26/01/2015
La poésie écharpée
Photo de Manuel Baena
Manuel Baena est un photographe palois, pas lois du tout, surtout pas lois des convenances, des valeurs bourgeoises, du frelaté.
18:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
23/01/2015
Une pensée triste
Ce soir, j'ai une pensée triste pour Mikis Theodorakis, mon adolescence, ma jeunesse, l'antifascisme, la "Grèce des colonels"...
N'oublions pas Mikis, et n'oublions pas demain Izquierda Unida.
Vivent "Syriza" et "Podemos", mais n'oublions pas qui a versé le sang .
Ne passons pas par pertes et profits Mikis, la Pasionaria, Durruti, Rafael Alberti, Grimau, Puich Antich, les 37 années de résistance de Izquierda Unida, les Guerrilleros ...
Rassemblement! Unité! Pour gagner ensemble et construire ensemble!
Jean Ortiz
22:14 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le PACHAKUTI et la révolution en marche
Le PACHAKUTI et la révolution en marche
Dans la tradition indienne andine, le Pachakuti c’est l’arrivée, l’accomplissement, de temps nouveaux, d’un « changement de la terre », d’une nouvelle ère prophétisée pour voir le jour 500 ans après « la conquête » espagnole (l’ethnocide), DONC AUJOURD’HUI. Ce retour à l’équilibre, à l’égalité originelle, se traduira par la libération de peuples hier opprimés, par la victoire de la longue lutte anticoloniale (inachevée) des Indiens, les Quechuas, les Aymaras , et tous les Autres. Que la prophétie des « amautas » (les sages) est belle, symboliquement et concrètement émancipatrice !
L’heure du retournement est donc arrivée. Bienvenue. Bien venue. Après une longue nuit de négation et de résistance, la Bolivie et son peuple vivent enfin le Pachakuti. Et ô combien ils se le sont gagné !
Quiconque veut comprendre vraiment la révolution bolivienne doit partir de cette vision du monde, de cette cosmogonie andine, de cette approche poético-politique.
Combien de fois, sur « l’altiplano » (les hauts-plateaux), ai-je été fasciné par ces conceptions « animistes », ces offrandes au cosmos, à la Pachamama (la terre) , première et nourricière, ces prières à l’arbre, aux esprits du lac Titicaca, aux dieux et divinités de la cordillère, à Inti (le soleil), fasciné par ce réenchantement du monde, par cette vision de l’être humain comme partie intégrante de la nature, comme inséparable de la terre... Tout cela irrigue, habite, inspire, cette révolution-laboratoire, qui se propose de parvenir au « buen vivir » (la vie bonne ; « les jours heureux ») pour tous : le partage, l’harmonie, les biens publics, la socialisation, la complémentarité, la solidarité, une consommation non consumériste, le non productivisme...
Voici enfin venu « le règne du Pachakuti », de l’épanouissement d’une (d’) identité(s), ouverte(s), du bonheur possible sur terre, de l’horizon socialiste. Voilà pourquoi Evo Morales a été « intronisé », en premier (devant les siens), lors d’un rituel ancestral sacré (pour la vie), et pour la troisième fois, comme président politique et « guide spirituel » ; intronisé en premier par les communautés indiennes et leurs « chefs », sur le site millénaire religieux (et des sciences, des arts) précolombien de Tiahuanaco (le 22 janvier 2015) .
Les Indiens, hier niés, quasiment animalisés, victimes de racismes violents, de terribles exclusions, de discriminations de toutes sortes (où étaient les « grands médias » ?) ont demandé à la nature «d’investir » leur frère président aymara, et cela un jour avant la cérémonie « officielle » au « Parlement plurinational » de La Paz, elle, en présence de nombreux chefs d’Etat étrangers.
L’Aymara Evo Morales, paré des habits traditionnels, a reçu le « bâton de commandement » d’abord des mains de son peuple. Indiens et non Indiens. D’abord du peuple. « El pueblo ». Un engagement sacré à gouverner pour lui, avec lui, et à poursuivre le Pachakuti, « la réaffirmation de la révolution démocratique culturelle » . « El Evo » avait été remarquablement réélu le 12 octobre 2014, avec 61,02% des voix... « El Evo », l’ancien syndicaliste cocalero criminalisé par Washington. « El Evo » l’humilité, la dignité, le courage. Un président-peuple. A Tihuanaco, il a lançé à ses frères: « Ils n’ont pas pu nous faire disparaître. Nous sommes de retour, pour nous gouverner nous-mêmes »
Alors : « Jallalla sayt’awi ! » (Vive la révolte ! ) et vive « sami » ! (l’amour).
Jean Ortiz
21:45 | Lien permanent | Commentaires (0)