23/11/2012
Débloguons ensemble!
Il y a des soirs déraisonnables,
où la vilaine raison l'emporte sur la folie lucide,
où le xième degré ne fait plus rire que son auteur,
où la colère déborde le blog, où les rivages, les chênaies, ne supportent plus les flots déchaînés.
Des soirs où l'on n'a plus envie de bloguer, mais plutôt de devenir un bloggueur défroqué, débloggué, de se réfugier dans la noirceur si jouissive du flamenco, dans la poésie de "nos" poètes de la Guerre d'Espagne, de l'Amérique latine, de la Résistance, de réécouter, seul, et jusqu'à satiété, Brel, Brassens, Ferré, Morente, Perlita de la Gineta...
Des soirs où l'on a envie de maudire cet Hollande qui, de reniements en capitulations, ouvre une autoroute au Front National.
Des soirs où l'on brûle de rejoindre Chavez pour vraiment "rallumer les étoiles" du socialisme, où l'on sait qu'essayer d'être communiste (toute une vie), cette catégorie humaine si élevée, a un prix, mais fort heureusement demeure indépendante de l'opinion de quelques peigne-cul (comme disait Brel); ceux-là montrent d'autant plus leur derrière qu'ils tentent de monter haut (selon les griots africains).
Alors comment être pleinement radical? Comment aller à la racine, à l'essence, à l'essentiel, quand l'essentiel vous traverse?
Le blog est une fenêtre ouverte vers les autres, un espace de partage complice, même s'il demeure limité. Cette barricade de lutte idéologique m'est indispensablement dérisoire.
Cependant, la vie bouscule y compris ceux qui ne restent pas en place. Et il faut la toréer, droit dans les yeux, ces yeux noirs de tueur caressant sa victime...
Ce soir, le blog a envie de faire pause, de se poser, de se reposer, de se transposer, de s'androposer; il a mal à son blog. D'autres fronts requièrent énergie et courage.
Ce soir, à tous ceux dont j'ai parfois peine à deviner le visage, à tous ceux qui précèdent ou suivent ma plume vitriolesque, clownesque, histrionesque, dentesque (je vais demain matin chez le dentiste), j'offre un nouveau rendez-vous, plus travaillé, plus intime, plus ontologique, tout aussi militant, en forme de faux bilan: la parution prochaine de "Rouges vies. Mémoire(s)".
"Le réel, quelquefois, désaltère l'espérance. C'est pourquoi, contre toute attente, l'espérance survit" (René Char).
Avec le poète, prenons les étoiles d'assaut!
P. S.: En attendant Godot, je vais sortir faire pisser le chien. La brave bête serait incapable d'en faire autant pour moi.
Jean Ortiz.
22:33 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Il y a des blogs habillés de lumière,
indispensables pour faire survivre l'espérance...
Merci!
Écrit par : Rebelde | 25/11/2012
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