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11/10/2012

Séjour au Venezuela: suite

Des mouvements sociaux et populaires massifs, déterminés, ont fait face à la déferlante ultralibérale. De nouveaux leaders, qui ne sont pas issus de la classe politique traditionnelle, se sont affirmés: Evo, Chavez, Lula... Les partis politiques traditionnels ont sombré dans la collaboration, et ont fait faillite, à commencer par la social démocratie. La plupart ont vécu une dérive idéologique très droitière avant d'être relégués.
Les mouvements sociaux ont su construire des alternatives politiques et ont porté au pouvoir des gouvernements qui cherchent à s'émanciper de la tutelle des Etats-Unis et du néo-libéralisme, qui avancent vers une intégration latino-américaine équitable, juste, équilibrée...(UNASUR, ALBA, CELAC...). Depuis une petite dizaine d'années, certains se sont fixés comme objectif la construction d'un "socialisme du 21ième siècle"... Des laboratoires passionnants, alors que "la vieille Europe" s'enfonce dans une crise "systémique".
Ces gouvernements ont fait reculer la pauvreté, rétabli le primat du politique, ont assuré leur souveraineté sur les richesses nationales, etc. De quoi faire enrager Washington, "Le Monde", "Libé" , Cohn Bendit, Adler, Machover... toutes les crapules médiatiques, les chiens de garde du "néo-libéralisme", les terroristes non repentis de la pensée unique. Il convient de souligner et de répéter que l'opposition à Chavez et à Correa, à Evo, est souvent liée aux socialistes et aux sociaux démocrates européens. Ceux-là mêmes qui en Europe pratiquent la rigueur, l'austérité, mais "de gauche", adoptent des traités aliénant la souveraineté nationale, se posent en censeurs de ceux qui font le contraire. La campagne présidentielle au Venezuela a eu sans doute pour la première fois dans l'histoire de l'Amérique latine, une dimension internationale; Chavez a dû affronter une coalition médiatico-conservatrice, de Caracas à Paris, en passant par Madrid. Les acteurs n'ont reculé devant aucun mensonge.
Si tant est que cela fût encore possible, les médias se sont couverts de merde. Ils regardent l'Amérique latine avec méfiance, mépris, condescendance, alors que tout devrait plaider en faveur d'un regard qui ne fût pas dénigrant.
Mais voilà, pour la droite et la social démocratie: il n'y a pas d'alternative au néo-libéralisme. Il faut donc tirer à boulet rouge sur tous ceux qui prouvent le contraire. Un détail en passant: une semaine après le coup d'Etat de 2002 contre Chavez, l'Internationale socialiste, réunie à Caracas apportait son soutien aux putschistes.
De forums en interviews et en conférences, nous nous sommes attachés à démontrer qu'entre les sacrifices "de gauche" et ceux "de droite", il y a la même différence qu'entre Copé et Fillon, qu'entre Lotus double épaisseur et Lotus triple épaisseur. Nous avons montré comment l'Europe du capital se construit comme une machine de guerre contre les peuples, sous la botte allemande, à l'opposé des expériences latino-américaines.
A Puerto Ordaz, près d'un millier de travailleurs de l'aluminium, de l'acier, nous ont soumis à un feu nourri de questions. Nous leur avons longuement parlé du traité Merkel-Sarkozy-Hollande, de la "règle d'or", des renoncements d'un président malgré ses engagements électoraux, et qui prend les français pour des "pigeons"... Dans l'Etat du Monagas, nombreux étaient ceux qui croyaient que la France avait un gouvernement "socialiste", au sens plein du terme. La plupart de ceux qui sont venus nous voir après le débat nous disaient : "Alors, vos socialistes, c'est comme les 'Adecos'."
Nous avons insisté sur le fait que l'adversaire est la droite, la bourgeoisie, et que même si le PS s'est converti au néolibéralisme, nous croyons que les mouvements populaires peuvent booster les choses et donner un contenu de rupture au rassemblement nécessaire. Nous avons expliqué l'émergence, la spécificité, la nouveauté du Front de Gauche et les espoirs qu'il porte.
De retour à Caracas, le jeudi 4, nous avons survolé une capitale envahie par un tsunami rouge. "L'Humanité Dimanche" de cette semaine rend compte des résultats de Chavez et des nouveaux défis. Malgré la haine et le déchaînement anti-chaviste des élites et des médias, le peuple a voté pour ses acquis, et a donné une leçon de démocratie aux nouveaux inquisiteurs. Ils l'ont dans le ...  On ne va pas bouder notre plaisir!


Jean Ortiz

Commentaires

Oui notre plaisir est immense!Ces résultats sont une garantie d'indépendance, de démocratie, d'émancipation et de paix, de progrès économique et social pour les peuples concernés! Ils sont pour l'Europe la démonstration que d'autres choix de résistance à l'ultralibéralisme sont possibles... En France le gouvernement socialiste s'engage dans une voie totalement opposée avec le vote du traité, l'ingérence belliciste, les expulsions de roms...la liste est bien longue...Et s'y ajoutent même la suppression de la subvention pour le Printemps des Poètes et la mise en danger de l'existence des petites bibliothèques!!!Le Vénézuéla quant à lui, a gagné la place de 3ème pays d'Amérique latine dans le domaine du livre et de la lecture!!!

Écrit par : Vamus | 12/10/2012

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