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01/01/2014

A la Saint Sylvestre, pas tout le monde il est gentil.

 

Signe des temps? Les "réveillons solidaires" se multiplient et font le plein. Faut-il s'en réjouir  ou rester sur la réserve?

"Réveillon solidaire", cela devrait être un pléonasme et non un label de soirée. En tout cas, saluons les dizaines de bénévoles qui ont une nouvelle fois assuré le succès du réveillon "pas comme les autres" au Parc des Expositions de Pau. Des centaines de personnes de toutes origines dévorent ce que chacun a mis au pot commun, ou ce qu'ont préparé les volontaires. Salle comble. Le "must" c'est de pouvoir  faire partie des convives, d'y être, de "garburer" ensemble, et pour quelques-uns: de "se montrer" (coquins! sous les cotillons, la "politicaillerie"!).

 

Dehors, c'est le couvre-feu, les rues désertes, et soudain, à minuit: symphonie en pétards et klaxons cacophoniques. On se la souhaite, on fait comme les autres, on bisoune à tour de lèvres. On embrasse à la chaîne, amis, inconnus, concurrents, rivaux d'hier et de demain, cousines et cousins jusqu'au ixième degré..."Je te la souhaite", "Bonne année", "bonne année", et surtout "bonne année", "santé et prospérité". Prospérité? Buzz des portables. "Je n'arrive pas à appeler mamie". "Je vais la souhaiter au voisin", ignoré pendant l'année. L'espace de quelques secondes, le monde paraît beau.

 

Réjouissons-nous du réveil (hélas pas toujours sincère), des bons sentiments, pour quelques heures, pour la plus vieille nuit de l'année. Le militant, lui, a plutôt l'impression que l'année nouvelle sera à peu près "ce que nous la ferons". Rabat-joie va!

Le vieux poète Antonio Machado, républicain espagnol, brisé par la "Retirada" et l'exil, de Collioure nous crie encore :"un cœur solitaire n'est pas un cœur". Il rêvait lui aussi d'une société d'égalité, où l'Etat ne délègue pas au caritatif la "fracture sociale", parce qu'elle n'existera plus, où le budget de la santé prendra en charge la lutte contre la myopathie, où tous les soins dentaires seront remboursés, où l'altruisme et la solidarité prendront le dessus sur l'individualisme.

 

Il paraît que cette année "la tendance" est de réveillonner à domicile. J'ai lu sur une revue de cabinet médical que c'était "branché". Branché ou forcé par l'austérité "de gauche"? On lit de ces perles...Pierrot et Annie "font la fête", balochent, verre de bière à la main, mais le moral n'y est pas. "Il faut que ça pète!".

Sans préciser si les flatulences sont pour demain ou après.

 

Madeleine, la boulangère-pâtissière de l'avenue de Bordeaux, va passer la soirée à modifier ses prix. Le casse méninges! Trois taux de TVA différents à appliquer! De quoi mettre la tête dans le pétrin aux responsables de cette usine à gaz. TVA: T'as Vu l'Arnaque.

 

A la télé, "Monsieur je vais inverser la courbe du chômage fin 2013" joue du pipeau pendant que coule le Titanic. Il mensonge comme un arracheur d'espoir. Il se veut confiant -méthode Coué-, et volontariste, pour combattre le chômage... qu'il créée. Vous comprenez, les temps sont durs. "Bonne année!" Priorité au capital. Encore une "bonne année" pour le CAC 40 . Le président assène des recettes bien de droite, cyniquement assumées : serrage de ceinture pour les "petits", réduction de la dépense publique, du coût du travail. Toute la panoplie sarkozyenne. Pathétique! Révoltant! L'exact contraire de ce qu'il faudrait faire... Le réveillon reste sur l'estomac. Il nous prend pour qui le converti au marché? pour les lutins du père Noël? pour des huîtres dans leur bourriche? pour du bétail à saigner? "Vive la République, vive la Finance!".

Avec cette "gauche", enrage Fernand, pas besoin de droite; çà, c'est vrai çà.

 

Alors, à la Saint Sylvestre, défenestre l'orchestre qui joue le grand air des sacrifices, du "on n'y peut rien". Oui, on peut, pour que l'année soit vraiment nouvelle.

 

Jean Ortiz

 

A retrouver également sur le lien suivant: Chroniques L'hiver à Pau sur le site de  L'Humanité (http://www.humanite.fr)

http://www.humanite.fr/societe/la-saint-sylvestre-pas-tou...

Commentaires

VOUS REVEZ ?
NATURELLEMENT, OUI !
VOUS REVEZ ?
Naturellement, oui ! nous rêvons constamment.
VOUS ESPEREZ TROP
Naturellement, oui ! nous avons appris à espérer, et nous espérons tout.
VOUS VOULEZ TROP
Naturellement, oui ! nous voulons trop, plus, tout, avidement
VOUS ETES TROP PRESSES
Oui ! naturellement, marcher, arriver, recommencer, nous sommes pressés, très pressés.,
VOUS REVEZ
OUI, INEVITABLEMENT ! le rêve d'aujourd'hui comme possibilité du demain.
VOUS ESPEREZ TROP
Naturellement, oui et ça ne nous fait aucune honte d'être esclaves de l'espoir.
VOUS VOULEZ TROP
Naturellement, oui ! c'est notre droit enragé, et bien plus, c'est notre devoir.
VOUS EXIGEZ
Naturellement, oui ! passionnément ou avec tristesse.
Et quand même
Et quand même c'est mieux comme ça
c'est mieux un peuple qui bouge,
même quelquefois précipité, même quelquefois prudent,même quelquefois sale, bas, misérable même quelquefois sublime,
c'est mieux comme ça, avec toute sa condition humaine, rare, simple
c'est mieux comme ça qu'un troupeau de mutons soumis au calcul des ordinateurs d’intérêts.
C’est pour ça que personne ne doit avoir de honte de dire
Rêvons, oui, constamment, rêvons sans limites dans les rêves, rêvons jusqu'à l'inimaginable
Nous rêvons toujours.
et nous attendons tout, nous avons appris l'art d'espérer, cet art d'espérer pendant des nuits interminables d'impuissance, nous savons espérer, et espérons tout, tout.
Et nous voulons tout, nous voulons l'impossible pour arriver au possible nous voulons le passible pour arriver à l'impossible, c'est mieux comme ça –
Nous le savons tous, c'est beaucoup mieux comme ça, même quelque fois précipités même quelquefois sales, bas, misérables.
C'est mieux comme ça, avec toute la condition humaine, rare et simple.
C'est mieux comme ça qu'un troupeau de moutons soumis au calcul des ordinateurs.
C'est pour ça que si jamais on nous dit, si jamais on ose dire :REVEZ!
Naturellement, OUI ! constamment, nous rêvons toujours
Si on nous dit: VOUS ESPEREZ TROP
Naturellement, OUI ! Nous avons appris à espérer et nous espérons tout.
Si on nous dit : VOUS VOULEZ TROP
Naturellement, OUI ! nous voulons trop, plus, tout, avidement
Si on dit : VOUS ETES TROP PRESSES
Naturellement, OUI ! marcher, arriver, recommencer, oui, nous sommes pressés.


Luis llach

Écrit par : gigi | 03/01/2014

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