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05/01/2014

Plus que jamais: Front de Gauche

 

http://www.legrandsoir.info/plus-que-jamais-front-de-gauc...

L'ETA désarme?

 

            La seule solution au "problème basque" ne peut être que politique, avons-nous répété pendant des années. Depuis l'annonce unilatérale en octobre 2011, par l'ETA, de son renoncement à la violence, les choses ont beaucoup bougé au Pays basque espagnol.

La gauche "abertzale" ("nationaliste"), Bildu et d'autres formations de gauche, ont pris l'initiative politique ; elles se sont clairement prononcées pour la lutte politique, ont condamné sans ambiguïté "le terrorisme", et ont enjoint l'ETA de renoncer à ses méthodes.

De plus en plus isolée, y compris de sa propre mouvance, cette dernière, affaiblie, aurait enfin décidé de déposer les armes.

            Si tel est le cas, tous les amis du Pays basque, tous ceux qui ont soutenu sous le franquisme la lutte sans répit des Basques contre la dictature et pour la reconnaissance de leurs droits, de leur identité en tant que nation, de leur langue, etc. s'en réjouissent.

L'ETA naît fondée par de jeunes marxistes et des chrétiens révolutionnaires pour mener la lutte armée contre le franquisme. Lorsqu'elle a tué "l'héritier" de Franco, l'amiral Carrero Blanco, nous avons sablé le champagne. Lorsqu'elle a basculé dans le terrorisme, nous l'avons condamnée, tout en affirmant que seule une négociation (à l'irlandaise?) pouvait garantir la paix et le droit à l'autodétermination.

Mais les gouvernements espagnols successifs ont préféré se servir de l'ETA comme repoussoir et comme alibi. En jetant de l'huile sur le feu, ils ont joué le consensus "anti-terroriste" pour tirer quelques marrons politiciens du feu.

 

            L'ETA serait donc sur le point d'annoncer, avant la manifestation du 11 à Bilbao, de soutien aux prisonniers, son "désarmement", et ce, à la demande du "Foro social" (organisations de la "société civile"), et d'accepter la "réinsertion individuelle des prisonniers politiques". On se rapproche donc de la fin d'un long cauchemar, d'une lutte globalement fondée, mais défigurée par des méthodes criminelles.

 

            L'organisation reconnaîtrait dans les jours qui viennent "les souffrances causées", mais sans demander pardon aux victimes et sans renier sa trajectoire politico-historique.

 

            L'annonce d'un "désarmement " est l'une des clés principales de toute solution pacifique et négociée. Il reste à savoir désormais si le gouvernement Rajoy est prêt à saisir la balle au bond pour en finir avec la violence au Pays basque. La société basque crie depuis des années, mais plus fort que jamais depuis des mois: place à la lutte politique!

 

Jean Ortiz

Plus que jamais : Front de Gauche

 

            Ce gouvernement est cynique, menteur, politicard; il se fout de l'éthique, des valeurs de gauche, des salariés, des précaires, des retraités, des chômeurs. Il a la même politique économique et sociale que Sarkozy. Il en rajoute même pour être aussi crédible que la droite auprès des marchés, du FMI, de la Banque centrale européenne...ce qui est gagné depuis longtemps. 

            Pour les "socialistes", combattre la crise, c'est permettre aux riches de s'enrichir sans limites , en espérant que leur fortune profitera au peuple à qui ils concèderont bien quelques miettes. Les syndicats "réformistes", les médias de marché, se chargent d'assurer la "paix sociale" nécessaire au transfert vers le capital de toujours plus de richesses, de profits, d'allègements indécents de charges et de cotisations sociales ( sans contraintes, sans contreparties ).

            Les gouvernants socialistes ne sont pas "obligés de" (par la gravité de la situation) de saigner toujours les mêmes: les salariés, les retraités, les chômeurs, les fonctionnaires, les exclus. Ils ont fait un choix de classe, rallié par conviction le néo-libéralisme, et ils l'assument toute honte bue. Ils font une politique par et pour le Medef.

            Plutôt le Medef qu'amnistier les syndicalistes victimes de la répression patronale. Plutôt réduire le déjà amenuisé "coût du travail" que celui du capital. Plutôt amputer les services publics que la fraude fiscale. Plutôt rogner les salaires que les profits faramineux des grands groupes, vaches sacrées du système.

            Le gouvernement "socialiste" dispute le terrain à la droite et à l'extrême droite en espérant en tirer un bénéfice électoral.

            Calcul suicidaire. A danser avec les loups on finit par se faire dévorer. Cette politique fait le lit de l'extrême droite, fascisante mais liftée.

            On peut continuer à se raconter toutes les histoires que l'on voudra, la direction du parti socialiste et sa politique, le gouvernement, n'ont plus de socialiste que le nom... (nous ne faisons pas l'amalgame avec de larges secteurs de l'électorat socialiste).

            Ces nouveaux convertis au marché sont méprisables lorsqu'ils nous ressortent le repoussoir Dieudonné pour éviter de parler de pouvoir d'achat, de chômage, d'exclusion, d'inégalités, de services publics. Dieudonné répand la haine et l'antisémitisme. Il faut le combattre politiquement; idéologiquement. L'interdire pour en faire un martyr? Pour "diviser la droite"? L'effet boomerang serait ravageur et Manuel Valls le sait. Mais là aussi: on escompte retirer de l'affaire quelques bénéfices électoraux.

            Quelle différence donc entre les pratiques, les magouilles, les options de Manuel Valls et celles des Pasqua, Guéant, Hortefeux? On sait que le "plan Dieudonné" a été longuement mitonné avec l'Elysée. La ficelle est grosse, très grosse, et les méthodes politicardes les mêmes que la droite.

            Interdire pour interdire, pourquoi ne pas "interdire" alors tous les briseurs de vies, tous les va-t-en guerre, les "négriers" d'aujourd'hui, les licencieurs économiques, les parachutés et autres gros nicheurs fiscaux, les charcuteurs de cantons, les chasseurs de pauvres, de Gitans, de Roms, les françafriqueurs, les cahuzacciens, les petits élèves surdoués du FMI, de la BCE? Ceux là sont à la gauche ce que l'amour tarifé est à la passion.

            Le bipartisme n'est plus qu'un parti unique à deux têtes, conservateur, et la démocratie un mirage. L'Union Européenne n'impose pas des mesures contre la volonté des gouvernements. Ils sont d'accord pour la servitude volontaire et ils en redemandent. Parfois même ils devancent l'appel.

            La situation est donc bien morose, dangereuse, et s'assombrit chaque jour davantage.

Ne pas y opposer un front de gauche avançant des objectifs globalement partagés sur l'essentiel, reléguant ses divergences pour tenter de les dépasser "en marchant", un front de gauche ressoudé, relancé, serait nous condamner à ne jamais crédibiliser une alternative anticapitaliste. Et comme je ne crois pas qu'il existe de "plan B" salvateur sous les coudes, nous sommes condamnés au combat de classe, à tendre la main à tout le "peuple de gauche", et à l'unité sur un projet de rupture avec le modèle qui nous étouffe, nous exploite, nous méprise. La "relation au parti socialiste" dont chacun condamne et rejette les options "pro-système", ne mérite pas comme offrande sacrificielle l'éclatement de la seule alternative à gauche vraiment: le Front de gauche.

 

Jean Ortiz