17/12/2012
Venezuela : la marée rouge
NOUVELLE VICTOIRE DU CHAVISME |
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Dans le contexte difficile créé par la quatrième et grave opération du président Chavez contre un cancer dans la région pelvienne, trois éléments caractérisent les élections "régionales" du dimanche 16 décembre au Venezuela:
-nouvelle poussée chaviste. Les candidats socialistes du PSUV gagnent 20 Etats (sur 23). Le PSUV avait jusqu'à présent 15 gouverneurs.
-le taux de participation passe de 80,4% aux présidentielles du 7 octobre dernier à 53,94% ce 16 décembre. L'abstention (46%), est la plus forte depuis 2005. Les enjeux sont sans doute apparus à beaucoup plus régionaux que nationaux et, localement, le peuple chaviste est souvent critique contre la bureaucratie, la corruption, la violence, l'inefficacité, qu'il attribue aux technocrates locaux, et à des gouverneurs parfois insuffisamment réceptifs.
-la réélection dans l'Etat de Miranda du gouverneur Henrique Capriles Radonsky (50,35% des voix), qui fut le candidat de l'opposition aux dernières présidentielles, et qui consolide ainsi sa position au cas où de nouvelles présidentielles devraient avoir lieu. Il affrontait l'ex vice-président Elias Jaua, qui a pu donner l'impression d'un "parachuté". En perdant sa responsabilité de vice-président, E.Jaua, qui a pourtant mené une bonne campagne de terrain, a pu apparaître comme affaibli, non impliqué dans la nouvelle équipe présidentielle.
Le chavisme gagne l'Etat stratégique de Zulia, très peuplé et riche en hydro -carbures (50,99% des voix).
Le quotidien d'opposition "El Nacional", titre: "L'opposition résiste dans les Etats de Miranda et Lara, au milieu d'une marée rouge". Le PSUV gagne entre autres les Etats de Carabobo (nord), Nueva Esparta (nord-est), Tachira (sud-ouest), et Zulia (nord-est), anciens bastions de l'opposition.
Dans une intervention devant ses supporters vêtus de jaune, Henrique Capriles a déclaré "ne pas avoir le sourire" malgré sa réélection. Il a dénoncé "l'arbitraire, les énormités", l'instrumentalisation de l'état de santé du président qui, chacun le sait, simule un cancer... Ce Capriles est déroutant. Il est pâlot, falot, peu charismatique, mais son faux "angélisme", sa pelisse de "centre-gauche", dissimulent une fortune, une âme, et un esprit ultra-libéraux... plus sa "jeunesse" (40 ans); des apparences qui trompent. "Nous avons, a-t-il lancé, vaincu les abus de pouvoir, le chantage", mais perdu... C'est le discours d'un rescapé assez seul sur le champ de bataille, mais qui prend rendez-vous pour demain. Il n'a eu aucun mot, ni courtois, ni diplomatique, ni feint, envers le président Chavez, qui lutte toujours contre une dure adversité, et dont l'état, de source gouvernementale, s'améliore. Capriles manque de compassion. Il se réclame de la "Vierge del Valle", mais sans doute pour la privatiser!!
Jean Ortiz
09:40 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Belle victoire non gagnée d'avance, à savourer avec un infini plaisir, victoire des plus pauvres, "des toits de carton" contre les lambris, l'ultra-libéralisme et l'impérialisme...On peut lire ou entendre ici ou là:" oui mais, une élection peut en cacher une autre", "et la corruption, et l'insécurité et l'état de santé de Chavez"... comme si positiver en gardant toute lucidité était déraison! Nous sommes bien placés pour savoir, que rien n'est jamais acquis - et surtout quand l'adversaire est aussi féroce, qu'une victoire n'est peut-être pas la Victoire et qu'un instant de bonheur n'est peut-être pas le Bonheur...Mais ce sont nos avancées, même les plus fragiles qui nous donnent la force de continuer à lutter, qui éclairent notre futur...
Écrit par : Rebelde | 18/12/2012
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