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08/11/2011

Doit-on, peut-on parler de "guerre civile"?

Les historiens devraient-ils bannir de leur langage le terme de "guerre civile", à propos du conflit espagnol (1936-1939)? Pourquoi prononcer des injonctions de l'extérieur? Ne vaudrait-il pas mieux laisser les historiens, même s'ils n'ont pas le monopole de l'histoire, réfléchir, c'est leur travail, sur l'élaboration, l'actualisation, des concepts historiques? Le débat est toujours préférable à l'anathème.

Nombre d'historiens, parmi les plus progressistes et les plus reconnus, Tuñon de Lara, Pierre Vilar, Paul Preston, Angel Viñas, Josep Sanchez Cervello, etc., utilisent le terme de "guerre civile". Ils ont pourtant peu suspects de révisionnisme.

Si le travail de l'historien et celui des associations mémorielles sont complémentaires et peuvent s'enrichir mutuellement, reconnaissons à chacun sa spécificité.

En ce qui me concerne, je préfère utiliser le terme de "Guerre d'Espagne". Cependant, dans les régions où le coup d'Etat échoua face à la détermination des populations républicaines, durant les premières semaines, on peut parler de "guerre civile". Le "golpe" initial ne concerna au départ qu'un secteur de l'armée, une partie importante des officiers de grades intermédiaires.

Ce fut l'intervention massive d'Hitler et de Mussolini qui transforma le conflit en affrontement fascisme /vs/ antifascisme. Cette ingérence fut déterminante, et donna à la guerre une dimension internationale. Donc, en défendant Teruel, c'est aussi Paris que les Républicains défendaient, même si la majorité des "non-interventionnistes", les élites économiques et politiques, feignaient de ne pas en avoir conscience. Elles préféraient en réalité Franco, Hitler et Mussolini à la "révolution".

L'affrontement prit également, en Espagne comme ailleurs, un caractère de classe: les factieux voulaient anéantir le prolétariat, les ouvriers agricoles, les syndicats... pour empêcher tout retour en arrière. Les déclarations de Franco, Mola, Queipo de Llano... en attestent.

 Ce que l'on appelle "guerre d'Espagne" recouvre par conséquent des aspects multiples, que l'on ne peut nier ni minimiser, même si le plus important nous paraît être l'intervention extérieure de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste, alors que les "démocraties occidentales" se drapaient dans une neutralité de façade, dans une "non-intervention" finalement très interventionniste.

 

Jean Ortiz.

07/11/2011

Faut-il avoir peur de voter Front?

 

Faut-il avoir peur de voter Front?

 

J'ai le front de voter Front. Le terme front a plusieurs connotations, mais celle que je préfère, c'est l'acception politique de Front Populaire, de Front Ample... Tous les gouvernements de fronts progressistes, même timorés, ont donné de beaux fruits.

En votant Front, je vote communiste, fidèle à mon engagement de toujours, mais j'élargis mon vote; je le partage, je le mets en commun, je l'ouvre, je le métisse, je le fais grandir, l'enrichis d'apports nouveaux. En votant Front, je ne dilue pas mon identité, parce qu'elle repose sur un socle de valeurs historiques, morales, humaines, et une pratique quotidienne de militant sur plusieurs terrains de combats de classe...

Lorsque je lutte à l'université, pour un vrai service public d'enseignement supérieur et de recherche, ou sur les fronts de la mémoire historique des Républicains espagnols, de l'anti-fascisme, de la solidarité avec les peuples d'Amérique latine, aux côtés de militants de mouvances différentes, je reste moi-même, mais nourri du partage des luttes et des valeurs d'émancipation.

Mon engagement militant à l'université de Pau, côte à côte avec des jeunes syndicalistes, des libertaires, "des gauchistes" (appellation désuète) m'a ouvert, parfois dans le conflit, à des pratiques plus horizontales, et plus efficaces. En votant Front, je reste attaché à la nécessité d'un Parti communiste fort, qui puisse jouer un rôle créatif, fédérateur, de recherche des convergences de classe, d'ancrage national et démocratique, de solidarité internationale, un parti moteur d'un "socialisme du XXI siècle" à inventer.

En votant Front, je suis conscient de la difficulté de la tache, je mesure les enjeux; je reste fidèle à ces militants ouvriers qui, dans le Tarn, l'Aveyron..., m'ont formé aux luttes sociales, à l'internationalisme, à l'altruisme...

En votant Front, je brandis le poing de la colère, de la mémoire des combats d'hier et de leur nécessaire articulation avec le présent, le poing de l'unité dans la diversité, d'un communisme d'aujourd'hui, sans culpabilité, sans nostalgie, avec conscience que c'est l'horizon dont l'humanité a besoin.

 

Jean Ortiz,

Maître de Conférences à l'université de Pau.

06/11/2011

Les primaires

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