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23/06/2014

PAU: une fête de la musique qui gaze

Pau a connu une fête de la musique arrosée. En ces temps d'austérité, un tel gaspillage de gaz lacrymogènes contre un bal, devrait interpeller le valseur de Matignon, lui qui hausse le menton et pète sec contre les nantis du CAC 40: cheminots, précaires, fonctionnaires, intermittents du spectacle, Roms...

Je savais depuis 1968 les CRS mélomanes et amateurs de percussions, au point de faire sonner les têtes de quelques festayres et militants fâchés avec l'heure. Lors de la "Fête de la musique" à Pau, plusieurs dizaines de CRS se sont rués aux cris de "et un, et deux, et trois" coups de triques et de "flash-balls", sur une centaine d'amateurs de rythmes métissés, réunis pour une célébration mythico-céleste.

L'ambiance était si bon enfant qu'ils n'ont pas vu que l'heure du couvre-feu était dépassée (une heure du matin; 19h45 à Béziers). Une heure du matin. Un peu chiche pour une fête de la zizique qui se respecte.

Sans sommations, une fanfare casquée et bottée arriva soudain au galop et distribua embrassades viriles et caresses de flash-balls, dans le climat lacrymal qui sied à une fête populaire, de surcroît organisée par un groupe "gauchiste" occitan. La dernière danse avant l'interruption fraternelle était une pavane pour une entreprise de pointe française bradée aux amerloques par un gouvernement "de gauche". Les danseurs célébraient le don altruiste, à l'étranger, de secteurs stratégiques vitaux pour un pays, en premier lieu l'énergie.

En entendant le mot "énergie", le sang des pandores ne fit qu'un tour, et ils entrèrent dans la danse, à contretemps et à contre-pied.

Le lieu de la fraternisation musclée, qui dura une heure et fit plusieurs blessés, s'appelle la "tour du bourreau"; les pandores auraient été, selon des riverains, à la hauteur de la toponymie. Quatre jeunes ont été arrêtés et doivent comparaître aujourd'hui. L'année prochaine, les organisateurs ont prévu un "Festival de Gaz", et prient les intermittents du spectacle de ne pas se comporter comme des Robotcops, et de danser sans gros sabots. La fraternisation de samedi soir contribue à rapprocher les "forces de l'ordre" du commun des mortels.

 

Jean Ortiz, universitaire

Commentaires

Je vous félicite pour votre recherche. c'est un vrai état d'écriture. Poursuivez

Écrit par : serrurier paris 1 | 21/07/2014

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