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18/06/2014

CAMARADES CHEMINOTS

Monsieur VALLS se prend pour Mme Thatcher

M. Valls ne gère pas mal le conflit avec les cheminots. Il applique la "stratégie Thatcher", la dame "qui en avait" (la "dame de fer") contre l'ennemi principal de tous les gérants loyaux du capitalisme: la classe ouvrière et les syndicats de lutte des classes..
La brute est entrée dans l'histoire comme celle qui écrasa la grève des mineurs de 1984-1985 (3 morts, 20.000 blessés), cassa les reins au syndicat, qui ferma les puits de mines pas assez "rentables" pour le capital qui n'en a jamais assez, qui vécut une tendre amitié avec Pinochet en cage dorée à Londres à l'initiative du juge Garzon (déchu depuis par le PP-PSOE) et qui fut une pionnière de néo-libéralisme, religion pratiquée par M.M Valls et Hollande. Thatcher voulait rayer de la carte, à tout jamais, toute perspective "socialiste". Une seule alternative, un seul horizon indépassable: le néosocio-ultralibéralisme.

Valls-Hollande-Thatcher même combat?

Plus loin, en 1948, lors de la grande grève minière française contre l'Etat-patron, les diminutions de salaire (décrets du socialiste Lacoste) un ministre socialiste vraiment très moche, anticipait Thatcher en s'acharnant  contre une profession qui venait de "relever la France". Jules MOCH s'était juré (et ses amis socialistes et radicaux avec lui) de se servir de la longue grève minière de 1948 pour briser l'ennemi juré: la CGT, et mettre en avant un syndicalisme enfin "raisonnable", un troupeau syndical dont le patronat serait le berger. Une répression terrible et "de gauche" s'abattit sur les puits, les bassins et les corons envahis par l'armée, les tanks, les CRS, les Gardes mobiles; les mineurs se battent, résistent, au prix de morts, de centaines de blessés et d'arrestations, de militants assassinés.

Jules MOCH, ministre socialiste de l'Intérieur, déchaîne à dessein une violentissime campagne anti-cégétiste, anti-communiste, délirante, mensongère, ignoble, dans un contexte politique favorable de "guerre froide". Et les mineurs ne bénéficièrent pas de toute la solidarité qu'ils étaient en droit d'attendre.

Le matamore caricatural de Matignon 2014 n'a rien inventé, avec ses postures menaçantes, sa comm anti-grévistes. "La gauche peut mourir" crie le fossoyeur. La ficelle est trop grosse M.Valls. Je te hais. Avec des "socialistes" comme toi, on n'a pas besoin de droite.

 Jules Moch s'adressa lui aussi sur un ton dramatique aux Français à l'automne 1948, lors de l'émission radio "les Français parlent aux Français"(rien que çà!), afin d'annoncer le débarquement des syndicats combattifs, et de traumatiser le clampin de base pris en otage par les soviets, les mineurs, les terroristes, la Kominform, l'Armée rouge, les destructeurs, les agents de l'étranger...

M.M Valls et Hollande ont bien appris l'histoire. Pour les cheminots: l'intransigeance, la trique, la haine de classe, le mépris, les tentatives d'humiliation. Pour le Medef: les "inflations", comme aurait dit la regrettée Rachida.

Camarades cheminots: quelle que soit l'issue de ce bras de fer inégal, vous sortirez du conflit la tête haute. Vous avez lutté par délégation pour nous tous...même si beaucoup n'ont pas été à la hauteur de ce que vous attendiez.

Vous avez tenu le discours et l'engagement que devraient tenir tous ceux qui se réclament de la gauche, de la lutte des classes, de la transformation sociale.

Vous avez porté très haut des valeurs , une vision du monde, qui est la seule alternative pour ne pas sombrer dans la barbarie. Qui se souviendra dans quelques années des petits politiciens qui se couchent devant le Medef, les Etats-Unis, la "Troïka", avant même qu'on ne le leur demande?

 

Nous sommes tous des cheminots!

 

Jean Ortiz

Maître de conférences

Université de Pau

 

12/06/2014

Couronnement d'un nouveau roi, le PPSOE

Le parti unique espagnol, le PPSOE, bras politique de la confédération patronale (la CEOE) vient d'approuver la "loi d'abdication", "organique", sur mesure, pour verrouiller la succession royale par un véritable coup de force après de répugnantes manœuvres : 299 voix pour, 19 contre (IU et ERC), 23 abstentions. Ah! elle est belle, leur démocratie occidentale! Relevons la tête lorsqu'ils s'acharnent contre Cuba; le Venezuela... Ne jouons pas les autruches lorsqu'ils s'érigent en donneurs de leçons.

Alors que 62% des Espagnols se prononcent pour un référendum entre monarchie et république, le PPSOE a rejeté de l'ordre du jour des Cortes une proposition de loi en ce sens, déposée par Izquierda Unida. Il faut passer en force, et rapidement, pour éviter tout débat sur la forme de l'Etat. Comme Franco le disait en 1969, "la situation est verrouillée, bien verrouillée". Les uns et les autres s'accrochent aux pactes rances de la transition, totalement caducs, qu'ils nous resservent aujourd'hui, mais le peuple espagnol n'en veut plus; il attend une alternative politique stable, crédible, large, radicale. C'est le défi devant lequel se trouvent toutes les forces de la gauche de transformation sociale.

Le PSOE s'enfonce dans la crise; des sections de bases et les jeunes se prononcent pour la république. L'opération "sauvetage de la monarchie" ne sert qu'à gagner du temps. L'exigence d'un processus constituant en tant que seule réponse à la gravité de la situation du pays prend de l'ampleur. Une nouvelle Espagne est en marche.

Jean Ortiz

06/06/2014

La pente et la côte à VIC-FEZENSAC

On va aux toros comme d'autres vont au rrubi, au Tour de France, à la chasse à la bécasse, à la course aux escargots catalans

On va aux toros par sadisme, pour voir saigner un pauvre animal, et par voyeurisme, attendant secrètement que le toro gagne. La barbarie n'a pas de limites.

Le torero est un pauvre type qui cultive son égo en voulant être l'égal d'un fauve qui termine la plupart du temps dominé, soumis. Le torero prend plaisir à domestiquer la force brutale, à jouer avec elle, à la transcender en l'art le plus effet mère qui soit.

Le torero est un être androgyne, suspect a priori, un condensé de rom, de ceux qui font tourner le toro en rond, au lieu d'obéir à un responsable des ressources humaines.

Le torero joue parfois au macho. S'il en avait vraiment, il irait combattre au Mali, en CentrAfrique, en Syrie, pour défendre le droit des animaux à être bombardés.

Je comprends les anti-taurins, les animaux sont le meilleur de la nature humaine, et d'ailleurs, si la corrida n'existait pas, le toro serait bien tranquille au cimetière des espèces disparues.

A Vic-Fezensac, dans le Gers, au milieu des quartiers huppés, des centres d'affaires, des gratte-ciel de la finance internationale, se dresse une arène interdite aux pauvres, aux prolos analphabètes, aux paysans mal dégrossis, aux Italiens rouges, aux Républicains espagnols. Chaque année s'y retrouvent les VIP de la Jet-set, qui une fois débarqués de leur hélico privé, aiment à s'encanailler.

C'est pour tout cela que j'aime le toro à Vic. Pour ses bijoux de famille. Pour ses cornes, pour les cuites de Marcel, et pour ces êtres qui tutoient la mort, pour un geste juste, pour la beauté intemporelle d'une passe (gratuite), d'une naturelle aussi naturelle que la respiration.

Jean Ortiz