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20/11/2014

VENEZUELA 2014. Voyage au bout de l’horreur totalitaire

Premier papier de la série "Bons baisers du Venezuela"

VENEZUELA 2014. Voyage au bout de l’horreur totalitaire

 

 

 

L’ami journaliste Paulo, toujours neutre et si objectif, m’a briffé avant le départ. « Ne te laisse pas avoir ». Au Venezuela tu ne verras pas de fosses communes de jeunes normaliens ; elles ont ceci de particulier qu’elles  n’existent pas. L’opposition (« démocratique ») manque de papier pour en parler. Le régime oblige même l’ex guérillero Teodoro Petkoff, qui fut ministre ultralibéral de 1994 à 1999, à écrire des « porquerias » antichavistes dans son quotidien à grand tirage (« Tal Cual ») ; le régime peut ainsi apparaître comme « respectant le pluralisme des médias » et donner le change, alors que tous les articles et reportages doivent en réalité passer par l’orwéllien « Commissariat politique à la vérité ».

 

« Ojo ! ». Je pars donc au Venezuela (avec un « voyage Huma » : double peine !), bourré de médicaments, la santé publique y étant dans un état calamiteux, toujours selon le confrère Paulo (ex « comandante » guérillero argentin « Saul »). J’ai anticipé et rempli mes balloches, fournies gratos par PAM,  de nouilles, de PQ, et de rutabagas, l’économie vénézuélienne n’en finissant pas de s’effondrer. Attention aux tuiles !

 

Paulo l’altruiste m’égrène ses commandements.

 

 

« De patience tu t’armeras, compañero», m’a conseillé l’ex guérillero du PRT-FR, devenu journaliste sage au sage « Le Monde » ; les pénuries provoquent à Caracas de longues queues. La patience étant « une vertu révolutionnaire » (source : écoles centrales du PCF ), j’y suis prêt... Et puis, des queues kilométriques : quel exotisme !

 

 

« De l’inflation tu te protègeras, mon frère» : elle est passée de 1000% en 1996 à 56% aujourd’hui.
Hermano et très cher Paulo, tu es devenu mon ange gardien, mon faiseur de bien. Parle, parle encore, toi qui sais...

 

 

« Les quartiers riches tu éviteras, Juanito» : le régime y « réprime sans états d’âme », je te cite. Si je te comprends bien,  cette dicta-dure pauvriphyle n’en a que pour les pauvres et les « ranchitos »-ghettos... Ne sois pas inquiet, feu kamarade, je viens de me faire les vaccins contre la fièvre jaune, l’hystérie antirévo, le paludisme, et la rougeophobie aigue.

 

 

« Dans la rue tu ne mangeras point, et de l’essence tu boiras, mon pote » : le litre d’essence au Venezuela est désormais moins cher que celui de l’eau dite minérale. Comme l’industrie pétrolière « est en ruines », le régime la brade au populo, et recycle même les hydrocarbures. Quel gâchis, mais quelle inventivité

« Président tu ne fréquenteras pas, hijo mio » ; ce prolétaire de président (c’est déjà lourd à porter), en plus de son incapacité de classe, a des hallucinations et voit Chavez tous les jours.

 

 

« Tu pousses la mémé un peu loin mon Paulito . N’as tu pas lu, dans les années 1970, lorsque tu militais au « parti révolutionnaires des travailleurs-fraction rouge », notre  Garcia Marquez et notre Alejo Carpentier le Cubain? Jadis tu aurais appelé ces hallucinations politico-poétiques du « réalisme magique ».

 

 

« Masque tu mettras  si   chez les classes dangereuses tu t’aventures, Jeannotin, et  attention tu feras aux « communes socialistes ». Elles quadrillent (je veux dire : « fliquent ») le pays. Elles surveillent tous tes mouvements et comptent tes flatulences, tes orgasmes. Les pauvres ne se sentent plus p. Ils se croient devenus les maîtres de leur pays, de leurs ressources, de leur destin. Un monde à l’envers, carajo !

 

 

« Garde à toi tu prendras, vieux coco! » Ces nouveaux barbares prétendent imposer un « socialisme du 21ième siècle ». L’horreur totalitaire, quoi ! Le royaume du diable sur Barinas, Maturin, l’Orénoque, les Andes, les páramos, les llanos.

 

     Je te kiffe trop Paulito. Tu es vraiment  inimitable. Dimanche nous serons au Venezuela, pour nous vacciner -entre autre- contre les craques que tu racontes. C’est triste d’avoir été un bon spécialiste de cinéma latino-américain et de finir journaliste si inféodé, si aigri, si repenti. La Boétie, en son temps déjà, trouvait pitoyable la « servitude volontaire ».

Commentaires

j'espère bien que les ranchitos vous inviteront au Teatro Teresa Carreño pour écouter l'Orchestre Simon Bolivar!
parait qu'on peut assister au concert en jean et t-shirt ! le peuple a de l'oreille!
Viva le musica !

Écrit par : Anita | 21/11/2014

je suis revenue du voyage precedent de l huma au venezuela enthousiamée par les transformations de la vie de la majorité des habitants :je suis impatiente de lire vos impressions sur la situation actuelle

Écrit par : christiane | 22/11/2014

Bon voyage ... Écris pour ceux qui restent !

Écrit par : Clavelito | 23/11/2014

J'apprécie vraiment votre blog , je me permet donc de mettre un lien vers le mien , je suis serrurier paris http://serrurierparis-infos.fr/serrurier-a-paris/

Écrit par : invité | 02/12/2014

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