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16/11/2013

La révolution et les coucougnettes

 

La révolution et les coucougnettes

 Je rentre d'une série de conférences-débats, souks-idéologiques-chantésparlés, de la politique-poético-utopico-lespiedsurterre, précisément sur Marinaleda, sur la lutte de nos camarades andalous du SAT pour la terre, et sur "les révolutions" en Amérique latine... Compte-rendu de la première à Bordeaux, la ville du repris de justesse.

 Du monde, du monde!! tiens, tiens!! Serions-nous à ce point en panne d'alternative? Des jeunes, des moins jeunes et mieux rasés, un public de cocos-écolos-alternatifs-vertsrouges- notredamistesdeslandes, coopérateursrêveursconcrets et même des "marginaux", des libertaires, et quelques socialistes "de gauche" (la redondance est désormais nécessaire, Pierre Bourdieu y insistait déjà). Bref, une mezclagne de gauchistes impénitents (et tentes), jadis "petits-bourgeois provocateurs et irresponsables", à me faire exclure du PC pour "mauvaises fréquentations", et à effaroucher les plansdecarriéristes.

 D'entrée, le grand prêtre saigne une poule et s'exclame: "dans le système actuel, nous sommes tous ici des subversifs, des antisystèmes, donc des marginaux fiers de leur "marginalitéquipréfigurelemondenouveaudedemain", si brique par brique, à deux mains, nous commençons à le construire dès aujourd'hui. Et des aujourd'huis, il y en a  tous les jours.

José mange des "coucougnettes" et se demande où va le conférencier...

 "Ta race", con; j'ai causé dans un repaire!!! Il paraît qu'il est inféodé à la secte daniéliste "là-bas j'y reste", et que la célébration se déroule selon un rite veau doux ancestral du vignoble bordelais. Ce repaire à l'air d'un bar malfamé des bas quartiers lumfardesques du port de Buenos Aires.  Mal llamado "Bar de la Marine" (allez comprendre), il est autogéré mais il faut se garer loin, et ouvre à 19 heures pétantes. La militante qui s'est emparée du service boissons confond rhum Bacardit (de la CIA) et Habana Club fidéliste; ça commence mal!! La messe noire et rouge se revendique d'un partenariat avec l'association "Ay! Carmela". Ses deux gourous, José et Emmanuel, que je réprimande parce qu'ils parlent de "guerre civile", se marquent à la culotte mais paraissent ici comme des poissons dans le pinard.

 La soirée se termine par la faillite des milliardaires en maillots au coq... Déjà le coq. S'ils devaient payer leurs impôts en France pour pouvoir jouer en équipe nationale, elle serait décimée, et Pierre Laurent devrait servir d'avant-centre. Donc: vive l'évasion fiscale! Elle permet à nos footeux de marquer des buts et de nous faire oublier qu'Hautllande est si bas, six polders, que si le Mistral soufflait à PARIS comme il souffle à ELNE chez le père Nicolas aux baccantes gitanes : ON POURRAIT CRAINDRE LE PIRE.

 Epuisé, je suis hébergé chez le José qui Pétrit à domicile pendant que Emmanuel fait le dos rond.

Ce José a hérité d'un cop palois qui a pris le TGV et a payé sa place au prix d'un "billet pour chien". Il veille sur trois poules et ses amours multiples l'ont fait devenir plus viril que jadis. Cette estampe identitaire (sans béret ni beau nez rouges) m'a immédiatement reconnu et s'est mise à chanter en pleine nuit sans que le jour ne se lève. A quoi sert-il donc qu'il chante? Qu'il ponde plus tôt des œufs! Les Français, les vrais, de souschezeux, le parent de toutes les vertus alors qu'il marivaude, qu'il butine, qu'il coquèle, qu'il sautepoulaye, qu'il vit des minimas céréaliers que lui fournit son maître, dont il ne baise même pas la main.

 Je m'écrie, Indigné: "du blé, du blé pour ton poulet !" "Li-bé-rez Fidel!" (Pétrie l'a appelé Fidel parce son plumage tire sur le rouge). "Le coq, le coq, la co-que-lutte!" Et la révolution reprend le dessus. Peut-on passer du coq à l'âne sans perdre le fil?

 Jean Ortiz

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