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05/10/2013

J'insomnise

 

J'insomnise

 

Les aléas de la vie m'ont fait devenir insomniaque. Je fais semblant de dormir trois ou quatre heures, et je me lève, je grignote, je me relève, me recouche, remonte, redescend...J'ai déclaré la guerre au sommeil pour rester vigilant, et je l'ai gagnée.
Le sommeil est du temps perdu sur la vraie vie, la nostalgie, les souvenirs, le priapisme passager, les rêves éveillés, les refoulés, les possibles, les interdits, les actes manqués.

 


Lorsque j'entends du bruit au dehors, j'écoute, l'oreille gauche collée contre les volets, et je j'imagine:

les Américains débarquant pour nous libérer de l'américanisation

François Hollande s'entraînant à sauter sur Pau avant de le faire sur Bamako

un ministre ex Catalan volant dans mon jardin mes tomates cerise espagnoles

les gestapos d'aujourd'hui venant arrêter d'abord les cocos d'origine étrangère

le groupe "Comunero" donnant une aubade avinée sous mon balcon

des résistants d'aujourd'hui s'entraînant à la guérilla urbaine "por si acaso"

mon frère revenant de ses cendres automnales en fauteuil à roulettes

mes canaris qui s'imaginent au goulag mais chantent pourtant

le chat de la voisine mal châtré et qui viole mon territoire privé...

dès que j'ai le dos tourné.

 


Que de temps gagné sur toutes les innocentes victimes du sommeil

J'ai perdu la recette du sommeil depuis quelques années

j'ai tout essayé pour la retrouver: douches froides, chaudes, auto-massages,

somnifères, relaxation, méthodes indiennes, chinoises, lecture du "Capital"

rien n'y fît, alors j'insomniaque fièrement à mon bureau ou devant "Telesur"

ou en écoutant Juan Pinilla, El Cabrero, les Mejia Godoy, Brel, Jamait, Mano Solo

ou en délirant sur mon blog à moi, à toi sans toit, à elles, avec ou sans ailes,

 à nous, à Chavez, à Marinaleda, à Diego, aux révolutionnaires de cristal trempé

Dans la journée, j'arrive à sommeiller quelques minutes, chez la kiné,

souvent au volant, ou sur mon canapé à clous, ou en lisant B.D. et C.C. dans "L'Huma"

Quel bonheur de planer, de tituber, de se croire de nuit à midi, d'oublier l'oubli.

L'avenir appartient à ceux qui se couchent tôt et dorment peu mais fripent les draps

à tous ceux qui nient les sommes, les sommiers et préfèrent les sommeliers.

Commentaires

Merci, lire ces mots comble mes insomnies.

Écrit par : clavelito rojo | 08/10/2013

Aujourd’hui mardi 8 , en rentrant de Bayonne / Alternatiba, où pendant 2 jours tous les rêves étaient possibles…j’ai pu observer, oui Jean, ton rêve réalisé ! je l’ai vu dans le ciel de Pau, une dizaine de Hollande parachutés , tel un banc de méduses s’ils avaient été à St Jean de Luz cet exercice faisait certainement suite à un autre vu pendant 3 jours au dessus du littoral basque, oui les avions de notre très chère patrouille de France crachant des nuées BBR , avant un repos bien mérité chez Dassault ! (j'imagine la foule riant le nez en l'air ...)
Tout ce beau monde faisant joujou alors que 10 000 personnes planchaient sur d’autres mondes possibles dans le Petit Bayonne ! merci Bizi, merci Emmaus Lescar et cie !
Résistons !

Écrit par : NONAYRAULTPORT | 09/10/2013

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