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10/03/2013

La mort du "dictateur"

Le "dictateur" est mort. Il ne traitera plus les gouvernants nord-américains de tous les noms d'oiseaux, qu'ils ne méritent pas... Les bourgeoisies, les vraies droites et les "fausses gauches", sont enfin débarrassées du "mico", du singe, oui oui, le repenti Adler, les dames des beaux quartiers, les gentlemans du FMI... appelaient ainsi ce "bougnoul", ce métis d'Indien et de Noir, hier enfant des rues, qui prit par la violence et la fraude électorale la tête d'une "révolution pétrolière". Deux siècles de réserves d'hydrocarbures! Nationalisées! Dégoûtant! Que chacun reste à sa place et le pétrole aux mains de ceux qui créent les richesses et les emplois: les  multinationales. Total respect!

Le "dictateur" est mort. Il ne se livrera plus à des postures "simiesques", de mauvais goût: chanter et danser sur un yacht de milliardaire ami, faire peuple, parler des heures durant avec la populasse... Il n'implorera plus Dieu et Marx. Dieu doit rester le "Dieu des riches" et "manger à la table des patrons".

Le "dictateur" est mort. Voyez ces millions de petites gens que l'on oblige à se vêtir de rouge et à pleurer de douleur simulée dans les rues, villes et villages du Venezuela et de tout un continent enfin libéré du "fantôme"de la révolution, de l'épouvantail "socialiste". Les médias, la classe politique (des fachos à tout un secteur de la social-démocratie), eux, réalistes et pragmatiques, démocrates, ils savent: ils ont compris.  C'est à qui gagnera le concours de crachats. Voilà le Venezuela enfin libre. "Libre" crie Fedecamaras (l'équivalent du Medef). Vite, vite, qu'il redevienne une  sorte de "pétromonarchie": la "Venezuela Saoudite".

Le "dictateur" est mort. Regardez tous ces présidents et présidentes d'Amérique du Sud venir fêter la libération à Caracas. Lorsque meurt un dictateur, les droits de l'homme et la démocratie exigent que l'on vomisse sur la dépouille. Merci à tous ces journalistes, ces élus, ces leaders d'opinion, ces intellectuels paillettes, ces politiques qui veillent sur les libertés du marché, qui mènent ou soutiennent de bonnes guerres, des "guerres de gauche". Faudrait  quand même pas exagérer!! La liberté s'arrête là où commence celle du marché, des hydrocarbures, de l'or, des diamants, de l'uranium...

Voyez les mines réjouies, soulagées, de Pierre Laurent , de Mélenchon, des "descamisados" argentins, chiliens, péruviens, brésiliens, des militants du Front de gauche, des "planqués" des "ranchitos" de Caracas, eux qui vivent paresseusement des programmes sociaux d'une révolution qui gaspille le pétrole...Elle en donne même aux "Nègres" de Haïti!
 Assez de populisme, de promesses non tenues... Laissons les riches en paix! Aidons-les à nous sortir de la crise, allégeons leur terrible fardeau.
A votre bon coeur pour le Medef!

Le "dictateur" est mort mais il chante encore. Et ils ont peur, peur, peur...du bilan, de la contagion et même du mythe. Ils savent qu'il nous a aidés et aidera à chanter, qu'il a semé des millions de chavistes, que les temps anciens où sociaux démocrates (A.D) et chrétiens démocrates (COPEI) se partageaient le pactole, tiraient sur les "classes dangereuses", sont révolus. Le "dictateur" est mort: la révolution continue. Là-bas, ici, ce matin, au labo, à l'atelier...
"Palante, palante (en avant!), con la revolucion", "la revolucion es nuestra salvacion". Ceux qui se vautrent dans l'abject ne font que mener la lutte des classes. C'est leur façon d'honorer HUGO CHAVEZ.
 A nous les larmes et l'exemple.
 
Jean Ortiz

 

Mort de Chavez

Un phare s'est éteint.

Un phare s'est éteint. Comme Bolivar lors de son serment de Rome, à 20 ans, dès le départ, Chavez s'est engagé à consacrer sa vie à améliorer le sort de ses concitoyens. Il se réclamait de lui, et était l'une des consciences de l'Amérique des peuples. Je me souviens que, lors de sa première visite à Cuba, en décembre 1994, il avait déclaré à l'université : "un jour, nous espérons venir à Cuba les bras ouverts, et pour construire ensemble un projet révolutionnaire latino-américain". Il annonçait une "ère d'éveils". Soldat rebelle, il avait créé le Mouvement bolivarien avec une vision à long terme pour rompre avec le bipartisme répressif et corrompu, inféodé aux Etats-Unis, de la IV République. Chavez avait une obsession : que le Venezuela soit désormais une vraie patrie, une nation souveraine, indépendante.
Depuis sa première élection en 1998, il s'est "radicalisé", et a, par contrecoup, contribué à politiser profondément un peuple combattif, avançant un projet anticapitaliste, sans doute le plus radical au monde depuis la chute du Mur de Berlin. Le chavisme ne relève pas du culte de la personnalité, mais bien d'une création collective permanente, pour sortir du néolibéralisme par la voie électorale, démocratique, pacifique, et aller vers un socialisme endogène, participatif, un pouvoir populaire: des "communes socialistes", des Conseils communaux...
Chavez était le fédérateur, le moteur, le centre de gravité d'un mouvement populaire pluriel, traversé de différents courants progressistes. Le peuple l'aimait parce qu'il avait changé la vie de millions de parias, parce qu'il avait du panache et du courage. Lors de la rébellion militaire de 1992, dont il fut l'instigateur, il alla au bout de la démarche. Emprisonné, il mit au point une stratégie de rassemblement qui cette fois-ci réussirait. C'est le peuple des "ranchitos" (bidonvilles) qui descendit sur Caracas pour faire échec au coup d'Etat de 2002, et sauver son président.
Chavez a fait du Venezuela un pays central pour toutes les gauches latino-américaines, et un exemple d'alternatives possibles pour les gauches du monde entier. Il eut l'audace de réhabiliter dès 2004-2005 le mot et le concept de "socialisme". Un lien émotionnel, affectif, très fort, unissait Hugo Chavez et les Vénézuéliens "d'en bas". Il était comme eux. Le petit vendeur des rues, devenu président, tenait ses promesses, lui, le "zambo" de Sabaneta, le métis de Noir et d'Indien, qui aimait chanter des chansons de son "llano" (plaine). J'ai pu mesurer dans les beaux quartiers, la haine de classe et de race que lui vouait la bourgeoisie. S'il se réclamait de Bolivar, ce n'était pas par opportunisme; il donnait un sens nouveau au message bolivarien, à la doctrine politique du Libertador.
On l'accusait intentionnellement de "populisme", ce concept crapuleux et attrape-tout destiné à discréditer la révolution bolivarienne. Une analyse sérieuse du bilan de Chavez, des rapports sociaux, de sa pratique, des changements concrets, contredit cette allégation malveillante. Chavez était l'homme de l'intégration continentale, son fer de lance. Pour la première fois depuis les Indépendances, l'Amérique du Sud vit une véritable communauté de valeurs, dans un monde à présent multipolaire. Chavez en a été le principal artisan.
De 1999 à 2008, il multiplia par 3 les dépenses publiques par habitants, fit reculer de 50% la pauvreté, instaura la santé et l'éducation gratuites, créa l'ALBA contre les accords de libre-échange, contribua à la naissance de la CELAC, sans les Etats-Unis, isolés désormais à l'échelle continentale. Voilà pourquoi cet homme d'une grande stature, d'une profonde humanité, fut l'un des plus haïs, diabolisés par l'ensemble des médias internationaux, par toutes les bourgeoisies, et les fausses gauches.
Chavez croyait en Marx et en Jésus, authentiquement. Grâce à lui, les Vénézuéliens ont bénéficié de nombreuses "missions sociales". L'une d'elles consiste à opérer gratuitement de la cataracte, elle s'appelle "Mission Miracle". Le miracle de Chavez, c'est d'être devenu un Chavez collectif, un "Chavez-peuple".
Il y a des morts qui ne meurent jamais.

Jean Ortiz, universitaire. Pau.

"Rouges vies. Mémoire(s)" : revue de presse

La République des Pyrénées 11 02 2013.pdf

huma 22 23 24 02 2013.pdf

SOD 03 03 2013.pdf

La Dépêche du Midi 03 03 2013.pdf

Nlle Rép Pyr 09 03 2013.pdf