Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/06/2012

Elections, piège à cons?

 

  Faut-il s'en réjouir?

La "gauche" (un concept de plus en plus flou et inadapté), est majoritaire au premier tour des "législatives". Peut-on continuer à les appeler ainsi alors qu'elles ont été réduites par Jospin et "l'inversion du calendrier", à une simple confirmation du résultat des présidentielles?
 PS et UMP en jouent et s'en accommodent avec délectation. La conformation du parti unique néosociolibéral , à deux têtes, est en marche. Avec ce faux "bipartisme", le système peut dormir sur ses deux oreilles. Pour les uns et pour les autres, mais il leur est  difficile de le dire haut et fort, il s'agit d'éradiquer ceux qui veulent remettre en cause le capitalisme, de les réduire ,  les laminer... Voilà la réalité de ce qu'ils appellent pudiquement et hypocritement le "vote utile". Ce n'est pas nouveau. Pour les "démocraties occidentales", dans les années trente, l'ennemi principal était le communisme, et pas Hitler, qu'elles tentèrent d'"apaiser" jusqu'au bout, espérant qu'il en finisse avec "les soviets" et leur tire les marrons du feu.... On sait ce que marrons et feu sont devenus.
Le sarKozysme a été battu électoralement. Tant mieux. Mais a-t-il été défait politiquement?  Tout prouve que non. L'UMP s'en sort plutôt bien, le CAC 40 se porte bien, et le "raz-de-marée rose" annoncé ne fait plus marrer personne... La victoire du PS aux présidentielles a reposé essentiellement sur l'anti-sarkozysme, et pas sur l'adhésion, de la majorité de ceux qui ont voté socialiste, à un programme vraiment de gauche (inexistant), vers une dynamique assumée de Front Populaire. Dans ce contexte, n'importe quel candidat(e) , flanqué du poing  et la rose, l'aurait emporté, amaigri pour l'occasion de 30 kilos, ou rondouillard(e).

Des millions d'électeurs populaires sont restés chez eux en ce premier tour des législatives. Pourquoi? Là est la vraie question et elle mérite quelques hypothèses de réponse. Ils ont compris que le "changement" annoncé consistait surtout à chasser Sarkozy, et les propositions hollandaises ne les ont sans doute pas fait rêver. Certes, les engagements annoncés sont mis en oeuvre (ils ne mangent d'ailleurs pas trop de pain), mais vite viendra le temps des "sacrifices" et de "l'austérité de gauche". On  a convaincu des millions de citoyens que "l'on ne peut faire autrement" que gérer le système , qu'être "réaliste" et "pragmatique". Je sais qu'il est politiquement incorrect de l'affirmer aujourd'hui, mais le parti socialiste joue, dans ce combat contre "la radicalité", "la rupture avec le système", la "surenchère",  "l'irréalisme" , la "démagogie" du Front de Gauche, etc etc, un rôle essentiel, tout en prêchant le "je t'aime tu sais...", pour mieux t'étouffer.
Au lieu de s'incliner devant le courage de J.L. Mélenchon affrontant la fachotte Le Pen, le parti socialiste a préféré contribuer à "faire la peau" du gêneur. Calcul suicidaire et coup de poignard à la nécessaire union, et dynamique de gauche, pour "changer vraiment la vie". Soyons une nouvelle fois politiquement incorrects. Pourquoi le PS combattrait-il frontalement le Front National alors qu'il est un repoussoir idéal et le meilleur alibi du "vote utile"? Miterrand avait déjà fait le nécessaire... Se contenter de hurler "au feu" n'éteint pas un incendie.
Pourquoi désirer à tout prix une "une majorité absolue" socialiste, sinon parce qu'avoir besoin du Front de Gauche, cela lie trop les mains à gauche, cela peut effaroucher "les marchés", etc. Parlons clair. Les communistes,  les "mélenchonnistes", les "radicaux", ceux qui attaquent le mal à la racine, le PS ne les aime qu'à dose homéopathique, et, si possible, au "Secrétariat d'Etat aux espaces verts" (pour l'heure, ce poste a même échappé à Robert Hue et J.C. Gayssot).
Faut-il pour autant renoncer à la stratégie unitaire et au "réflexe" républicain pour battre la droite au deuxième tour? Mille fois non !! Ne nous trompons pas nous aussi d'adversaire. 
Mais cessons d'euphémiser, de tourner autour du pot de roses. Appelons publiquement les choses par leur nom. Le PS a une attitude hégémonique pas seulement par intérêt de boutique, mais parce qu'il ne veut pas changer la société, qu'il s'accomode du "néolibéralisme", certes avec la "méthode vaselinesque" que nous connaissons bien,  assortie  de quelques gestes "symboliques", de quelques miettes sociales. Elles sont bonnes à prendre, mais il vaut mieux une bonne miche de pain: la révolution citoyenne, le partage des richesses, la justice sociale, un socialisme à la française. Pour cela, il faut s'attaquer au "mur de l'argent" (Jean Jaurès). Le PS y a pour l'heure renoncé, et il ne le fera que si nous lui imposons un rapport de forces politique et électoral, à gauche, et que si le mouvement populaire lui botte les fesses et le ramène aux réalités de la "lutte des classes", terrible gros mot.

Jean Ortiz
Universitaire

 

10/06/2012

Le "sauvetage" de l'Espagne

  Le gouvernement néo-franquiste espagnol a menti jusqu'au bout: il ne demanderait pas "l'aide" de Bruxelles !! Il jurait ses grands dieux qu'il n'y aurait aucun "rescate" (sauvetage) européen des banques espagnoles.
Et puis, hier, le Rajoy menteur comme un arracheur de dents, a fini par "céder" à "l’offre amicale" (et sans doute désintéressée) de l'Union européenne et du FMI, allant jusqu'à affirmer que c'est l'Union européenne qui l'a forcé à accepter. En réalité, le gouvernement espagnol a demandé et obtenu de Bruxelles 100 milliards d'euros (10% du PIB du pays) pour sauver les banques : une bagatelle... que les contribuables espagnols devront rembourser, centime après centime.
Rajoy, le FMI et l'Union européenne ont inventé une nouvelle technique de "sauvetage": mettre la tête de la victime sous l'eau, tout en prétendant l'aider. Selon le gouvernement espagnol, il ne s'agirait que d'un "prêt"; mais en fait, ce sont les charognards,  le FMI et l'Union européenne, qui superviseront tout le processus d'austérité maximale et de spoliation généralisée.
Contrairement à ce qu’affirme Rajoy le menteur, les 100 milliards sont assortis de conditions politiques et économiques draconiennes: réformes structurelles, réduction brutale du déficit, augmentation de la TVA (IVA), tutelle accentuée sur les "autonomies", retraite à 67 ans, etc. Il y a des sauvetages qui ressemblent à des naufrages...
Si l'appel à l'Union européenne provient du gouvernement du Parti populaire, les problèmes remontent à la politique menée, par les socialistes également, dite de "l'économie de la brique", de la bulle immobilière. Les uns et les autres ont alimenté une "bulle de crédit" sans précédent, incitant les Espagnols à acheter, à s'endetter, et ont réalisé d'énormes profits à partir du secteur immobilier. Une économie en quelque sorte artificielle, basée sur la spéculation.
Les uns et les autres ont menti; les intérêts financiers spéculatifs les ont poussé à la fuite en avant, à cacher la réalité. Les "marchés" ne perdent jamais au casino spéculatif; ce sont toujours les mêmes qui trinquent, à l'eau plate et amère.

Jean Ortiz

Des toros et des hommes

 

Des toros et des hommes

 

 

 

Ce samedi 9 juin, cinq cents "animaliers" ou "animalistes" (selon les sources) ont "séquestré" les arènes de Las Ventas à Madrid, dans une Espagne en vente, et ce pour protester contre la "barbarie taurine". 18 000 toros sacrifiés à l'année dans les arènes espagnoles!!! Le génocide est cependant et heureusement inférieur au nombre des républicains espagnols "disparus", enterrés dans des fosses communes (environ 130 000). La plupart des "animaliers", âmes sensibles, souhaitent que ces "rouges" continuent à y reposer en paix.

 

 Les amis des animaux ont exigé aujourd'hui à Madrid l'abolition de la corrida, et ont condamné "l'exploitation des animaux"... Comme l'homme fut (est?) un animal, nous aussi nous demandons le respect de ses droits... et notamment celui de ne pas se faire massacrer en Irak, Afghanistan et ailleurs, pour les intérêts des grands de ce monde cannibale. Nous exigeons , avec les amis des bêtes, la fin de ces mises à mort à odeur pétrolière.

 

 Comme un enfant meurt de faim chaque cinq secondes dans le monde, nous proposons que, si les corridas devaient continuer, les dépouilles des toros soient livrées aux affamés de la planète, la faim étant un état naturel du monde dans lequel l'homme (surtout quelques uns...) n'est pour rien et contre lequel il ne peut rien. Nous suggérons également que la viande des éléphants, et phantes, chassés par le roi d'Espagne, soit distribuée dans les bidonvilles du Botswana et les défenses offertes à l'areine Sophie.

 

 ("Ne dites jamais : "c'est naturel" afin que rien ne passe pour immuable" (B. Brecht)

 

 Pendant que les animanologues défendaient les toros, le FMI estimait qu'il fallait au minimum 40 milliards d'euros pour sauver les banques espagnoles de l'estocade fatale. Deux oreilles et la queue aux "marchés"!! L'opération 40M est présentée comme un "rescate" (un sauvetage). Il y a des "sauvetages" qui ressemblent fort à des pillages et à des séquestrations, bien réelles celles-ci. Mais on ne peut à la fois séquestrer les arènes et la Bourse.

 

 Pour sauver les Banques, chaque citoyen espagnol (surtout ceux des "ganaderías" populaires, les plus nombreuses) devra se "sacrifier", comme les toros dans l'arène sanglante. Nous voyons bien combien toros et hommes partagent désormais un même destin. Il n'y a que les pauvres et les toros que l'on puisse dépouiller. Et si donc le toro et l'homme partagent un sort et un avenir communs, comment dès lors interdire la corrida? Il faudrait aussi interdire, et cela serait "populiste", le travail des enfants, les multinationales, l'exploitation de l'homme par l'homme (et du toro par l'homme?).

 

 Soyons réalistes, ne demandons pas l'impossible; mais déclarons ouverte la chasse à la bêtise intéressée, au fauxculisme, aux "apolitiques" toujours de droite, aux faux amis des animaux, aux vrais prédateurs de l'homme, de la nature, des animaux...

 

 Scoop: Che Guevara fut vu un jour en "barrera" aux arènes madrilènes... et il aimait toréer les vachettes (interview inédite d'un compagnon du Che à J. Ortiz) "Si les toros de combat n'existaient pas, il faudrait les inventer", m'a dit un jour Malou, une jeune sage paysanne.

 

 Jean Ortiz