MORT D'UN BLOG

Au grand Jacques

Oui mec
tu es tout seul
et si nombreux pourtant
à croire au soleil
même s'il pleut souvent

Tu vas continuer
à faire signifier
le roulis d'une vie
le chemin cabossé

Un blog va mourir
et renaître sans cesse
ailleurs, en toi, en nous
en mon nœud essentiel

Les mots n'oublient jamais
la lutte les étreint
et tisse les lambeaux
en étoffe de soi

Et il y a des hivers
qui durent très longtemps
vers de mauvais printemps
au cœur de nos tourments

Lorsque tes cheveux noirs
commencent à griser
et que tes pas un jour
se prennent à jouer

Il faut se calfeutrer
pour mieux fleurir la vie
et puis savoir partir
pour revenir nouveau

Oui, mec
tu es tout seul
et pourtant si multiple
combien de pas vers toi
tout en marchant vers nous

Jean Ortiz