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20/06/2012

Rencontre avec Miguel Hernandez

Rencontre avec Miguel Hernandez

Ce matin-là, nous poursuivions la recherche du frère de EVA, ma cousine... Un "bébé volé", né le 13 août 1963 à l'Hôpital public de Alicante. Né en parfaite santé, Antonio pesait cinq kilos et prit le sein six fois. Il "mourut" 48h plus tard, victime d'une épidémie singulière... Un crime contre l'humanité.
Nous nous dirigions vers l'espace des fosses communes (carré 12, fosse 8, n° 13) du cimetière Nuestra Señora del Rosario de Alicante, où il serait prétendument enterré ... mais on nous refuse toujours le "permis d'exhumer"... Les hôpitaux franquistes faisaient du zèle pour que les parents ne voient pas le corps de l'enfant prétendument décédé, et ils enterraient eux-mêmes "el angelito". Ici, deux fosses ont été ouvertes après bataille des familles... et se sont avérées vides... aucun corps  n'est apparu... et pour cause.

Ce matin-là, des vents déchirants, rageurs,  soufflaient dans les allées du "campo santo". De gros nuages, des "nubarrones", voilaient les yeux. C'est  par hasard, Miguel, que nous sommes passés devant ton lit d'amour. Josefina repose à tes côtés. Tu es libre Miguel. Nous le savions. Tu es mort plus libre que tes geôliers. "Libre soy: siénteme libre solo par amor" (M. Hernandez). Libre de porter tes "trois blessures" inscrites sur la tombe: "l'amour, la mort, la vie".
Une urne brandit tes mots et tes maux d'amour illimité, optimiste, militant:
"Aunque bajo la tierra
un amante cuerpo esté,
escribeme a la tierra,
que yo te escribiré"

Ecrire en gardant le troupeau, écrire en prison, mourir d'écrire, d'avoir écrit, d'avoir pris parti... Nous t'avons offert les couleurs de ta/notre République , et salué poing levé et coeur brisé... "Vientos del pueblo", Miguel... Tu allais à l'essentiel.
 Il y a des morts qui ne meurent jamais.

A cinquante mètres du poète mort en prison franquiste, un humble monument honore la mémoire des 700 Alicantins victimes du franquisme, dont des centaines assassinés de 1939 à 1945, après la guerre. Après la guerre. Un "holocauste" systématique, planifié, pour éradiquer les "rouges", les "rouges et noirs"... Le mémorial a été installé par la Commission Civique de Alicante pour la Récupération de la Mémoire historique, pas par les autorités.

A trente mètres de là , un étrange cénotaphe ouvragé insulte les antifascistes. Il célèbre le fondateur de la Phalange, Primo de Rivera. On peut y lire: "les nôtres ne sont pas tombés par haine, mais par amour de l'Espagne". Encore et encore les vieilles rengaines franquistes, en 2012... Franco mourut en 1975. Le PSOE gagna les élections en 1982...
Les fascistes étaient des saints qui luttaient par amour contre "l'anti-Espagne", et qui par amour ont massacré les Républicains, porteurs de haine... Qui a dit que la guerre était terminée? Que la transition fut "modélique"? Que la lutte mémorielle est inutile? Que le révisionnisme n'existe pas? Qu'il faut laisser reposer en paix victimes et bourreaux, sans que "justice, vérité et réparation" ne s'accomplissent?
Jean Ortiz

19/06/2012

Retour d'Espagne

Avec mon vieux compère Dominique Gautier, nous nous sommes rendus à Alicante, pour boucler le prochain documentaire sur le rôle des femmes dans l'antifranquisme. Et nous avons participé à la Rencontre nationale de associations et collectifs, avec les familles "d'enfants volés", un dossier beaucoup plus monstrueux que tout ce que l'on peut imaginer. Nous avons rencontré une quarantaine de familles victimes. Nous rendrons compte plus tard de ce crime contre l'humanité, non résolu en Espagne, parce qu'institutions et autorités verrouillent le dossier.

La situation en Espagne sent vraiment le néo-franquisme. Le 17 juin devait avoir lieu la célébration du bi-centenaire du Suprême Tribunal de Justice, en présence du roi... Seul le roitelet fut présent. Le plus haut magistrat du pays, Président de cette institution et du Tribunal Suprême, cet inquisiteur, qui coupa la tête à Garzon, s'est payé 32 week-ends de 4 jours ou plus, à Puerto Banus (Marbella) aux frais des contribuables. Il considère que ce sont des "frais de service". Ce magistrat ripoux devrait démissionner bientôt, et être remplacé par plus conservateur encore que lui.

L'opinion publique espagnole semble sous le coup du "rescate" (sauvetage), en réalité pillage par l'Union européenne et le FMI. 46% des Espagnols le considèrent comme une nouvelle positive. Selon un sondage de Metroscopia pour El Pais, 70% des Espagnols jugent "positivive" "l'aide" européenne... L'idéologie dominante est bien celle de la classe dominante, des médias dominants, et les crises, malgré les affiches du PCE, de la CGT :"Ceci n'est pas une crise, mais une escroquerie", produisent souvent le pire.

Nous avons traversé une "comunidad valenciana" sinistrée, naufragée par la corruption, l'explosion de la "bulle immobilière",  des dizaines de constructions édifiées avec de l'argent public : Centre technico-sportif de Villareal, salles multisports, bibliothèques, sont fermées et n'ont même pas été inaugurées. Des centaines d'appartements, vides et/ou en vente. L'aéroport de Castellon, appelé l'aéroport sans avions, attend désespérement un destin. A Alicante, la ligne 2 du Tramway est en rade, la piscine chauffée, fermée deux ans après avoir été construire. La Mairesse "pepera" Sonia Castedo, impliquée dans l'affaire Gürtel, regrette le bon vieux temps franquiste.

Et pour couronner le tout, au Congrès, à Madrid, le buste d'Azaña, dernier Président de la République espagnole, s'est vu définitivement relégué de la salle la plus "noble" du Palais du Congrès des députés, à un édifice administratif sans aucun caractère institutionnel, juste à côté d'une petite porte qui donne sur des WC. Le PSOE a voté en faveur de cette relégation, décidée par le bureau du Congrès.

Par ailleurs, la presse indique que le très combatif, charismatique, radical, "narigudo", secrétaire du PSOE (Rubalcaba) a proposé au Parti populaire une entente pour gérer au mieux la période difficile que traverse l'Espagne... Olé! Olé! Olé! et au chocolat au lait!!!

Dimanche soir, nous avons appris que le Président Hollande disposait des pleins pouvoirs. Si c'est pour en faire ce que Zapatero en fît, nous risquons rapidement de faire une allergie au fromage...

Jean Ortiz

16/06/2012

les mineurs asturiens montrent leur cul

 Le soulèvement des mineurs asturiens se poursuit. Hier, avec le syndicat Commissions Ouvrières, deux cents d'entre-eux ont barré routes, autoroutes, contre l'entreprise minière Hunosa et le gouvernement "facha" (fasciste). La police les a empêchés d'accéder au siège du Parti Popular à Oviedo, devant lequel ils voulaient baisser les pantalons et montrer leur cul, pour dénoncer  à quel point les "recortes" de Rajoy les ont laissé "en pelotas" (à poil). Quoi de plus normal que de montrer son cul devant un siège !!!! Pas de cul, la police les a bloqués et ils se sont contentés de se déculotter devant les pandores."Mineros del carbon, queremos solucion".
Ils ont à nouveau affronté les "forces anti-émeutes, avec toutes sortes de projectiles (fusées, boulons...). Notre solidarité s'impose. Les Asturies, quel symbole pour nous tous !! "En el pozo Maria Luisa, tra lara lara, tra lara..."
J.O

16 juin