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19/12/2012

Vive la fin d'un monde!

 

Vive la fin d'un monde!

 

Vive la fin d'un monde

un monde sans fin de faim

sans eaux potables pour toutes les tables

d'un monde pour quelques uns

vampires, saigneurs, gagneurs,

arrivistes, cyniques, friqués,

m'as-tu-vus, fils de...,

d'un monde d'Homo Economicus,

marchandisés, clonés,

variablés d'ajustement,

ressourcés inhumainement.

 

Vive la fin d'un monde

où des révolutionnaires deviennent autruches

où le sport putréfie

où la solidarité se tait

où l'insolidarité paie,

où la lutte des classes archaïse,

où les mots font perdre des voix,

font perdre la voie :

"lutte des classes", "socialisme",

"nationalisations"...

 

Vive la fin d'un monde

où les médias pensent pour toi

où la pub est putassière,

où l'esprit critique agonise,

où tout passe à la caisse,

à la casse d'hommes et de femmes

aliénés, exploités, aseptisés,

consensués, décervelés, àpoilisés,

où l'on te chies dessus, pour ton bien,

où le profit avilit tout,

où l'éthique n'est qu'un vieux tic,

où tous les dés sont pipés,

où la souffrance souffre,

où la famine a faim de l'homme.

 

Vive la fin d'un monde

où il faut plaire aux puissants,

où écraser les autres, c'est réussir,

où se mettre à genoux, c'est monter plus haut,

où le populiste est celui qui tient ses promesses

où liberté s'écrit avec un D,

comme "Dollar"

et un O, comme obéir,

où le pauvre vaut moins qu'une guigne,

où sans argent, point de gagne,

où les sacrifices se font "rigueur"

et la trahison, religion.

 

Vive la fin d'un monde

trop vieux pour être juste,

où le paraître avale l'être,

où le rêve est sans espoir.

 

Qu'advienne un monde monde,

un monde de tous les mondes,

de toutes les frondes,

un monde qui gronde

sous les glaces qui fondent.

 

Jean Ortiz.

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