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11/06/2012

Le Winnipeg sur "Sud-Radio"

http://www.sudradio.fr/176/histoire-des-suds/
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retransmission à 22h

Por qué no te callas?

 

  Selon la presse espagnole de ce jour 11 juin 2012,  le roi Juan Carlos de Borbon y Bostwana a félicité Mariano Rajoy et le nouveau gouverneur de la Banque d'Espagne, De Guindos, pour le "sauvetage" réussi  des banques espagnoles, donc du peuple espagnol.
C'est bien connu: la couronne ne fait pas de politique et reste au-dessus des tronches...  Les uns, et surtout les autres, nous ont toujours présenté le roi d'Espagne comme une potiche propre et "neutre",  ne s'ingérant pas dans la politique des gouvernements. Et pourtant, depuis des années, et davantage encore depuis sa chasse manquée, le roi s'ingère de plus en plus, et avec la légèreté d'un éléphant.
Jadis il lança à Hugo Chavez, président élu, réélu et réélu, par le peuple: "por qué no te callas?". Qui criera aujourd'hui au royal chasseur émérite: "callate la boca?" Mais une bouche si utile , à la vie si spartiate, si exemplaire, doit-elle se taire?

Jean Ortiz

 

Elections, piège à cons?

 

  Faut-il s'en réjouir?

La "gauche" (un concept de plus en plus flou et inadapté), est majoritaire au premier tour des "législatives". Peut-on continuer à les appeler ainsi alors qu'elles ont été réduites par Jospin et "l'inversion du calendrier", à une simple confirmation du résultat des présidentielles?
 PS et UMP en jouent et s'en accommodent avec délectation. La conformation du parti unique néosociolibéral , à deux têtes, est en marche. Avec ce faux "bipartisme", le système peut dormir sur ses deux oreilles. Pour les uns et pour les autres, mais il leur est  difficile de le dire haut et fort, il s'agit d'éradiquer ceux qui veulent remettre en cause le capitalisme, de les réduire ,  les laminer... Voilà la réalité de ce qu'ils appellent pudiquement et hypocritement le "vote utile". Ce n'est pas nouveau. Pour les "démocraties occidentales", dans les années trente, l'ennemi principal était le communisme, et pas Hitler, qu'elles tentèrent d'"apaiser" jusqu'au bout, espérant qu'il en finisse avec "les soviets" et leur tire les marrons du feu.... On sait ce que marrons et feu sont devenus.
Le sarKozysme a été battu électoralement. Tant mieux. Mais a-t-il été défait politiquement?  Tout prouve que non. L'UMP s'en sort plutôt bien, le CAC 40 se porte bien, et le "raz-de-marée rose" annoncé ne fait plus marrer personne... La victoire du PS aux présidentielles a reposé essentiellement sur l'anti-sarkozysme, et pas sur l'adhésion, de la majorité de ceux qui ont voté socialiste, à un programme vraiment de gauche (inexistant), vers une dynamique assumée de Front Populaire. Dans ce contexte, n'importe quel candidat(e) , flanqué du poing  et la rose, l'aurait emporté, amaigri pour l'occasion de 30 kilos, ou rondouillard(e).

Des millions d'électeurs populaires sont restés chez eux en ce premier tour des législatives. Pourquoi? Là est la vraie question et elle mérite quelques hypothèses de réponse. Ils ont compris que le "changement" annoncé consistait surtout à chasser Sarkozy, et les propositions hollandaises ne les ont sans doute pas fait rêver. Certes, les engagements annoncés sont mis en oeuvre (ils ne mangent d'ailleurs pas trop de pain), mais vite viendra le temps des "sacrifices" et de "l'austérité de gauche". On  a convaincu des millions de citoyens que "l'on ne peut faire autrement" que gérer le système , qu'être "réaliste" et "pragmatique". Je sais qu'il est politiquement incorrect de l'affirmer aujourd'hui, mais le parti socialiste joue, dans ce combat contre "la radicalité", "la rupture avec le système", la "surenchère",  "l'irréalisme" , la "démagogie" du Front de Gauche, etc etc, un rôle essentiel, tout en prêchant le "je t'aime tu sais...", pour mieux t'étouffer.
Au lieu de s'incliner devant le courage de J.L. Mélenchon affrontant la fachotte Le Pen, le parti socialiste a préféré contribuer à "faire la peau" du gêneur. Calcul suicidaire et coup de poignard à la nécessaire union, et dynamique de gauche, pour "changer vraiment la vie". Soyons une nouvelle fois politiquement incorrects. Pourquoi le PS combattrait-il frontalement le Front National alors qu'il est un repoussoir idéal et le meilleur alibi du "vote utile"? Miterrand avait déjà fait le nécessaire... Se contenter de hurler "au feu" n'éteint pas un incendie.
Pourquoi désirer à tout prix une "une majorité absolue" socialiste, sinon parce qu'avoir besoin du Front de Gauche, cela lie trop les mains à gauche, cela peut effaroucher "les marchés", etc. Parlons clair. Les communistes,  les "mélenchonnistes", les "radicaux", ceux qui attaquent le mal à la racine, le PS ne les aime qu'à dose homéopathique, et, si possible, au "Secrétariat d'Etat aux espaces verts" (pour l'heure, ce poste a même échappé à Robert Hue et J.C. Gayssot).
Faut-il pour autant renoncer à la stratégie unitaire et au "réflexe" républicain pour battre la droite au deuxième tour? Mille fois non !! Ne nous trompons pas nous aussi d'adversaire. 
Mais cessons d'euphémiser, de tourner autour du pot de roses. Appelons publiquement les choses par leur nom. Le PS a une attitude hégémonique pas seulement par intérêt de boutique, mais parce qu'il ne veut pas changer la société, qu'il s'accomode du "néolibéralisme", certes avec la "méthode vaselinesque" que nous connaissons bien,  assortie  de quelques gestes "symboliques", de quelques miettes sociales. Elles sont bonnes à prendre, mais il vaut mieux une bonne miche de pain: la révolution citoyenne, le partage des richesses, la justice sociale, un socialisme à la française. Pour cela, il faut s'attaquer au "mur de l'argent" (Jean Jaurès). Le PS y a pour l'heure renoncé, et il ne le fera que si nous lui imposons un rapport de forces politique et électoral, à gauche, et que si le mouvement populaire lui botte les fesses et le ramène aux réalités de la "lutte des classes", terrible gros mot.

Jean Ortiz
Universitaire