Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/11/2011

Eglise espagnole

L'Eglise espagnole a de solides traditions fachotes.

 

Pendant la Guerre d'Espagne, elle avait déjà béni les canons franquistes, "pourvu que dans la brèche qu'ils ouvrent fleurisse l'évangile".

Elle persiste soixante dix ans plus tard. C'est dire si elle a de la suite dans ses idées émancipatrices.

Le président de la Conférence épiscopale et archevêque de Madrid (cumulard!), mon saigneur (l'Eglise espagnole reçoit chaque année une manne de plus de 15 milliards d'euros de l'Etat) Rouco Varela, a témoigné de son "soutien spirituel" à saint Mariano Rajoy, futur chef de l'exécutif, et lui a mis le goupillon sous la gorge pour obtenir de nouvelles faveurs.

"En ces temps difficiles", dit Mons. Rouco Varela, dus "au relativisme et à l'oubli de Dieu et de sa sainte loi", de "conduites avortistes et antinatalistes (mariez-vous mon saigneur!), de dissolution institutionnelle du mariage et de la famille, d'instrumentalisation de l'éducation", je vous souhaite de réussir.

Le mon saigneur peut compter sur saint Rajoy pour continuer à saigner l'Espagne.

Ah le bon vieux temps où les évêques faisaient le salut fasciste aux côtés de Franco !! On a des convictions ou  l'on n'en a pas! L'Eglise espagnole retrouve ses fondamentaux.

"Arriba España !!" Une, grande et catholique !! "Arriba Rajoy", chef du gouvernement par la grâce du Dieu marché et d'une gauche de droite.

 

Saint Jean Ortiz de la Gineta

A las barricadas

A LAS BARRICADAS... QUE VUELVEN !!

 

Aplastante victoria de la derecha "bruta". ¿Existe una derecha "civilizada"?

Rajoy ha sido coronado por la gracia del zapaterismo neoliberal, por la iglesia, la banca, los mercados, la mayoría de los medios...

Victoria solar. Cara al sol, el nuevo jefe ya prevé lágrimas y más sacrificios. ¿Sangre ? Por el momento no.

¡¡Pa la mierda los que escarban en fosas que recuerdan el sangriento origen  del Partido Popular!!

Pa la mierda la juventud "indignada". ¡Gandules! ¡Perezosos! ¡ ¡Mamones!! ¡A trabajar!

¡¡Pa la mierda el aborto y la contracepción !! ¡La madre española es madre de verdad !

¡Pa la mierda el laicismo subversivo, los "separatismos" disolventes ! ¡España es una, grande y católica ! Hija predilecta de Roma.

¡Pa la mierda el "caso Gurtel", ¡propaganda de los comunistas !

¡Pa la mierda "los sudacas"! ¡Qué se los lleve Chavez!

Pa la mierda la anulación de las condenas a muerte de Miguel Hernández, Companys, Puig Antich, Julian Grimau... ¡ De no haberse metido en política no hubieran muerto!

¡¡Pa la mierda la inofensiva "ley de memoria"!! El Valle de los Caídos tiene que recibir a 500 000 turistas al ano (tecleo voluntario), como la Sagrada Familia, el Museo Picasso... y será fuente de parné para los pueblos del entorno y los curas fachas que lo cuidan.

¡Pa la mierda la enseñanza laica y gratuita para todos! Hay países donde los niños trabajan en las minas. Para competir, uno no puede caer en el sentimentalismo de los antiEspaña, de los vendepatrias, en el humanismo, artimaña de los rojos.

Pa la mierda Zapatero y ni siquiera darle las gracias por la jubilación a los 67 anos, el 43% de paro en la juventud, las privatizaciones... Además de arrogante, revanchista, bigotuda, la derecha es ingrata !

Arriba España !!

 

 El Ginetero  (seudónimo, apellido para la clandestinidad)

 

La plus grande partie de la gauche tourne le dos à l'Amérique latine

 

La plus grande partie de la gauche française tourne le dos à l'Amérique latine

 

Selon la plupart des spécialistes, l'Amérique latine est le continent qui résiste le mieux à la crise. Ils expliquent cette situation par des politiques d'Etat fortes, le "retour de l'Etat", la maîtrise financière, la redistribution, le recul de la pauvreté, la coopération continentale (Alba, Unasur et processus de mise en place de la Celac (Communauté des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes... sans les Etats-Unis), etc.

La gauche devrait donc au minimum y jeter un coup d’œil... Ce n'est malheureusement pas le cas. Et pourtant... Dans de nombreux pays des processus démocratiques, s'appuyant sur des expériences de participation populaire inédites, une articulation avec des mouvements sociaux, de nouvelles Constitutions garantissant la souveraineté nationale, protégeant les richesses, intégrant même la pluri-nationalité, la multi-culturalité, les droits des communautés autochtones... Plusieurs de ces processus, même s'il n'ont pas rompu avec le capitalisme, ont réintroduit "le socialisme" dit "du 21ième siècle" dans le débat politique...

Ces chantiers devraient servir d'expériences à prendre en compte, à évaluer. Or, il n'en est rien. Plus euro-centrée que jamais, la gauche française, à l'exception des communistes, du P.G., du NPA et de quelques autres petites formations, a les yeux rivés sur Berlin et Washington. Et même à gauche-gauche, si l'on sympathise, on reste encore comme tétanisés, échaudés par la faillite du "socialisme réel"... et l'internationalisme n'est plus ce qu'il était. En ne voulant pas retomber dans la vieille démarche du "modèle", on se prive du bouillonnement de ces laboratoires latino-américains.

Le matraquage contre Cuba, Chavez, Correa, Evo Morales, est tel que l'on hésite à affirmer haut et fort une solidarité claire et efficace. Or, solidarité ne signifie en rien aveuglement, inconditionnalité. D'ailleurs, pour être pleinement efficace, la solidarité doit être lucide, exigeante, accompagnée de critiques si nécessaire...

Pourquoi donc abandonner Chavez et la "révolution bolivarienne" sous le feu permanent des grands médias mondiaux et laisser reprendre en cœur les mêmes clichés, et colporter les mêmes mensonges, alors qu'une partie de l'avenir de ces processus se jouera lors de l'élection présidentielle vénézuélienne, à l’automne 2012? Va-t-on permettre sans réagir à Washington et aux maîtres du monde de parvenir à leur objectif premier: reprendre la main au Venezuela, liquider un processus courageux et qui progresse malgré les difficultés, quels que soient le prix à payer et les moyens à utiliser?

Autant je comprends que ces processus démocratiques, parfois d'inspiration anti néolibérale, le plus souvent "réformistes" mais bien ancrés à gauche ou à un centre-gauche plus progressiste que le positionnement des partis socialistes européens, donnent de l'urticaire à l'immense majorité des dirigeants socialistes qui ont capitulé devant le FMI, la Banque centrale européenne, les "marchés"... et trahissent leurs peuples, autant je suis désolé de l'intérêt limité et de la bancale solidarité de la gauche "de gauche". Qu'avons à perdre à être plus offensifs? Je rencontre partout lors de mes conférences et débats des militants en attente de sens, de valeurs, d'idéal, d'utopie concrète... sans aucune nostalgie, mais en souffrance.

Si les dirigeants socialistes européens devraient rougir de honte face à leur politique de capitulation, d'écrasement social des peuples, la plupart des dirigeants latino-américains peuvent garder la tête haute, même les plus timorés d'entre eux. Elsa Triolet disait: "Une barricade n'a que deux côtés". En ce qui me concerne, j'ai choisi, il y a longtemps, sans dogmatisme ni opportunisme: l'internationalisme, camarades. Ne lâchons rien. Vivent les marins du Winnipeg! "Il est des portes sur la mer que l'on ouvre avec des mots" et des actes. (Rafael Alberti)

 

Jean Ortiz,

Universitaire, spécialiste de l'Amérique latine.