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21/07/2012

Marée rouge bis

Marée rouge

Hier mercredi, Chavez a provoqué une nouvelle marée rouge dans l´État de Guarico; il s´en est pris vivement au ´candidat de l´impérialisme, du capitalisme´, le ´préhistorique´Capriles. Des dizaines de milliers de personnes communiaient dans l´allégresse. Béret rouge et chemise rouge, en forme, Chavez a considéré que les élections du 7 octobre engagent l´avenir de la nation, de la patrie, et sont cruciales pour l´indépendance si cherement acquise. Une foule a perte de vue applaudissait a tout rompre; il y a entre Chavez et le peuple une relation toute particuliere d´affection, de confiance, d´identification. On a du mal a l´imaginer depuis l´Europe.
Retour a Caracas, quartier Altagracia. 5h du matin. Les coqs chantent en ville, la Révolution ne les a pas baillonnés. Les quartiers populaires sont propices aux insomnies. Toute la nuit, les voisins s´agitent, bricolent, pratiquent le discours a haute voix. Je m´aventure dans la rue. Des ouvriers déchargent un camion en  musique. Ici, pas d´heure pour baisser la radio; salsa et boléro sont insomniaques. Les ouvriers m´expliquent que la nouvelle loi du travail les protege mieux et que le gouvernement a augmenté les salaires...
Retour au QG, sain et sauf. La télé déforme les propos de Chavez a Guarico, la plupart des chaines nationales ont troqué l´info pour la propagande: Canal 1, Globovision, Vénévision, Canal 5 sont furieusement anti-chavistes, dramatisent la situation. Alarmistes, elles tentent de créer un climat anxiogene et les conditions d´ une déstabilisation.
Pour l´heure, nous n´avons vu Capriles qu´a la télé: spots, interviews. L´homme ment comme un arracheur de dents. Il promet de ne pas toucher aux ´missions´de la revolution bolivarienne alors qu´il est un privatisateur compulsif. De meme, pour la compagnie pétroliere PDVSA, qu´il promet d´ouvrir seulement au capital privé, sans la privatiser.
25 degrés au petit matin. Petit-déjeuner au jus de ´lechosa´.

Jean Ortiz

 

20/07/2012

La marée rouge

La marée rouge.


Mais ou est donc l´opposition? Elle semble ne pas exister, mais on la ressent, on la devine a l´abri des foules débonnaires et confiantes qui animent  rues et places, jours et ... nuits. Tous les supports soutiennent le président, visage de mulâtre souriant. Le vieux jeune candidat de l´opposition, aux allures de gendre idéal, mais en réalité factieux, est un vieux singe de la politique.
Les petits vendeurs de journaux nationaux proposent le choix ´pluraliste´ entre Ultimas noticias, El Universal, El Nacional, 2001, El Mundo, Tal Cual, El Pais, tous hostiles au régime et brodant sur le registre ´Le Monde- El Pais´.
Seuls ´El correo del Orinoco´ y ´Ciudad Caracas´ défendent, sans inconditionalité, la Révolution bolivarienne. Place Bolivar, dans un coin, a  50 metres de la statue équestre de Simon Bolivar se tient, depuis des années, la ´esquina caliente´, une espece de vigie rouge, de veille rouge.  Elle est l´une des cellules névralgiques de l´information permanente et de la mobilisation populaire chaviste. Les militants dialoguent avec les passants qui s´assoient sous le chapiteau. Les présents souhaitent que le camarade francais leur parle de la situation en Europe, du Front de Gauche, ce qu´il fit sans se faire prier, sur un ton d´orateur tropical. Ici, on n´aime pas l´eau tiède. Applaudissements rouges vifs, en toute modestie! Sur le trottoir passait par hasard l´ami Ernesto Villegas, qui dirige le quotidien gratuit ´Ciudad Caracas´, et qui nous fit l´honneur de nous consacrer du temps... en pleine conférence de rédaction.
Température: 30 degrés. Nourriture : Pabellón Criollo (bandes de viande, riz, banane frite).

Jean Ortiz

Frénésie chaviste

Frénésie chaviste

La chanson a la mode en cette campagne électorale sussure ´plus que de l´amour, c´est de la frénésie´ que le peuple éprouve pour Chavez.
Cependant, lorsque l´on se promene dans les rues de Caracas, on est frappé par ce clivage entre couches populaires et  bourgeoisie (grande et petite), voire couches moyennes. La campagne électorale pour les élections du 7 octobre est concue par les Chavistes et leur État major électoral, ´Carabobo´ qui la dirige, comme une bataille patriotique: Carabobo scella l´indépendance définitive du Venezuela en 1824.
Beaucoup de jeunes, de précaires, de petits vendeurs des rues (ils ont désormais un statut) portent le tee-shirt rouge du chavisme.
Manifestement, les partisans du faux ´jeune premier´ leader de l´opposition de droite, béni par les Etats-Unis, usent moins la colle et le pinceau que les chavistes. Les portraits de Chavez (“candidat de la patrie”) escaladent les falaises et les murs, s´accrochent aux poteaux électriques, aux lampadaires, se font graffitis, fresques murales. Au militantisme, il n´y a pas photo, Chavez l´emporte largement, comme dans les sondages actuels.
Dans la rue, une étrange impression vous cerne, vous tenaille. L´insécurité (vrai probleme, mais surdimensionné par l´opposition) serait partout alors que pour l´instant, nous ne l´avons pas ressentie. Le centre de Caracas n´est pas un coupe-gorge, les places, les parcs, les rues regorgent au contraire d´une foule décontractée, sonore, colorée, exubérante. Commercants, cafetiers, banquiers, employés, vous préviennent : ´Faites attention à vous´. La préoccupation populaire est réelle. Mieux vaut ici voler une banque  que la posséder. L´insécurité, la droite en fait son cheval de bataille. Nous y reviendrons dans un article pour l´Humanité Dimanche.
Le décalage horaire est, pour le révolutionnaire, pire que l´impérialisme. Dodo.