12/10/2013
Nouvelles en vrac
Nouvelles en vrac
Le militant que j'essuie tient ce blog comme une propriété privée, un pré-rectangle, une secte, une psychothérapie, une poupée dégonflable, un maquis aveyronnais, un centre de formation de "commissaires politiques" et de "spécialistes de l'Amélique tatine"...Mon parti en a désormais tellement qu'il lutine et peut se passer des services de vieux internationalistes, costard cravate, rabougris. Quel bonheur! Il fut un temps où nous étions bien peu et de surcroît incompétents. Amen! Au gué vive la rose...Je n'ai jamais réussi à être un vrai apparatchik. Cela restera le grand échec de ma vie.
Je rentre d'une tournée de rencontres et de débats sur l'Amérique latine...Partout du monde et des jeunes. Comment l'expliquer? Au Venezuela, en Bolivie, en Equateur, à Cuba, on parle de "socialisme", on ouvre des chantiers, on tâtonne, on construit, on se trompe, on rectifie, on avance, la tension sociale est grande, la polarisation aussi, mais on sait globalement vers quoi on veut aller...
J'ai même été invité par mes collègues LEA de Valence à parler de Cuba devant une grosse centaine d'étudiants...La délégation de l'AJO a été officiellement reçue partout. Elle a rencontré les partis frères et sœurs et les a assurés de sa solidarité solidairement solidaire.
Aujourd'hui c'est le 12 octobre, "Jour de l'Hispanité" en Espagne (ex "jour de la race") et "Jour de la Résistance indienne" en Amérique du Sud. Le roi devait présider à Madrid le défilé militaire mais il claudique, titube, et refuse toujours d'abdiquer. Le prince (barbu) Felipe le "remplacera", ce qui est illégal , anticonstitutionnel. Les pouvoirs du roi ne peuvent être transférés. Le prince a donc décidé de présider, le dos tourné au défilé. Il en a plein le dos du chaos qui règne à la Maison Royale.
Au Venezuela. L'ex chauffeur de bus Nicolas Maduro a acheté 2000 bus à la Chine, et elle va livrer une usine de montage.
Le président équatorien Correa est hostile à la dépénalisation de l'avortement...Nous l'estimons beaucoup, mais il ne faut pas être plus intégriste que le Vatican.
La fabuleuse et historique "Initiative Yasuni-ITT", proposée depuis 2007 par le président Correa à la communauté internationale, et surtout aux pays riches, a fait flop. Il aurait fallu abonder le fonds créé (contre la non exploitation des hydrocarbures du parc) à hauteur 3,6 milliards de dollars. L'Equateur n'a reçu que 0,3% de cette somme. A qui donc la faute si le gouvernement, la mort dans l'âme, se voit donc dans l'obligation d'exploiter, rationnellement, de produire en détruisant le moins possible?
Des écolos "bobos" (en espagnol) en profitent pour se déchaîner contre le président Correa et la "révolution citoyenne". C'est se tromper de cible et de courroie. Ce n'est pas Correa qui "a manqué de volonté politique" mais bien "l'occident" qui, au-delà du discours, n'en a queue foutre de la détérioration de l'environnement , de la crise climatique etc etc...Seules comptent la course aux profits, l'accumulation de capital. Enfoirés va!
J'ai planté les bulbes de printemps malgré une légère fièvre: 38,1...sous le bras droit. Ailleurs, je n'ai pas osé.
Jean Ortiz
18:38 | Lien permanent | Commentaires (0)
07/10/2013
L'ouvrier-président du Venezuela, Nicolas Maduro, en première ligne
L'ouvrier-président du Venezuela, Nicolas Maduro, en première ligne
Il y sept mois Hugo Chavez mourait. Son charisme, sa vision politique, son leadership pédagogique, sa proximité avec le peuple des "barrios", l'affection populaire dont il jouissait, son "quotient personnel" dirait-on ici, le rendaient pour beaucoup "irremplaçable".
Depuis sept mois l'opposition (droite, extrême droite et ex social démocratie) spécule sur un prétendu "affaiblissement du pouvoir", sur l'incompétence de "l'ouvrier" Nicolas Maduro, sur le reflux du chavisme qui ne tenait, selon elle, qu'à la personnalité de Hugo Chavez, etc. Donc, en poussant un peu, la déstabilisation est à portée de main...avec quelques sabotages, la "guerre économique" menée par le Medef du cru: Fedecamaras, les pénuries organisées, quelques grèves du type Chili de l'Unité populaire...
Les calculs anti-démocratiques de cette opposition putschiste dans l'âme, buttent une nouvelle fois sur la réalité: un peuple et surtout les plus pauvres, attachés au chavisme, à ses acquis sociaux, des institutions qui tiennent, fonctionnent, un président qui, à sa façon, gouverne collectivement, multiplie ses "gouvernements de rue", va sur le terrain dans chaque Etat, et gagne en autorité chaque jour davantage . Il surprend par la dimension qu'il est en train de prendre, tout en se définissant comme "fils de Chavez". Le pays prépare les élections municipales du 8 décembre. Malgré quelques couacs locaux, l'unité (dans la diversité) du PSUV et du "pôle patriotique", reste globalement ce qu'elle était du temps de Chavez: un chantier en construction, fragile, mais qui se consolide.
Le camarade ouvrier-président a pris le taureau de la corruption et de l'insécurité par les cornes. Les discours ont cédé la place à des mesures concrètes (chasse à la corruption et aux corrompus, à commencer, dit Maduro, par quelques uns qui portent la "camiseta" rouge du chavisme, "nettoyage" des différents rouages du pouvoir, unification progressive des multiples corps de police, création d'emplois de policiers "bolivariens", formés, compétents, implication citoyenne du "pouvoir populaire": des conseils communaux, des communes socialistes...
Ce mardi, le président demandera au parlement de lui octroyer des "pouvoirs spéciaux" pour lutter contre la corruption et la "guerre économique" des patrons et de l'opposition. Mais tout cela dans un étonnant silence radio progressiste en "occident". Que se passe-t-il? Ou sont nombre d'amis d'hier du Venezuela? Sont-ils orphelins de Chavez? La révolution tenait-elle au seul rôle de Chavez? Considèrent-ils que "c'est perdu"?
Je suis inquiet...
Et c'est pourtant aujourd'hui que cette révolution "est dans le plus dur", qu'elle se renouvelle tout en restant fidèle à l'héritage de Chavez, qu'elle garde le cap vers "le socialisme", qu'elle fait face à une campagne de déstabilisation "à la chilienne", à un "golpe" "en douceur", "rampant"... Notre solidarité doit redoubler. L'enjeu vénézuélien est mondial.
Jean Ortiz
10:20 | Lien permanent | Commentaires (1)
05/10/2013
J'insomnise
J'insomnise
Les aléas de la vie m'ont fait devenir insomniaque. Je fais semblant de dormir trois ou quatre heures, et je me lève, je grignote, je me relève, me recouche, remonte, redescend...J'ai déclaré la guerre au sommeil pour rester vigilant, et je l'ai gagnée.
Le sommeil est du temps perdu sur la vraie vie, la nostalgie, les souvenirs, le priapisme passager, les rêves éveillés, les refoulés, les possibles, les interdits, les actes manqués.
Lorsque j'entends du bruit au dehors, j'écoute, l'oreille gauche collée contre les volets, et je j'imagine:
les Américains débarquant pour nous libérer de l'américanisation
François Hollande s'entraînant à sauter sur Pau avant de le faire sur Bamako
un ministre ex Catalan volant dans mon jardin mes tomates cerise espagnoles
les gestapos d'aujourd'hui venant arrêter d'abord les cocos d'origine étrangère
le groupe "Comunero" donnant une aubade avinée sous mon balcon
des résistants d'aujourd'hui s'entraînant à la guérilla urbaine "por si acaso"
mon frère revenant de ses cendres automnales en fauteuil à roulettes
mes canaris qui s'imaginent au goulag mais chantent pourtant
le chat de la voisine mal châtré et qui viole mon territoire privé...
dès que j'ai le dos tourné.
Que de temps gagné sur toutes les innocentes victimes du sommeil
J'ai perdu la recette du sommeil depuis quelques années
j'ai tout essayé pour la retrouver: douches froides, chaudes, auto-massages,
somnifères, relaxation, méthodes indiennes, chinoises, lecture du "Capital"
rien n'y fît, alors j'insomniaque fièrement à mon bureau ou devant "Telesur"
ou en écoutant Juan Pinilla, El Cabrero, les Mejia Godoy, Brel, Jamait, Mano Solo
ou en délirant sur mon blog à moi, à toi sans toit, à elles, avec ou sans ailes,
à nous, à Chavez, à Marinaleda, à Diego, aux révolutionnaires de cristal trempé
Dans la journée, j'arrive à sommeiller quelques minutes, chez la kiné,
souvent au volant, ou sur mon canapé à clous, ou en lisant B.D. et C.C. dans "L'Huma"
Quel bonheur de planer, de tituber, de se croire de nuit à midi, d'oublier l'oubli.
L'avenir appartient à ceux qui se couchent tôt et dorment peu mais fripent les draps
à tous ceux qui nient les sommes, les sommiers et préfèrent les sommeliers.
21:17 | Lien permanent | Commentaires (2)