Bonne année!

 

Fou de moi pour bonnanniser

déraison loquace

mesure démesurée

étymologiquement certaine

et lavoir d'antan

où les eaux suintent

imperceptibles frissons

tiens, il faudra repeindre les murs

guetter l'intrusion bredouillante

albite n'est pas vulgaire

arbitre oui, souvent

épingle ondulatoire

chapon de Noël aux vieux souvenirs

chapka bolchévik, prolétariat épuisé

je me mue en pachyderme

je psalmodie Chavez le rouge

"Vayanse pal carajo gringos de mierda !!"

il tutoie les étoiles, les désigne

 et moi je subodore toi sur tout

 "bonne année et surtout la santé"

je n'en ai jamais connu de bonne 

seules des fulgurances, des ébauches

santé sans "t" ça fait "sané": j'ai guéri

chez Emmaüs les guéridons sont à 20 euros

et ça fait des heureux en affaires

ils ont sauvé les banques

la liberté de nous endetter librement

tiens à la messe, chez Leclerc,

ils ont dit qu'il y a des promos demain

sur les e-pads et les Wiibox

le hollande n'est pas cher

il a trahi plus vite que fond un camembert 

viens chez moi si tu sais

je collectionne les timbres tamponnés

surtout ceux d'avant aujourd'hui

du socialisme oblitéré d'alors

des colonies ya bon banania

samedi il va neiger blanc

tant pis pour les boiteux

les petits oiseaux auront faim

huit millions de pauvres j'ai entendu

tu y crois à tout çà?

n'écoute pas ceux qui crient "au feu!"

ils n'annoncent que des malheurs

ferme les yeux et pense à Sardou

sur "l'île du Soleil" un président indien

nous fait la leçon pachamamesque

pour qui se prend-t-il cet Aymara?

aimerait-il que l'on se mêle de ses affaires?

les Etats-Unis sont biens trop patients

"bonne année" et surtout la paix

Israël se défend de tant d'Arabes

qui entourent ses bombes atomiques

ils vivent des minimas sociaux

celui qui veut travailler s'en sort

j'ai acheté des topinambours

au cas où... et des rutabagas

moi je vais apprendre à parler allemand

ils exagèrent ces sidérurgistes

on peut pas tout avoir bon sens

il faut donner du tant au tant

je t'offre un "Mojito"? Un vrai?

tu n'en reviendras pas de si tôt 

viens, mais caresse-moi d'abord.

Jean Ortiz