple communiste est chouette! A la Courneuve, la liberté ne se prend pas. On y baigne. On baigne dans la preuve vivante que le monde peut être autre. On y sent le désir de révolution, de chamboulement, de rêves de partage. On y vit la culture, c'est-à-dire le mélange. A la Fête de l'Humanité, il n'y a que des étrangers. On y ressent toutes les injustices planétaires, toutes les souffrances et les espoirs aussi des peuples; ils sont tous là, avec leur musique, leurs révolutionnaires, leur tambouille, et quelles bouilles!
A la Fête de l'Humanité, le peuple, comme disait Rousseau, c'est le souverain. On y métisse à chaque pas. Mis à part quelques soulards, je n'ai vu personne à genoux. A la Fête de l'Huma, on s'ouvre à l'altérité, aux Palestiniens, aux Kurdes, à la femme de René, l'un des cinq Cubains emprisonné depuis de longues années dans des conditions inhumaines aux États-Unis; on s'ouvre à des Indiens, qui font la révolution en Bolivie, aux acteurs du printemps des jasmins, qui risque de devenir l'hiver des chrysanthèmes. Mais ils sont debout.
A la Fête de l'Huma, chacun est une part, une île, une vague, d'un immense océan fraternel, solidaire.
J'ai rencontré, dimanche soir, Pierre Laurent, qui partait, en famille, sans garde du corps, souriant, amical. Le matin, au hasard d'un stand, j'ai trébuché sur une dame aux lunettes vertes. De même, sans garde du corps, sans cortège médiatique, quasi incognito, Mme Eva Joly. Par contre, j'ai loupé les autographes des dirigeants socialistes. L'année prochaine, j'irai à l'université d'été du MEDEF.
Lorsque j'ai voulu manger, je n'ai trouvé ni frites, ni merguez, comme le rabâchent chaque année les médias. Le peuple communiste, matérialiste, connaît les endroits où l'on bouffe bien: le Tarn, l'Aveyron, la Haute-Garonne, et pour accéder aux confits, il faut pratiquer la queue, dont j'ai déjà dit qu'elle annonçait le socialisme. J'ai donc dû me résoudre à avaler quelques moules, chez des communistes d'un port de pêche, qui ne m'ont pas mené en bateau, puisque je n'ai payé qu'un prix prolétarien.
Quant aux concerts sur la scène centrale, pour voir les chanteurs autrement que minuscules, il fallait prendre ses jumelles. 70 000 à 80 000 personnes sur une pelouse, c'est à faire pâlir d'envie les footeux, mais au même moment, tous les forums, les débats, faisaient le plein. Mystères de cette fête qui scande "Uh, ah! Chavez no se va!" et surtout "Uh, ah, referendum ya!"
Au chapiteau de la Haute-Garonne, le secrétaire fédéral, Pierre Lacaze, rendit hommage au travail et au combat de mémoire sur les Républicains espagnols. Il réaffirma l'importance du rôle joué par les communistes français et espagnols dans l'antifranquisme. Ensuite, un jeune chevelu s'essaya à électriser les chansons républicaines de la Guerre d'Espagne; il se fait appeler communément "Comunero" pour ne pas que l'on reproche à Thomas Jimenez son espagnol de Castres. Il a interprété superbement la célèbre "Ay, mamita" (il n'y a rien dans la marmite). Ce garçon, après quelques cours en langue, devrait faire une longue carrière, dans le chaud bise naisse anar.
 
Jean Ortiz

 

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