10/04/2015
SAIX (Tarn), la despedida
JEAN ORTIZ à SAIX, jeudi 2 avril 2015
Jean ORTIZ est accueilli ce jeudi 2 avril à la MJC de Saïx et clôture le mois à thème « Tarn terre d’accueil » organisé par la Commission Culture Education Populaire de la Ville, en partenariat avec le réseau Bibliothèques de la Communauté des Communes du Sor et de l’Agout dont le sujet a été « Il était une fois la République espagnole ». Un mois dense, occasion de plusieurs manifestations de qualité : la venue de René Grando écrivain ( auteur entre autres des « Babouins du Zoo de Barcelone », roman dont le cadre est l’exil des républicains espagnols) à Saïx et à Viviers lès Montagnes , avec dédicace de ses livres, la projection de « Contes de l’exil ordinaire » dont René Grando est coauteur , en sa présence, et la représentation théâtrale « Fédérico’s » de la compagnie Ephémère de Millau : « Il a à la fois 30 ans, 60 ans, 90 ans, fils, père, grand-père, trois naissances pour forger une même mémoire ».. Une variété dans les témoignages et une grande richesse dans les échanges nombreux qui ont eu lieu à ces occasions et qui se prolongeront dans les mois prochains dans d’autres Bibliothèques de la Communauté des communes sur d’autres sujets choisis. L’exposition remarquable « Il était une fois la République Espagnole » réalisée il ya quelques années sous l’égide du Conseil Régional Midi-Pyrénées accompagne ces manifestations, toujours visible jusqu’au 15 avril à la Bibliothèque Municipale et la MJC de Saïx. Une autre exposition « La terre est ma couleur » de la Bibliothèque départementale prendra la suite.
Devant une salle comble, Jean ORTIZ pendant plus de deux heures captive l’assistance ; Partant des conditions de l’établissement de la République en Espagne il poursuit en retraçant les sombres pages du franquisme et son prolongement dénommé la « transition démocratique », analyse avec faits à l’appui les tenants et les aboutissants de la réalité actuelle, de ses remous, de ses potentialités, de la pression montante pour dénoncer le « pacte de l’oubli ». Précision des faits, paroles de conviction, témoignages de vécu, et dans les nombreuses évocations de ses rencontres remarquables (Chavez, Morales..) des éléments d’analyse qui vont droit au but. Et les références multiples et d’actualité sur l’Amérique latine enrichissent encore les arguments et la réflexion.
Il y a le public intéressé par son sujet, et qui découvre l’homme de conviction dont les idées et les arguments battent en brèche tant d’idées reçues ou seulement éclairent tant de zones d’ombre. Mais il y a dans la salle aussi, bon nombre de ces amis de toujours, de ces camarades du Tarn, dont la fraternité dans les luttes est le ciment indestructible. Avec Jean, combien ont occupé telle usine, pénétré dans Valéo en grève, envahi le bureau du député-maire Limouzy, sillonné les routes pour sa campagne électorale, et même l’ont accompagné au tribunal, fautif d’avoir pénétré dans une usine en lutte !. Et ceux qui ont échangé avec lui, lu ses livres, le cœur plein de cette affection admirative qu’on ne peut qu’éprouver en partageant tout cela avec lui. Cette soirée avec Jean, qui a donné toute son énergie pour une rencontre mémorable, c’est un cadeau inoubliable que nous nous sommes fait, lui et nous. Et nous avons aussi évoqué dans les moments passés ensuite avec lui ceux que nous avons connus ensemble, personnalités fortes et militantes de Castres et du Tarn, qui ne sont plus là, mais que notre pensée et le chemin parcouru ensemble rendaient encore si proches.
A l’issue de la soirée, Jean ORTIZ a dédicacé plusieurs de ses livres, et en particulier le dernier « La République est de Retour ! » Pour nous tous et pour Jean, des heures qui nous rapprochent encore, des heures précieuses ; cette soirée a été comme un nouveau chant de lutte et d’espoir. Merci Jean.
Michel THOMAS
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Changer de peuple?
Changer de peuple ?
Notre peuple est ingrat, obtus, incrédule : changeons de peuple ! (ironie)
Il a cru au départ que le « Front de gauche » c’était pour de bon, profond, permanent, large; offensif : un vrai front quoi, une vraie alternative. Pas une sorte de martingale que l’on ressort à chaque élection et qui fonctionne plus ou moins bien. Aux présidentielles, le Front a « cartonné », grâce à l’énergie créative des communistes, à l’amorce d’une dynamique populaire, à sa diversité, et au charisme du candidat.
Passées les élections, le Front a été globalement remisé au magasin des « machins » politiques, comme s’il avait peur de son ombre, comme s’il représentait un danger pour le (les) partis de la gauche de rupture.
A ceux qui proposaient de ne pas laisser « retomber le soufflet », d’accueillir les forces nouvelles, jeunes, mises en mouvement, de créer « en bas », partout, des assemblées ou comités de front (à débattre : de gauche, du peuple, de Front populaire ?), informels mais ouverts, vivants, pluriels, dynamiques, horizontaux, sans concurrencer la nécessaire existence de partis, à ceux-là il était fait la sourde oreille. Etait-il si difficile pourtant de mener à la fois une stratégie disons « double », une activité simultanée de parti et de front ? L’une nourrit l’autre, a besoin de l’autre.
A ceux qui pensaient que cette « gauche par le bas » n’était en rien contradictoire avec le besoin d’appareils (dépoussiérés), de structures d’organisation, de directions, le plus collectives possibles, on proposait de s’investir dans des « coopératives » (OPNI : objets politiques non identifiés), des ateliers thématiques regroupant une poignée de spécialistes, mais une poignée seulement, en haut...Bref, des pis aller, freinant la dynamique tout en prétendant l’accélérer (embardées), pour ne pas ouvrir toutes grandes les portes et les fenêtres, au cas où l’on « perdrait la main », où le peuple bousculerait le scénario...Les expériences latino-américaines me paraissent riches d’enseignements à ce sujet. Qui plus est : elles nomment et politisent l’alternative, l’utopie concrète : socialisme, éco-socialisme, socialisme du 21ième siècle, Révolution citoyenne ...Elles décriminalisent la sémantique.
Cette stratégie « par le bas », mariant le mouvement social et « le politique », me semble la mieux adaptée pour gérer les problèmes de l’unité, notre relation aux « frondeurs », aux « verts », aux organisations sociales, au tissu associatif, aux syndicats, à tout l’éventail de la gauche : celle de transformation sociale...et « l’autre ». A trop s’enfermer dans une stratégie «de sommet », on finit par être « socialo-dépendant », y compris sans le vouloir. L’unité sur des « contenus de classe » doit reposer en priorité sur un « bloc social » à la base, le plus large possible, et structuré. Un bloc social, pas un cartel d’appareils.
Jean Ortiz.
Universitaire
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Tête d'oeuf!
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