20/12/2013
Hiver né
Hiver né
L'hiver est froidement arrivé,
Traînant son paquetage sidéré.
J'exècre toute saison calfeutrée;
Pesamment, on n'en finit pas d'y végéter.
Je n'en savais pas lourd sur l'hiver,
Sur l'idéalité de se décimer,
Inexorablement, pas à pas,
Comme on défait l'accompli.
L'hiver infantilise même ses frimas.
Il oblige à rester au logis,
A hiverner sous la feuillée,
A attendre en vain les prochains bourgeons.
L'hiver oblige à une diète définitive,
A bannir tout plumage superflu,
A essencialiser propos et gestes,
Avec des mots à peine dicibles.
Je hais l'hiver définitivement portuaire,
Cette saison sans possibilité d'horizon ;
Je sais pourtant qu'un jour de neige, à Stalingrad,
L' hiver de la vie devint une vie en hiver.
Jean Ortiz
20:58 | Lien permanent | Commentaires (0)
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