Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/10/2013

Si l'on n'avait pas le Front national...

Si l'on n'avait pas le Front national...


   il faudrait l'inventer. Ainsi François Hollande a "recadré" ses ministres et, de l'aveu même du très solférinien "Libération", il a "tranché" en faveur de Manuel Valls et de ses propos xénophobes... Et voilà; une nouvelle fois le tour est joué...
   Le gouvernement socialiste ratisse large: avec Manuel Valls, certains chassent sur les terres de l'extrême droite, et avec Harlem Désir (ex papa de "SOS -Racisme") les autres s'en offusquent. L'un pèle les oignons, l'autre pleure, comme l'on dit dans le sud.
   Ce n'est pas nouveau. La stratégie consistant à "gonfler" le FN  en reprenant certaines de ses thèses, puis en criant "au feu", a été "inventée" par F. Mitterrand. Il  faisait du Front national, disait-on à l'époque, la meilleure arme contre la droite.
   Je m'explique: la politique sécuritaire, austéritaire, néolibérale, des gouvernements à majorité socialiste, éloigne l'électorat populaire et le renvoie vers un vote de colère, supposément "antisystème": le vote FN. C'est alors que l'on dramatise, que l'on agite le chiffon brun, que l'on en appelle au "front républicain", etc. En privé, on est assez satisfait car le FN veut "faire exploser la droite", la restructurer autour de lui, et donc "nous aurons des triangulaires au deuxième tour", qui feront gagner le PS.
   Le calcul est fou, suicidaire. Comme est il est irresponsable de soutenir Manuel Valls parce que l'opinion publique (en partie fabriquée) le soutient.
Le résultat des courses c'est qu'une majorité de Français considère désormais que le FN "est un parti comme les autres", et souhaite voir Marine Le Pen jouer les premiers rôles. Voilà où ont conduit la faillite, depuis 1981, des différents gouvernements "de gauche", et les calculs machiavéliques des apprentis incendiaires de tous bords. Les digues ont cédé, et pas seulement à cause de François Fillon.
   L'instrumentalisation du FN permet d'occulter l'essentiel: les renoncements sur le terrain social, là où en menant la lutte des classes, en combattant le chômage, l'exclusion, la précarité, là où en augmentant les salaires, les retraites, on peut reconquérir un à un les électeurs "frontistes" déboussolés. Mais pour cela, il faut s'attaquer vraiment au capitalisme, oser avancer des propositions radicales, de rupture, détabouïser le vocabulaire, revendiquer, revisiter, des mots et des concepts quasi abandonnés : socialisme, internationalisme... Et riposter à ceux qui nous accusent de "populisme". Les populistes sont ceux qui font des promesses et ne les tiennent pas.
   La France est malade de la dictature de l'argent et du profit, de la politique de ceux qui finissent par être des marionnettes aux mains des marchés financiers, et de la carence d'alternatives fortes, visibles, remettant en cause globalement le système.
  
Jean Ortiz


Les commentaires sont fermés.