19/05/2012
Carlos Fuentes est mort...
Carlos Fuentes est mort... Il fait partie déjà de ces morts qui ne meurent jamais. Jeune étudiant, il m' a fait découvrir le, les Mexiques pluriels, fictifs et réels, formules banales, il faudrait plutôt écrire "il a dénudé et recréé le Mexique"..."La Region mas transparente" m'a démythifié un Mexique de corridos, cactus et révolution...Fuentes est un "démasqueur" impitoyable des "réalités légales", des "pays légaux"..Carlos Fuentes nous ramène à des "réalités réelles", transparentes et sublimées par une langue et un engagement "de verdad". L'homme et l'écrivain , l'écrivain et l'homme, d'une seule pièce mais multiple, sans concessions au "boom", aux modes, au politiquement et littérairement correct. Politiquement , Fuentes a toujours choisi son camp, avec exigence, lucidité et courage. Cela lui aura coûté le prix Nobel, mais ce génie a toujours refusé le "hijoputismo" politique, dans lequel ont versé tant d'écrivains de talent. Jusqu'au bout, sa clairvoyance politique, ses chroniques, ses interventions littéraires, de solidarité avec les sandinistes dans les années 70 et 80, de défense des zapatistes, de dénonciation de l'impérialisme des Etats-Unis, ont fait de lui un barde d'utilité sociale, sans renoncer à une écriture qui restera comme l'une des plus originales, fortes et vraies, des 20 et 21ièmes siècles. Buvons à sa source.
Jean Ortiz
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17/05/2012
La valse sécuritaire, de Guéant à Valls. Sur un air connu...
Le jeune loup, cynique et décomplexé, aux dents socio-libérales fort longues, Manuel Valls, a été nommé ministre de l'Intérieur, tremplin pour devenir "présidentiable" demain. Après le départ de l'inénarrable Guéant, nous voilà rassurés; nous pouvons dormir en paix.
Selon des commentateurs mal intentionnés, Manuel Valls serait un SGM (Socialiste Génétiquement Modifié). Il est habité, nombre de ses déclarations l'attestent, par l'obsession sécuritaire, la montée de la violence; pas la violence sociale, l'autre...
Cet SGM a notamment exigé l'extradition de France du romancier Cesare Battisti, ex-Brigade rouge, mais bien moins "terroriste" que le MEDEF, et a signé l'appel à poursuivre tous ceux qui boycotteraient les produits israéliens, au nom, sans doute, de l'amour pour les Palestiniens, ces "terroristes" qui ont le culot d'exiger un Etat, une patrie.
Chacun peut aller voir sur le net ses déclarations au fil des années. Il aime les communistes, bien saignants à la cuisson... Dans une lettre ouverte, en juillet 2009, Martine Aubry lui écrivait: "Si les propos que tu exprimes reflètent profondément ta pensée, alors tu dois tout simplement en tirer les conséquences, et quitter le PS". Cela a le mérite de la clarté, et habille le monsieur pour tout un quinquennat.
Manuel Valls, qui n'est pas à une valse hésitation près, est resté au PS, carrière oblige. A moins d'une conversion miraculeuse, ceux qui ont aimé Guéant ne devraient pas être trop dépaysés.
Jean Ortiz
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15/05/2012
BANKIA: une fausse nationalisation
Espagne. BANKIA: la banque qui a accordé des crédits immobiliers toxiques sauvée par de l'argent public
Bankia (10 millions de clients et 400 000 actionnaires) défraie la chronique boursière espagnole, perd 600 millions d'euros en trois jours, change de Président, et oblige le Parti Populaire (PP) a une 2ème réforme bancaire d'urgence en 3 mois.
Le gouvernement devient actionnaire à 100% de la Banque Financière et d'Epargne (BFA, Banco Financiero y de Ahorros, en espagnol), résultant de la fusion de Caja Madrid et de Bancaja, ainsi que de cinq autres petites Caisses d'épargne (Caja de Canarias, Caixa Laietana y las cajas de Ávila, Segovia y La Rioja); il entre ainsi dans le FROB (Fond de restructuration ordonnée bancaire), et contrôle en partie Bankia.
En réalité, ce que fait le gouvernement du très droitier Rajoy, revient une fois encore à "se moquer du peuple", "à socialiser les pertes et privatiser les profits" comme le souligne José Luis Centella, porte-parole de Izquierda Unida (IU); car s'il y a bien injection d'argent public, ce n'est pas d'une véritable nationalisation pour autant : la direction continuera à dépendre d'un gestionnaire privé, Goirigolzarri lui-même, qui n'est autre que le nouveau président de Bankia. IU demande donc que le gouvernement procède à la véritable nationalisation d'une entité bancaire qui "a la gueule de bois après les immense profits tirés de la bulle immobilière, mais qui doit maintenant trouver comment compenser les pertes" (Público, 08/05/2012)
Cette mesure de nationalisation en trompe l'œil pose problème quant à l'action sociale des Caisses d'Epargne qui composent Bankia.
Par ailleurs Bankia fait partie de ces organismes bancaires qui n'ont pas hésité à accorder d'importants crédits hypothécaires à des familles en situation précaire (200 000 € à un couple, ayant moins de 2 000 €/ mois à deux). Des proches du 15-M et des sympathisants de la plateforme PAH (plateforme des affectés par l'hypothèque) se sont réunis devant le siège de Bankia à Madrid, afin d'exercer une pression symbolique, et réclamer la "dación en pago", c'est-à-dire que le crédit hypothécaire soit annulé dès lors que le bien a été restitué aux banques. Certains manifestants ont d'ailleurs fermé leur compte courant chez Bankia, car ils se refusent à ce qu'on sauve les banquiers et que l'on enfonce les "desahuciados" (expropriés), qui continuent à rembourser un crédit pour un bien dont ils ne disposent plus. (Público, 09/05/2012)
Marielle Nicolas
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