09/04/2017
On va s’ennuyer (29 janvier 2017)
On va s’ennuyer
Les primaires viennent de le démontrer : on n’ a plus besoin de partis ni de militants. La démocratie ne sert plus à rien. L’audimat l’a prouvé. L’audimat c’est « le temps de cerveau disponible... » pour transformer les citoyens en « Duponts la joie » bêlants. C’était bien du foutage de gueule, et de surcroît payant. La campagne est terminée. Fillon à droite était le meilleur, le plus vertueux. Il en a reçu le juste prix. Il ne manquait que Madame de Fontenay et son chapeau extravagant. On aurait dit l’élection d’un « Misster France ». Une mise en scène « à l’américaine », une dramatisation calculée, des conseillers en comm qui ont tout réglé, nivelé. Aucun vrai débat, aucune possibilité de réflexion. Tout dans l’image et les faux-semblants. Un zest de peopolisation pour accrocher le téléspectateur... et c’est gagné. L’audimat est bon donc nous sommes bons ! Quel mépris du peuple !
Des candidats se surveillant jusqu’à la moindre posture, calculant leurs mots, lisses comme des bulles de savon. Il ne manquait que les buzzers pour une bonne soirée Quiz. On a les champignons hallucinogènes que l’on peut. La politique enfin élevée au rang de « questions pour un champion ». On vote pour le champion, pas pour un programme. Macron caracole sans avoir exposé le sien. Les médias eux aussi ont voté : Macron, ou Macron, ou Macron. Cachez cette droite masquée qui cherche à ramasser la mise. Macron est un produit de consommation réact, de tête de gondole.
Nous avions écrit : les primaires laisseront un champ de ruines, éclaté, dégraderont la et le politique. Pourquoi avoir hésité ? Que rassembler aujourd’hui ?
Le PS qui entendait se refaire une santé est au bord de l’éclatement. Hollande et Valls ont gagné, ils voulaient la disparition du PS. Plus qu’un suicide, c’est donc un assassinat. Outre les tripatouillages, on a transformé une échéance capitale en mascarade télévisée. Revenons, vite, vite, au terrain, à la question sociale, aux fondamentaux, à la dynamique d’une campagne communiste donc rassembleuse, avec Mélenchon, qui trace, qui a une longueur d’avance, qui mobilise, qui en appelle à une rupture avec le système actuel. On a tellement perdu de temps, que nous avons du mal à faire entendre notre voix. Pour les classes dominantes, c’est clair, tout est acceptable, sauf ce qu’ils appellent « l’extrême-gauche » : les communistes et Mélenchon, la gauche dont les racines plongent dans l’histoire des luttes de classe de notre pays, dans les résistances, les acquis sociaux, la gauche communarde, rouge cerise, sociale, celle qui empêche de dormir ceux qui s’enrichissent en dormant.
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