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16/08/2012

Jean-Paul Deux en érection à Séville

Jean Paul, justement appelé "Dos", le pape polonais ami des communistes et ennemi juré des pédophiles, a désormais sa statue dressée à Séville, érigée à quelques mètres de la tour-minaret construite au 12ième siècle par les maures, et de la cathédrale... Bref, en plein cœur emblématique de la belle Séville.
Mine de rien, à deux pas du minaret, le papowsky est instrumentalisé par les fachos, même mort.
Sa statue, tel l'homme de fer, de marbre? de bronze? d'acier? intimide et provoque le passant. Les élus de gauche s'y sont longtemps opposés... Les nouvelles autorités "pépistes", néo-franquistes, ont mis les bouchers (moins 2) doubles; et voilà sa sainteté (2,5 m) érigée sur un piédestal de 1,8 mètres.
Après avoir été béatifié, le pape vient d'être "bétisfié". C'est en effet le club de foot de droite de la ville , "Le Bétis", et le patronat, qui ont financé l'érection.
On ne sait pas ce que le pape en pense dans son fort (moins deux) intérieur. Pendant des années, il a maintenu des liens étroits avec Marcial Maciel, fondateur des Légionnaires de Christ, accusé de pédérastie et d'abus sexuels. Le papewojtyla fit toujours la sourde oreille ( sourd...c'est normal) aux témoignages des victimes, depuis 1997. Cela mérite une érection "urbi et orbi", à la ville et Auchan.


Jean Ortiz

15/08/2012

Chroniques vénézuéliennes: la der des ders

 

Le blues, le vague à l'âme, la "saudade", la "añoranza" des révolutionnaires.

 

 

 

Amis, "camaradas", lecteurs de l'Huma, de l'HD, nous vous donnons rendez-vous, avec un peu plus de recul, fin août, dans l'HD.

 

Baillonnés, fliqués, amaigris, nous mettons un point final à nos "chroniques venezueliennes"... Comme on nous a refusé l'asile politique, nous allons rentrer en France, continuer le combat.

 

Le Venezuela chaviste est un pays laboratoire d'expériences sociales et politiques passionnantes. Nous sommes convaincus que le résultat des élections présidentielles du 7 octobre concerne tous les révolutionnaires et progressistes du monde. La droite ne s'y trompe pas. Les Etats-Unis, la CIA, les grands médias internationaux, multiplient leurs campagnes de démonisation de la révolution, et de son leader, voire de criminalisation. Tous les sondages, n'en déplaise à l'immense écrivain et nain politique Vargas Llosa, donnent Chavez largement vainqueur. Le scénario impérialiste se précise de jour en jour: Capriles doit gagner. S'il ne gagne pas, c'est qu'il y aura eu fraude... On dit même qu'il pourrait, au dernier moment, retirer sa candidature pour susciter le chaos...

 

Communiste français, nous nous sommes présentés comme tels ici. Il y a encore beaucoup à partager, à échanger, avec les militants de cette révolution en marche. Elle ne sort pas du néant; les luttes populaires au Venezuela ont une longue tradition, même si le pacte de "Punto fijo" (1958), alternance au pouvoir des sociaux-démocrates (AD) et des chrétiens démocrates (COPEI), a tenté de les verrouiller par le bipartisme. Les années 1960 furent des années de grands combats politiques et sociaux. Le bolivarianisme a ici des racines anciennes. Le "cap socialiste" clive la population; la conquête des couches moyennes reste un enjeu essentiel.

 

Le quotidien à grand tirage gratuit Ciudad Caracas (120 000 exemplaires) nous a interviewé. Nous avons noué amitié avec son directeur, Ernesto Villegas, et le journaliste iconoclaste Julian Rivas, et beaucoup d'autres "chavistes".

 

Le pays a beaucoup changé depuis notre dernier séjour. "L'insécurité" reste la préoccupation principale de la population, loin devant tous les autres problèmes. Le Venezuela d'aujourd'hui n'a que peu en commun avec un pays du tiers-monde. Il déborde de possibles, mais aussi de conflits sourds qui peuvent, si Washington persévère, plonger le pays dans un bain de sang. Ici, la stabilité, la tranquillité, quoi qu'en disent les "chiens de garde", c'est Chavez. Les affiches clament: "Chavez, coeur de ma patrie". Nous n'avons rencontré aucun touriste; pour le pays, ce n'est pas une priorité, et il n'a pas pris la peine de développer les structures adéquates.

 

Le Venezuela n'est pas un modèle, mais un puissant stimulant. Nous terminons nos chroniques convaincus que la solidarité en Europe n'est pas au niveau suffisant, vu la force des enjeux et la stigmatisation permanente. Dans les rues de Caracas, on nous interpelle: "Eh, l'Humanité, on t'a vu à la télé...!"

 

Avec le chavisme, le taux de pauvreté générale est passé de 50% en 1998 à 27% aujourd'hui. IMPARDONNABLE!

 

30 degrés. Nuageux. Travail terminé. Merci à Marielle, spécialiste Es-cybercafé.

 

Enfin un "Cuba libre" et un hamac ... résistant!

 

Jean Ortiz

 

 

 

14/08/2012

Chronique vénézuélienne

 

Chavez, Assad, ... même combat?

 

 

Nous sommes allés au Venezuela, ni en mission, ni sur commande idéologique, sans fil à la patte. Seulement pour voir, comprendre, évaluer, le fonctionnement et les premiers éléments de bilan d'une révolution chaviste, qui s'invente et se régénère au jour le jour.

 

Nous l'avons fait le plus honnêtement possible, et en empathie, oui, en empathie, nous l'assumons, avec ce processus d'émancipation, dont les enjeux dépassent l'Amérique latine.

 

Si les devoirs d'information, de solidarité, nous apparaissent indispensables, y compris pour nos propres luttes, ils n'impliquent nullement l'inconditionnalité ni l'aveuglement. Mais de grâce, ne nous érigeons pas en donneurs de leçon. Respectons les échelles, et bannissons tout réflexe euro centré.

 

Telle ou telle critique, notamment sur la politique extérieure de Chavez, n'invalide en rien la profondeur du processus historique en marche. Ne passons pas à côté de ce qui avance, de ce qui se joue en Amérique latine. Nous avons beaucoup questionné, à propos de la politique extérieure du Venezuela. Nous reproduisons ce qui nous été répondu; cela n'implique nullement que nous partagions tous ces points de vue.

 

A Caracas, on considère que la politique extérieure du pays est guidée par l'anti-impérialisme, et l'anti-interventionnisme, le respect de la souveraineté des pays. Elle vise à marquer l'indépendance du pays et de tout le continent. "Nous nous en tenons à des principes, sans ignorer la nature de tel ou tel régime". On nous rappelle le deuxième Sommet Afrique-Amérique latine, du 26 septembre 2009, qui s'est tenu à Caracas, avec 20 chefs d'Etats africains et 8 latino-américains. Lula était présent, et a joué un rôle de premier plan. Le Sommet avait proposé que la prochaine initiative se tienne à Tripoli. Il s'agissait de renforcer la coopération sud-sud, pour promouvoir le développement, le combat contre la pauvreté... Chavez et Lula évoquèrent la possibilité d'ouvrir une Banque du sud comme alternative au FMI et à la Banque mondiale, d'élargir Petrosur... Il s'agit bien donc d'une position latino-américaine, même si Chavez est le plus en flèche sur ces questions, on retrouve les mêmes préoccupations chez les gouvernements argentin, brésilien, bolivien, équatorien...

 

On nous fait remarquer que c'est le président Sarkozy qui a reçu Kadhafi et Assad. La position latino-américaine nous est expliquée comme une volonté de souveraineté et d'indépendance actives, au-delà de la nature de tel ou tel régime. "Chavez", poursuit un fonctionnaire, "ne s'est pas prononcé sur la nature du régime syrien; nous considérons qu'il y a aujourd'hui intervention extérieure contre la Syrie".

 

On nous rappelle aussi que sur "l'affaire de l'Iran", lorsque le Brésil avait proposé sa médiation, on l'avait "envoyé bouler".

 

Ces positionnements, qui peuvent paraître contestables, sont inspirés également par une cohérence, une vision de géopolitique pétrolière progressiste, afin de mettre le pétrole au service des peuples et non des multinationales et de Washington. Le Venezuela insiste également sur la nécessité d'une stratégie sud-sud visant à la consolidation d'un monde multipolaire.

 

Tel est le "son de cloche" du Venezuela. Pourquoi refuser de l'entendre? Nous savons depuis longtemps que la neutralité, l'objectivité, n'existent pas. Il y a seulement des points de vue. Confrontons-les, sans caricature, au-delà du tintamarre médiatique dominant.

 

Nous avons sur place exprimé nos réserves sur tel ou tel point, lorsque nous en avions. Mais en nous gardant de toute intromission. "¿Quiénes somos para aleccionar al mundo"?

 

 

 

 

 

Jean Ortiz