15/06/2012
la banque c'est nous
La banque, c'est nous
En sauvant les banques espagnoles, le gouvernement espagnol, le FMI, la BCE, l'Union Européenne... contribuent à sauver les Espagnols.
Les banques sont des organismes altruistes au service des citoyens. Elles assurent une fonction sociale irremplaçable: elles gardent notre argent, le font fructifier, nous assurent des crédits lorsque nous en avons besoin... Un monde sans banques serait un monde dangereux où chacun cacherait ses sous, son salaire, ses économies, dans un bas de laine, ou dans un soutien gorge, les semelles d'un soulier, un slip "petit ou grand bateau" selon..., près des bourses, sous le lit, dans le matelas, la touffe, derrière la chasse, sous le dentier de la belle-mère... et serait à la merci de n'importe quel sauvageon arabe, gitan, populiste ou d'extrême gauche.
Rendons-nous donc à l'évidence: on ne peut se passer des banques... D'ailleurs ne dit-on pas: c'est nous qui banquons? Frapper la banque revient donc à frapper les citoyens de base, même si ce sont eux qui y déposent le moins d'argent, mais ne sont-ils pas les plus nombreux ? Les plus riches se contentent de contrôler le système bancaire qui , pour les remercier, gère en leur faveur.
Pour sauver les banques espagnoles, il a fallu des aides publiques de l'ordre de dix milliards d'euros (10% du PIB) , plus dix milliards d'euros au titre du "sauvetage" des Espagnols par l'Europe généreuse et désintéressée (10% du PIB). Au total, 20% seulement du PIB ont suffi à sauver les Espagnols.
D'ailleurs, les Espagnols vivent tellement bien que 3.417.064 logements sont vides à la suite de l'explosion de la "bulle financière", délaissés par des Espagnols qui les trouvent "pas assez classe". De plus, les Espagnols n'aiment pas les bulles, les boissons gazeuses... Ces logements inoccupés, et qui pourraient être envoyés dans des pays où sévit la crise du logement, sont le résultat du boum immobilier d'une décennie d'alternance, durant laquelle les Espagnols délaissèrent la corrida pour bâtir leur propre nid douillet, mais, trop nonchalants, ne terminèrent pas le travail , faisant flamber les prix de 155%, et s'en mirent plein les fouilles, sur le dos et au détriment des banques... Ce sont les Espagnols qui firent fausse route, d'où la banqueroute.
L'explosion de la "bulle" qu'ils gonflèrent, tout en la coinçant, coûta 150 milliards d'euros (15% du PIB). Les Espagnols, surtout ceux du sud où il fait très chaud, aiment buller... C'est un choix de vie. Qu'ils l'assument! Mais si les banques n'étaient pas là, ils ne pourraient pas dormir la sieste au soleil, en toute quiétude, sous les figuiers de barbarie (bancaire?). Les banques veillent sur le sommeil des hommes du Sud. "La banque est l'avenir de l'homme." (Elsa Triolet). En la sauvant, on sauve l'humanité. Ce sont les hommes et les femmes qu'il faut nationaliser, collectiviser, pas les banques.
Jean Ortiz
04:36 | Lien permanent | Commentaires (0)
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