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03/04/2012

Espagne: la refranquisation?

ESPAGNE 2012: L'épuration révisionniste du répertoire du nom des rues

   Les "conservateurs" du Partido Popular, sentent de plus en plus le néo-franquisme. De retour à la tête de nombreuses municipalités espagnoles , ils se livrent à un véritable nettoyage sémantique, historique, culturel... Ils suppriment tous les symboles non seulement de l'Espagne républicaine mais aussi de la culture espagnole, lorsqu'ils ne sont pas jugés "politiquement corrects".
   C'est ainsi que la municipalité de Huércal-Overa (Almeria) a débaptisé le théâtre municipal du nom de Rafael Alberti, immense poète, mais "communiste". Argument invoqué: "il ne vend pas la ville"!! Nous lui suggérons, pour plus de "lisibilité", de lui substituer le nom de: "Théâtre Légion Condor", en souvenir de Guernica...
   En octobre dernier, la municipalité "popular" de La Zubia (Grenade) débaptisait trois rues qui portaient les noms de l'autre grand "poète du peuple", Miguel Hernandez, de Che Guevara et de l'anarchiste Durruti. Nous lui suggérons de les remplacer par les noms, désormais connus, des assassins de Garcia Lorca. 
   La mairie de Grenade a rendu également hommage, à sa façon, aux bourreaux du poète, en retirant du cimetière municipal une plaque d'hommage aux républicains fusillés "comme on déboise"... au cas où quelques "génocidaires" seraient encore vivants et à la merci de juges... argentins ou chiliens. La plupart des criminels franquistes sont morts paisiblement, sans être inquiétés, sans mauvaise conscience, dans leur lit, alors que des dizaines de leurs confrères croupissent en prison à Buenos Aires et Santiago du Chili... Au centre ville grenadin se dresse toujours le monolithe franquiste à la gloire de Primo de Rivera, fondateur de la Phalange... "Ils sont de retour", disent de nombreux démocrates Espagnols.

  La mairesse de Elche, quant à elle, "décommunise" à tour de bras et "re-nationalise" (les franquistes se faisaient appeler les "nacionales"... les "autres" étant "l'anti-Espagne). L'avenue du Ferrocarril est devenue l'avenue Vicente Quiles, du nom d'un ancien maire franquiste de la ville...
  La municipalité de Séville a pour sa part rayé de l'onomastique des rues l'actrice Pilar Bardem, trop rebelle et talentueuse. Nous  suggérons de lui préférer le nom de Carmen Franco Polo. C'est plus saignant.
  A Madrid, le néo-franquiste Tribunal Suprême vient de décider que les "fosses communes du franquisme" ne relèvent pas du ressort national de la Audiencia Nacional (Madrid), mais des pitoyables Tribunaux locaux,  et considère en outre que les crimes du franquisme ne peuvent être qualifiés de "crimes contre l'humanité" étant donné que la notion n'existait pas pendant la Guerre d'Espagne... et que ,de plus, ils ont été "amnistiés" par la loi d'impunité, toujours en vigueur, de 1977. La notion  de crime imprescriptible était déjà présente dans le Code Pénal espagnol de 1928 !!! De plus, le Tribunal Suprême sait bien qu'en matière de "crimes contre l'humanité", l'ONU considère que l'on doit leur appliquer le principe de "rétroactivité impérative" (art. 607.bis du CP), principe souscrit par l'Etat espagnol.
  Ainsi vont la droite et son inhumanité lorsqu'elles tombent le masque, en Espagne et ailleurs. La vieille grimace fascisante, versaillaise, de "revanche de classe", reprend vite le dessus.
  Vite, vite, des "vagues rouges" partout: de Paris à Toulouse, Madrid,  Lisbonne, Athènes...
 Jean Ortiz
 Université de Pau

30/03/2012

Grève historique

GREVE générale HISTORIQUE EN ESPAGNE


Plus de 11 millions de grévistes

77% des salariés

3 millions de manifestants dans les rues (900 000 à Madrid)

"Chaud, chaud, chaud, le printemps sera chaud!!)

Jean Ortiz

Grève historique?

ESPAGNE : Un grand 29 M ?

Cette grève générale du 29 mars est tout à fait particulière...Elle est en effet partie d'en bas, d'une exigence des "bases syndicales", mécontentes de la mollesse des positionnements des deux grands syndicats UGT et CCOO, d'abord face au gouvernement socialiste de Zapatero, puis lors des premières rencontres avec Rajoy.
Les "bases" considèrent que les "populares" "estan acabando con todo"(ils cassent tout)...Après la retraite portée à 67 ans par les socialistes, la droite victorieuse atomise le droit du travail déjà mis à mal par le PSOE, précarise, privatise, permet de licencier à la guise des patrons, liquide ce qui restait "d'Etat social", renforce les coupes budgétaires, les amputations de salaires...les fameux "recortes" hier "de gauche" , aujourd'hui de droite, tout autant douloureux.

La gueule de bois post-électorale n'aura duré que quelques semaines. La marée noire conservatrice commence à refluer...La coalition de gauche Izquierda Unida progresse électoralement...
Demain sera peut être le début d'un "printemps espagnol" si les "vents du peuple" (Miguel Hernandez) soufflent fort. Le poète du peuple, le milicien, le berger, l'immense Miguel, l'auteur de l'un des plus beaux poèmes jamais écrits ( "Nana de las cebollas") mourut un 28 mars, en 1942, dans un sordide cachot franquiste, à 31 ans.
Les néo-franquistes du parti populaire s'acharnent contre sa mémoire, contre la Fondation Miguel Hernandez, et ont rompu le legs qui unissait le poète rouge et la ville de Elche qu'ils gouvernent haineusement. En vain. Miguel  Hernandez reste l'une des plus belles étoiles du firmament espagnol. Espagne, "levantate brava", "soulève-toi avec courage"..."ne sois plus esclave"...Miguel. "Miguel en el 29M"


Jean Ortiz