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06/02/2014

Ce qui reste de démocratie, en danger!

Nous vivons une époque terrible de "contre-révolution", de "restauration", d'involution civilisationnelle.  C'est la revanche des nantis sur 1789, 1936, la Libération, mai 68...

Depuis les années 1970, ils ont préparé minutieusement le terrain idéologique, avec la Trilatérale, l'attaque contre les syndicats, l'Etat et les "fonctionnaires", les offensives sur le thème des droits de l'homme, du socialisme assimilé au goulag, des "deux totalitarismes" du vingtième siècle (renvoyés dos-à-dos), et en rabâchant le: "il n'y a pas d'alternative" au capitalisme

 

Sur le plan économique, la financiarisation de l'économie, l'assaut contre les "rigidités", les statuts, les conventions collectives, la mise en place de l'individualisation des carrières, des salaires, des services, les primes "au mérite", le management par le stress, par "l'excellence", la "flexibilité", ont provoqué l'éclatement des solidarités de classe d'hier et entraîné le triomphe de l'individualisme et la guerre de tous contre tous.

 

Les nantis sont parvenus à ce qu'une majorité de salariés acceptent ce qu'ils rejetaient hier: le profit, l'accumulation capitaliste, la baisse du coût du travail, la collaboration de classes, la "figure" du patron, aujourd'hui "manager", décideur", "chef d'entreprise", "capitaine d'industrie", bienfaiteur de la société.

 

 

Poser un diagnostic avec lucidité et dénoncer avec colère cet ouragan destructeur me paraît fondamental. On ne lèvera jamais assez le ton , on ne s'indignera jamais assez face à de telles régressions, face à de tels dégâts humains, sociaux, environnementaux, provoqués par l'actuel "modèle économique" hégémonique. Et appelons un chat un chat. Le parti socialiste (ce qui ne veut pas dire tous ses électeurs) s'est rallié au néo-libéralisme et mérite donc sanction populaire. Il a rejoint objectivement le camp de nos adversaires de classe. Il contribue ainsi à l'affaiblissement du mouvement syndical, social, au "on a tout essayé", au brouillage des repères droite/gauche, à la crise des valeurs; il aggrave la situation préoccupante d'aujourd'hui, où ce qui reste de démocratie est menacé, où la droite, obscurantiste, arrogante, triomphante, mâtinée de totalitarisme, mène l'offensive, où le Medef gouverne, où la "bête immonde", à visage souriant, se renforce sur les frustrations et le désespoir populaires, sur le "tous pareils".

 

La situation présente de fortes similitudes avec les années 1930. Après les journées factieuses du début février 1934, les syndicats et la gauche appelèrent à la riposte de masse, de rue...

Où est aujourd'hui l'indispensable riposte progressiste? Elle est même sous-estimée dans les discours. Elle n'est pas à la hauteur du danger de régressions sociales et démocratiques. La droite fachote manipule d'imposantes manifestations conservatrices; elle s'est emparée de la rue, instrumentalise les victimes de son "modèle économique". Les médias distillent le mensonge permanent au nom d'une démocratie-démocrature. "Ils l'appellent démocratie, mais elle ne l'est pas", criaient les "Indignés" Puerta del Sol.

Ne lâchons donc pas le cri, la passion, la révolte, l'indignation politique et morale. Je sais, cela n'est pas suffisant, mais cette fonction fait partie de notre identité communiste, de notre rôle de révolutionnaires. La volonté de pouvoir, de rupture avec le capitalisme, se construit sur des propositions alternatives claires, offensives, concrètes, mais d'abord sur le "non". "NON": ce monde n'est pas le nôtre. Et arrêtons de vouloir ménager ce qui, malgré notre démarche unitaire, ne peut l'être.

 

Jean Ortiz

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