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10/04/2015

Changer de peuple?

Changer de peuple ?

 

 

 

Notre peuple est ingrat, obtus, incrédule : changeons de peuple ! (ironie)

 

Il a cru au départ que le « Front de gauche » c’était pour de bon, profond, permanent, large; offensif : un vrai front quoi, une vraie alternative. Pas une sorte de martingale que l’on ressort à chaque élection et qui fonctionne plus ou moins bien. Aux présidentielles, le Front a « cartonné », grâce à l’énergie créative des communistes, à l’amorce d’une dynamique populaire, à sa diversité, et au charisme du candidat.

 

Passées les élections, le Front a été globalement remisé au magasin des « machins » politiques, comme s’il avait peur de son ombre, comme s’il représentait un danger pour le (les) partis de la gauche de rupture.

 

A ceux qui proposaient de ne pas laisser « retomber le soufflet », d’accueillir les forces nouvelles, jeunes, mises en mouvement, de créer « en bas », partout, des assemblées ou comités de front (à débattre : de gauche, du peuple, de Front populaire ?), informels  mais ouverts, vivants, pluriels, dynamiques, horizontaux, sans concurrencer la nécessaire existence de partis, à ceux-là il était fait la sourde oreille. Etait-il si difficile pourtant de mener à la fois une stratégie disons « double », une activité simultanée de parti et de front ? L’une nourrit l’autre, a besoin de l’autre.

 

 

 

A ceux qui pensaient que cette « gauche par le bas » n’était en rien contradictoire avec le besoin d’appareils (dépoussiérés), de structures d’organisation, de directions, le plus collectives possibles, on proposait de s’investir dans des « coopératives » (OPNI : objets politiques non identifiés), des ateliers thématiques regroupant une poignée de spécialistes, mais une poignée seulement, en haut...Bref, des pis aller, freinant la dynamique tout en  prétendant l’accélérer (embardées), pour ne pas ouvrir toutes grandes les portes et les fenêtres, au cas où l’on « perdrait la main », où le peuple bousculerait le scénario...Les expériences latino-américaines me paraissent riches d’enseignements à ce sujet. Qui plus est : elles nomment et politisent l’alternative, l’utopie concrète : socialisme, éco-socialisme, socialisme du 21ième siècle, Révolution citoyenne ...Elles décriminalisent la sémantique.

 

Cette stratégie « par le bas », mariant le mouvement social et « le politique », me semble la mieux adaptée pour gérer les problèmes de l’unité, notre relation aux « frondeurs », aux « verts », aux organisations sociales, au tissu associatif, aux syndicats, à tout l’éventail de la gauche : celle de transformation sociale...et « l’autre ». A trop s’enfermer dans une stratégie «de sommet », on finit par être « socialo-dépendant », y compris sans le vouloir. L’unité sur des « contenus de classe » doit reposer en priorité sur un « bloc social » à la base, le plus large possible, et structuré. Un bloc social, pas un cartel d’appareils.

 

 

 

Jean Ortiz.

 

Universitaire

 

 

 

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