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21/07/2014

Je pleus

Je pleus

 

cette nuit il m'a plu,

j'ai ouvert le vélux;

les insomnies rebelles

aiment la lumière noire

 

je lisais Roque Dalton

mort suspect et réhabilité;

pluie des maquis d'ici

désarmés de poésie

 

les gouttes tremblent moi

et me frissonnent nu

une âme de maudit;

la pluie est sensuelle

 

comme champ de gravats

comme roucoulement ami

comme ventilateur fatigué

comme tunnels atomiques

comme sanglots de veuves

comme soupe au carnage

 

coquines gouttes s'égouttent,

se perdent en glissant,

s'évadent vers Gaza;

la pluie est cachotière

 

comme bécasse à tes ruines

comme enfant sous un drone

comme rocade un dimanche

comme boucherie en fête

comme quai dreyfusard

comme Jaurès à Carmaux

 

la pluie mélancolise la mort

comme pauvres bourreaux

comme nostalgie de sang

comme hommes sans âme

comme colibri du Chili

comme veilleur de bruits

comme vélux sous toi

 

Jean Ortiz

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