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13/08/2012

Caracas, un coupe-gorge?

 

Caracas: un coupe-gorge?

 

 

 

Caracas se vide le dimanche, c'est vrai, mais pas les soirs de semaines. On a pu lire ici et là que les habitants se barricaderaient dès la nuit tombée. Il convient de nuancer.

 

Trottoirs, places, et parcs de la ville du bas (du grand centre-ville), sont bruyants, et il est difficile de dormir fenêtres ouvertes. Le centre de Caracas n'est pas un coupe gorge, ni une ville fantôme.

 

Mais il est vraiment que l'insécurité (pas l'insécurité sociale), mais plutôt la délinquance, la violence sont ressenties par la population comme la première des préoccupations. Tous les week-ends se soldent à Caracas par une cinquantaine d'assassinats.

 

Il est vrai que l'on nous a conseillé d'éviter les "ranchitos" la nuit, ce que nous avons fait. La mort violente est devenue la première cause de mort de jeunes. 80% des victimes sont des personnes entre 15 et 44 ans.

 

La situation est un véritable casse-tête pour les autorités. Le chômage, la pauvreté, la précarité, ont massivement diminué. Et pourtant, les chiffres de l'insécurité évoluent peu. Seuls le Honduras et le Salvador ont des indices plus élevés. Le gouvernement en est à son Nième plan contre ce fléau. En ce mois de juillet 2012, il vient de lancer 285 nouveaux projets "contre le délit", dont 266 financés par les conseils communaux: lutte contre le trafic de drogue, contre les conduites violentes, mise en place de structures de prévention, aide aux victimes et à leurs familles, renforcement des organes de sécurité et d'institutions judiciaires peu efficaces. Le gouvernement mise surtout sur le rôle de prévention des organisations de base, des communautés, des conseils communaux, des associations de femmes, des réseaux sociaux, pour freiner la violence surtout dans les quartiers les plus pauvres.

 

Selon le président Chavez (interview au mensuel La Saga, juin 2012), l'insécurité serait une conséquence de l'extrême pauvreté du passé... Mais il reste encore des poches de pauvreté, la route de la drogue, venue de Colombie, des paramilitaires, des corps de police et de gardes résiduels de l'ancien régime, corrompus et peu utiles. Le gouvernement a dû créer en 2009 une "police nationale bolivarienne", mieux formée, mais c'est sur le long terme que l'on jugera.

 

Une anecdote nous a particulièrement frappés. Nous discutions avec de jeunes étudiants, et notre ami l'éditeur Leonardo, lorsque nous avons assisté à une bagarre violente de deux mâles en rut, en plein cœur de la ville. La foule s'est attroupée, les gardes présents (à 50 m) ne sont pas intervenus, malgré notre sollicitation: "Ce n'est pas de notre ressort".

 

Bilan: 2 nez cassés; la donzelle, comme de bien entendu, est partie avec le mâle dominant.

 

 

 

Jean Ortiz

 

Commentaires

c'est sûrement un blog étonnant. Ainsi j'envoie ce billet sur sur mon blog

Écrit par : assurance automobile | 29/08/2012

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