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14/01/2014

L'hymne des retraités


12/01/2014

Esteban

 

 

http://www.humanite.fr/societe/lhistoire-extraordinaire-d...

Marée humaine au Pays-basque espagnol

 

 Plus de 100.000 personnes ont envahi samedi les rues de Bilbao pour exiger l'incarcération des "détenus basques" près de leurs familles, au Pays -basque, le "respect des droits des prisonniers politiques" , la paix et une solution pacifique et définitive au "problème basque"

Excepté les deux grands partis du consensus, le parti socialiste et la droite (parti populaire) la quasi totalité des autres partis appelaient à descendre dans la rue. A Madrid, le gouvernement néo-franquiste de Mariano Rajoy avait obtenu que la plus haute autorité judiciaire (la "Audiencia Nacional") interdise le rassemblement, comme au bon vieux temps du franquisme.

Derrière le vernis démocratique se cache la vieille grimace que nous connaissons bien. Historiquement, politiquement, le Parti Populaire n'a pas encore rompu avec le franquisme.

 

Pour la première fois depuis 1999 ont marché côte à côte le Parti (gouvernemental) Nacionalista Vasco (PNV), ses dirigeants (droite, centre-droit), et la gauche "abertzale" ("nationaliste") en progrès: Bildu, Sortu, Aralar, mais aussi EA (Izquierda Unida) et les syndicats "nationalistes" ELA et LAB, les Commissions ouvrières, des groupes féministes, des prêtres, des contingents républicains, des adhérents du PSOE, la présidente du parlement basque, le maire de San Sebastian... Manifestation imposante, majoritairement silencieuse, solennelle, déterminée.

 

(P.S: "nationaliste" au Pays basque n'a pas la connotation négative qu'il a en français. Le nationalisme basque a certes été marqué par l'idéologie "droit du sang" de son fondateur, Sabino Arana, mais au fil du temps il va désigner globalement tous ceux qui se reconnaissent dans le Pays basque espagnol comme nation, et qui en revendiquent les droits, la langue, la culture...). Cependant, la majorité des "nationalistes", aujourd'hui, ne sont pas "indépendantistes". Mais si la Constitution de la "transition" (caduque) devait rester en l'état, sans évolution vers une Constituante et une République pleinement sociale et fédérale, l'implosion serait à craindre, ici comme en Catalogne.

 

L'exigence de paix maintenant, de "solution", de fin définitive de la violence, monte de tous les secteurs sociaux, à Bilbao, à San Sebastian, dans les villages et campagnes, comme un flot irrépressible. Elle se construit malgré tous les obstacles dressés par le gouvernement "centraliste" de M. Rajoy, qui rejette la réalité d'une Espagne plurinationale; au lieu d'entendre, de négocier, il jette de l'essence sur le feu, aussi bien en Catalogne qu'au Pays basque, au nom comme jadis d'une "Espagne une".

Le PSOE et le PP regrettent-ils de ne plus pouvoir se servir de ETA comme un repoussoir, une diversion, un facteur de consensus bipartite, un verrouillage protecteur de la monarchie et des lois d'impunité? S'ils ne saisissent pas la balle au bond, le pire est sans doute à venir. Pour négocier avant qu'il ne soit trop tard, il faut être deux.

 

Jean Ortiz