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06/06/2014

La pente et la côte à VIC-FEZENSAC

On va aux toros comme d'autres vont au rrubi, au Tour de France, à la chasse à la bécasse, à la course aux escargots catalans

On va aux toros par sadisme, pour voir saigner un pauvre animal, et par voyeurisme, attendant secrètement que le toro gagne. La barbarie n'a pas de limites.

Le torero est un pauvre type qui cultive son égo en voulant être l'égal d'un fauve qui termine la plupart du temps dominé, soumis. Le torero prend plaisir à domestiquer la force brutale, à jouer avec elle, à la transcender en l'art le plus effet mère qui soit.

Le torero est un être androgyne, suspect a priori, un condensé de rom, de ceux qui font tourner le toro en rond, au lieu d'obéir à un responsable des ressources humaines.

Le torero joue parfois au macho. S'il en avait vraiment, il irait combattre au Mali, en CentrAfrique, en Syrie, pour défendre le droit des animaux à être bombardés.

Je comprends les anti-taurins, les animaux sont le meilleur de la nature humaine, et d'ailleurs, si la corrida n'existait pas, le toro serait bien tranquille au cimetière des espèces disparues.

A Vic-Fezensac, dans le Gers, au milieu des quartiers huppés, des centres d'affaires, des gratte-ciel de la finance internationale, se dresse une arène interdite aux pauvres, aux prolos analphabètes, aux paysans mal dégrossis, aux Italiens rouges, aux Républicains espagnols. Chaque année s'y retrouvent les VIP de la Jet-set, qui une fois débarqués de leur hélico privé, aiment à s'encanailler.

C'est pour tout cela que j'aime le toro à Vic. Pour ses bijoux de famille. Pour ses cornes, pour les cuites de Marcel, et pour ces êtres qui tutoient la mort, pour un geste juste, pour la beauté intemporelle d'une passe (gratuite), d'une naturelle aussi naturelle que la respiration.

Jean Ortiz

Commentaires

Merci Jean pour cet hommage à la Gascogne taurine (quoique juste un paragraphe) et peut-être à sa ruralité qu'on assassine un peu plus tous les jours (des classes du primaire ferment même si les gamins sont assez nombreux).
Mais demain la fête sera vraisemblablement ternie par les anti-corridas. Ils sont maintenant de toutes les férias du Sud-Ouest. Il y aura donc une myriade de gendarmes pour assurer la sécurité. Fouille des sacs, carrément fouille au corps à Aignan.
Espérons que Manuel Escribano, roi actuel de l’escalafón, aura retrouvé toute sa superbe !

PS : les passes ne sont pas si gratuites que çà, les billets d'entrée pas accessibles à tous. Les gascons pauvres préfèrent les courses de vaches.

Écrit par : Satyagraha | 06/06/2014

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