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19/06/2012

Retour d'Espagne

Avec mon vieux compère Dominique Gautier, nous nous sommes rendus à Alicante, pour boucler le prochain documentaire sur le rôle des femmes dans l'antifranquisme. Et nous avons participé à la Rencontre nationale de associations et collectifs, avec les familles "d'enfants volés", un dossier beaucoup plus monstrueux que tout ce que l'on peut imaginer. Nous avons rencontré une quarantaine de familles victimes. Nous rendrons compte plus tard de ce crime contre l'humanité, non résolu en Espagne, parce qu'institutions et autorités verrouillent le dossier.

La situation en Espagne sent vraiment le néo-franquisme. Le 17 juin devait avoir lieu la célébration du bi-centenaire du Suprême Tribunal de Justice, en présence du roi... Seul le roitelet fut présent. Le plus haut magistrat du pays, Président de cette institution et du Tribunal Suprême, cet inquisiteur, qui coupa la tête à Garzon, s'est payé 32 week-ends de 4 jours ou plus, à Puerto Banus (Marbella) aux frais des contribuables. Il considère que ce sont des "frais de service". Ce magistrat ripoux devrait démissionner bientôt, et être remplacé par plus conservateur encore que lui.

L'opinion publique espagnole semble sous le coup du "rescate" (sauvetage), en réalité pillage par l'Union européenne et le FMI. 46% des Espagnols le considèrent comme une nouvelle positive. Selon un sondage de Metroscopia pour El Pais, 70% des Espagnols jugent "positivive" "l'aide" européenne... L'idéologie dominante est bien celle de la classe dominante, des médias dominants, et les crises, malgré les affiches du PCE, de la CGT :"Ceci n'est pas une crise, mais une escroquerie", produisent souvent le pire.

Nous avons traversé une "comunidad valenciana" sinistrée, naufragée par la corruption, l'explosion de la "bulle immobilière",  des dizaines de constructions édifiées avec de l'argent public : Centre technico-sportif de Villareal, salles multisports, bibliothèques, sont fermées et n'ont même pas été inaugurées. Des centaines d'appartements, vides et/ou en vente. L'aéroport de Castellon, appelé l'aéroport sans avions, attend désespérement un destin. A Alicante, la ligne 2 du Tramway est en rade, la piscine chauffée, fermée deux ans après avoir été construire. La Mairesse "pepera" Sonia Castedo, impliquée dans l'affaire Gürtel, regrette le bon vieux temps franquiste.

Et pour couronner le tout, au Congrès, à Madrid, le buste d'Azaña, dernier Président de la République espagnole, s'est vu définitivement relégué de la salle la plus "noble" du Palais du Congrès des députés, à un édifice administratif sans aucun caractère institutionnel, juste à côté d'une petite porte qui donne sur des WC. Le PSOE a voté en faveur de cette relégation, décidée par le bureau du Congrès.

Par ailleurs, la presse indique que le très combatif, charismatique, radical, "narigudo", secrétaire du PSOE (Rubalcaba) a proposé au Parti populaire une entente pour gérer au mieux la période difficile que traverse l'Espagne... Olé! Olé! Olé! et au chocolat au lait!!!

Dimanche soir, nous avons appris que le Président Hollande disposait des pleins pouvoirs. Si c'est pour en faire ce que Zapatero en fît, nous risquons rapidement de faire une allergie au fromage...

Jean Ortiz

16/06/2012

les mineurs asturiens montrent leur cul

 Le soulèvement des mineurs asturiens se poursuit. Hier, avec le syndicat Commissions Ouvrières, deux cents d'entre-eux ont barré routes, autoroutes, contre l'entreprise minière Hunosa et le gouvernement "facha" (fasciste). La police les a empêchés d'accéder au siège du Parti Popular à Oviedo, devant lequel ils voulaient baisser les pantalons et montrer leur cul, pour dénoncer  à quel point les "recortes" de Rajoy les ont laissé "en pelotas" (à poil). Quoi de plus normal que de montrer son cul devant un siège !!!! Pas de cul, la police les a bloqués et ils se sont contentés de se déculotter devant les pandores."Mineros del carbon, queremos solucion".
Ils ont à nouveau affronté les "forces anti-émeutes, avec toutes sortes de projectiles (fusées, boulons...). Notre solidarité s'impose. Les Asturies, quel symbole pour nous tous !! "En el pozo Maria Luisa, tra lara lara, tra lara..."
J.O

16 juin

15/06/2012

Mexique: tel est PRI qui croyait prendre

Mexique

Tel est PRI qui croyait prendre

C'était couru d'avance: le vieux PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel) allait gagner les présidentielles au Mexique le premier juillet. Les dinosaures, le parti-état maffieux étaient de retour...Il avait gouverné pendant 70 ans , quadrillant le pays de sa bureaucratie, de ses caciques, voire ses pistoleros, de son paternalisme social, de sa réthorique pseudorévolutionnaire nationale, de ses syndicats "charros" (jaunes), de son emprise sur les communautés...
Son candidat, Peña Nieto, tel un DSK avant ..., était et est porté par tous les médias. C'est un produit de l'empire "Televisa", comme en France on est un "produit TF1"...
Et voilà-t-il que les étudiants s'en mêlent... Ils furent massacrés par le gouvernement du PRI lors du "mai mexicain" en 1968, Place des Trois Cultures, à Mexico. Ils viennent de créer un Mouvement baptisé #yosoy131, précisément contre l'embrigadement des médias, leurs agressions, mensonges, intox, caricatures, insultes, contre le candidat de la gauche et du centre-gauche (PRD, parti révolutionnaire démocratique), Manuel Lopez Obrador, populaire ancien maire de la capitale, et à qui le PRI vola par deux fois la victoire aux présidentielles en fraudant à grande échelle et toute honte bue. Et voilà que désormais Lopez Obrador talonne le candidat du PRI. La candidate du parti de droite, celui du président sortant, Felipe Calderon, qui a plongé le pays dans le chaos, s'effondre.
Et les jeunes, qui s'inspirent des "Indignés", n'entendent pas en rester là. Ils dénoncent aujourd'hui le système néolibéral, la marchandisation, plaident pour une société de partage, pour la transparence, la moralisation de la vie politique, autant de thèmes portés par le candidat de centre-gauche. Les étudiants ont mis les pieds dans le plat du PRI. Certes, il a de gros moyens, des réseaux redoutables, et peut acheter des milliers de voix, mais rien n'est encore joué.

Jean Ortiz