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30/05/2012

Venezuela: de nouvelles avancées révolutionnaires

 

En France, être solidaire de Chavez et de la "révolution bolivarienne" est mal vu à l'Université, dans les médias-chaussettes (en espagnol "medias", ce sont les bas de la femme), et y compris dans tous les partis de gauche, certes à des degrés différents... le PCF étant le plus réceptif.

 

Je suis solidaire du Venezuela bolivarien depuis longtemps... J'aime cette gauche vraiment de gauche, qui affronte les Etats-Unis, ces hommes courageux, tout ce que Mélenchon et le Front de Gauche ont enfin réveillé, réhabilité... Cela ne fait pas de moi un inconditionnel, mais, je crois, un internationaliste lucide. Lorsque Chavez noue des amitiés douteuses avec l'Iran, je ne peux l'accepter et je le dis... Mais je sais surtout que l'on considère en France que le soutien à Chavez "n'est pas rentable électoralement". Cela contribue à un affaiblissement de notre identité de révolutionnaires, et relève, à mes yeux de communiste, de l'errance politique.
 Le bombardement politique et médiatique anti-chaviste est tel qu'il tétanise des partis qui ne devraient pas l'être, et laisse de nombreux militants dubitatifs. Céder à l'idéologie dominante, quelles qu'en soient les raisons, n'a jamais conduit qu'à renoncer à changer le monde.
Chavez vient de proposer de donner "rang constitutionnel" aux "missions sociales" (programmes d'urgence sociale pour venir en aide aux pauvres, aux chômeurs, aux précaires, aux petits vendeurs des rues, aux jeunes mères, renforcer la politique de santé, d'éducation, gratuites...) Désormais, ces "missions", crées en 2003 pour répondre à l'urgence sociale, et qui devaient n'être que provisoires (pour contourner une administration héritée de l'ancien régime, corrompue), feront partie des administrations publiques et gagneront ainsi en durée, en cohérence, en efficacité...
Il faudra pour cela modifier l'article 141 de la Constitution. "Ce n'est pas une politique", disent certains... mais cela commence à lui ressembler.
Même l'opposition propose aujourd'hui une "loi de missions", après les avoir considérées
comme du gaspillage d'argent public. Aider les pauvres, eux qui se multiplient comme des lapins, quelle aberration économique et sociale! Pour la droite, il faut aider ceux qui vraiment le méritent : les "gagneurs".
En juin, le gouvernement vénézuélien coiffera toutes les "missions" d'une structure
 intégrale, fédérative : "Venezuela: à pleine vie".
L'opposition n'a qu'un seul but: battre Chavez par tous les moyens aux élections du 7 octobre 2012. Elle commence à pratiquer une dangereuse stratégie de la déstabilisation. Une telle provocation serait-elle possible sans le soutien des Etats-Unis? La campagne des présidentielles s'ouvre le 1er juillet. Chavez a créé notamment un compte Twiter pour mener directement la bataille des idées. Ce réseau social interactif implique trois millions de citoyens. Un des aspects, parmi beaucoup d'autres, de la "démocratie protagonique" inscrite dans la constitution du pays.

 

 

 

Jean Ortiz, universitaire.

 

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